Marie de Bujumbura, les administratifs à la base indexés
Gervais Ndirakobuca : « Il faut démissionner quand les choses ne marchent pas ». Lors d’une réunion de ce mercredi 10 novembre avec les administratifs en mairie de Bujumbura, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, a accusé les administratifs à la base de ne pas servir de modèle. Il les exhorte à changer de comportement.

Au cours de cette réunion, le ministre Gervais Ndirakobuca n’a pas mâche ses mots. D’emblée, il s’est interrogé sur les services rendus par les chefs de quartiers à l’endroit de leurs administrés. « Je voudrais vous poser une question. Est-ce que le ’’gouvernement laborieux et responsable’’ avec ses directives s’est implanté dans vos quartiers. En tant que chefs de quartier, est-ce que la population est satisfaite de vos services. Selon le rapport que je détiens, la population de la mairie de Bujumbura avoue que rien n’a changé ».

Selon lui, la population dit ne pas vivre des changements. Le ministre Ndirakobuca fustige le comportement des chefs de quartiers. « Vous êtes à combien ici qui ont plus d’une femme et combien qui ont des concubines. C’est cela qui est à l’origine des problèmes ».

Et d’ajouter : « Avant de satisfaire les besoins de la population, vous demandez des pots de vin, il faut vous ressaisir ». Il leur a informé qu’il attendait le rapport qu’il a commandité pour agir.

« Démissionner est une décision sage »

Le ministre encourage les administratifs à la base de faire un examen de conscience et de prendre eux-mêmes une décision qui s’impose. « Je pense qu’il ne sert à rien d’attendre d’être destitué. Démissionner est une décision sage que je vous encourage de prendre lorsque vous voyez que les choses ne marchent pas ».

Il les a exhortés à faire des efforts pour satisfaire les besoins de la population, car, selon lui, des plaintes fusent de partout. « Le maire de la ville reçoit des téléphones chaque jour et là je n’ajoute pas les miens. Il faut que l’administration à la base soit au service de la population. Méfiez-vous des sommes que vous obtenez après chaque contrat de vente de parcelles ».

Ce membre de l’Exécutif en a profité pour faire un clin d’œil aux administrateurs. « Je le répète, même vous les administrateurs qui apposez vos signatures sans faire des investigations, méfiez-vous de cela ».

Il a exhorté ces administratifs à la base de changer de mentalités avant qu’il ne soit trop tard. « Vous tenterez de changer de comportement en 2023 à la veille des élections, mais vous ne réussirez pas, car la population vous jugera à vos actes, du moins ceux qui auront la chance d’y arriver. Moi aussi je vous ai à l’œil ».

Par Felix Haburiyakira