La Camebu au service de la santé publique
La Centrale d’achat des médicaments Essentiels du Burundi, Camebu, est une garantie en approvisionnement de médicaments pour les établissements sanitaires publics. Elle essaie de remplir sa mission, malgré des embûches tant internes qu’externes.
Les districts sanitaires et les hôpitaux à gestion autonome s’approvisionnent à la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels du Burundi (Camebu) ©IwacuLes districts sanitaires et les hôpitaux à gestion autonome s’approvisionnent à la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels du Burundi (Camebu) ©Iwacu
Selon Nicodème Nimenya, directeur administratif et financier de la Camebu, l’objectif de la centrale est d’assurer la disponibilité des médicaments de qualité et à un coût abordable. Cependant, dit M. Nimenya, pour y parvenir, la Camebu doit assurer un approvisionnement par appels d’offres internationaux annuels ouverts pour une mise en concurrence des fournisseurs en vue d’obtenir les prix les plus bas. Les fournisseurs locaux répondent également à l’appel d’offre conformément aux dispositions du Code des Marchés publics.
Pour accroître les aires de stockage pour une grande disponibilité, la Camebu vient de terminer la construction de deux nouveaux hangars de stockage de médicaments. La Camebu veut également accéder à tout le territoire national par une distribution active, suivre et contrôler la qualité des médicaments reçus des fournisseurs et assurer les bonnes pratiques de stockage et de distribution des médicaments. M. Nimenya précise que la Camebu assure le transport des médicaments avec ses propres camions.
Une centrale confrontée à certains problèmes
Il existe une concurrence interne exercée par les structures pharmaceutiques privées qui ont le droit d’importer les médicaments à côté de la Camebu. Parfois, quand la Camebu connaît une rupture de stocks pour l’une ou l’autre molécule, ces structures en profitent pour augmenter sensiblement les prix. Cela rentre dans les préoccupations majeures de la centrale.
Selon Dr Thierry Ntunzwenimana, médecin chef de district en Mairie, ils sont satisfaits des prestations de la Camebu par rapport à leur demande mensuelle. Pour lui, il est avantageux de s’approvisionner à la Camebu, qui est unique dans notre pays, surtout que son siège se trouve à Bujumbura. A ses yeux, ses produits sont de qualité.
Dr Ntunzwenimana indique qu’il n’y a pas de retard dans la distribution des médicaments. Mais, a-t-il souligné, s’il y a un ou deux produits qui ne sont pas disponibles le jour de leur commande, la Camebu honore son engagement dans les plus brefs délais.
Les districts sanitaires et les hôpitaux à gestion autonome s’approvisionnent à la Camebu. Tandis que les hôpitaux de district et les centres de santé s’approvisionnent à partir des pharmacies de district. Avec l’autorisation du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida, les districts peuvent s’approvisionner dans les pharmacies privées en cas de non disponibilité des produits à la Camebu.Selon Nicodème Nimenya, Directeur administratif et financier de la Camebu, l’objectif de la centrale est d’assurer la disponibilité des médicaments de qualité et à un coût abordable.
Pourtant, selon une étude effectuée par l’Observatoire de l’Action Gouvernementale, OAG, en mars 2014, des ruptures de stocks sont souvent signalés à la Camebu. Cette carence de médicaments est causée par des cas de vol qui sont commis depuis leur acquisition à la Camebu jusqu’à la distribution dans les centres de santé. L’étude cite des exemples des agents de la Camebu chargés de convoyer les médicaments vers les districts sanitaires qui les vident à Bujumbura et arrivent à la destination avec des caisses vides. Mais aussi des responsables des districts sanitaires et des titulaires des centres de santé qui alimentent leurs centres de santé privés au détriment de ceux du public.
La qualité des médicaments n’est pas toujours garantie
Cependant, pour M.Nimenya, l’existence des médicaments frauduleux n’a rien à voir avec leur prestation. Cette situation n’a jamais été signalée pour les médicaments fournis par la Camebu. En effet, « elle doit s’assurer effectivement que les médicaments que ses camions ont transportés pour le compte de ses clients arrivent à destination par le biais d’une série de documents de décharge», tranquillise Nimenya.
Pour cette étude de l’OAG, les services de contrôle de qualité des médicaments sont plus que nécessaires pour s’assurer que les produits mis sur le marché répondent aux normes requises, qu’ils contiennent suffisamment de principes actifs pour soigner, qu’ils n’ont pas beaucoup d’effets secondaires. Cette étude révèle que l’Institut national de santé publique (INSP) à qui cette tâche est confiée n’est pas à la hauteur du fait de l’insuffisance de moyens. Elle interpelle le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida à mettre en place une agence ou une autorité de régulation du secteur pharmaceutique car beaucoup de médicaments sont vendus en dehors des circuits autorisés.