Burundi : Hakizimana Godefroy, un exemple de l’aliénation chez les Barundi.

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Face aux dirigeants des partis, Hakizimana Godefroy exprime des inquiétudes qui reflètent les profondes cicatrices laissées par la colonisation ( le néocolonialisme ) et les conflits internes.

Gitega, 22/08/2024 – Le 2 avril 2024, la Commission Vérité et Réconciliation des Burundais (CVR) tenait une réunion avec les dirigeants des partis membres du Forum permanent de Dialogue des Partis politiques (FDP).

M. Hakizimana Godefroy, membre du parti PSD-Dusabikanye, se déclarant Mwenegwe et Tutsi, a critiqué les méthodes de la CVR, les accusant de promouvoir une interprétation ethnique de l’histoire burundaise centrée sur les conflits Hutu-Tutsi.

Ses commentaires peuvent être visionnés ici : https://www.youtube.com/watch?v=JJ3RLq7bta8

Au sein de l’Ubungoma burundais, dont découle l’Ubuntu, le muryango des Benegwe, similaire aux Kongo, est symbolisé par le totem du léopard ingwe. L’individu mwenegwe est vu comme une entité donnant naissance à notre monde, à notre univers uburemagi. Traditionnellement, les Bami d’Ingoma y’Uburundi aimaient à épouser des femmes Benegwe, souvent sollicitées par les prêtres traditionnels (Ibishegu) lors des cérémonies de naissance ou de lancement de nouveaux projets. Les Bami Barundi portaient une peau de léopard ingwe.

Sous le joug des colonisateurs allemands et pendant la dictature des Bahima burundais de 1959 à 2005 (Ntiruhwama, Shibura – Simbananiye, Micombero, Bagaza, Buyoya), des individus Benegwe tels que Maconco, Nyamoya Albin ont gravement nui à Ingoma Y’Uburundi.
Il est regrettable que, même aujourd’hui, des figures telles que M. Hakizimana Godefroy perpétuent une image d’aliénation marquée au sein du vénérable muryango des Benegwe.

Après la création d’un état néocolonial en 1966, et particulièrement en 1972-1973, le régime Hima burundais, sous l’influence des USA, du Vatican, de la France et de la Belgique, a détruit l’Ubumu, le système socio-économique traditionnel des Barundi, en orchestrant un génocide contre les Hutu du Burundi, facilitant ainsi l’implantation d’une économie de marché capitaliste. M. Hakizimana Godefroy, bien qu’il se proclame Tutsi, conteste cette interprétation des faits concernant le génocide des Hutu, peut-être en attente d’une reconnaissance officielle par le président du Burundi, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major.

Au regard de l’Ubumu, un Tutsi authentique d’Ingoma Y’Uburundi agit en tant que gestionnaire juste, redistribuant les ressources produites par les Hutu pour répondre aux besoins de tous les imiryango des Barundi. Pour être reconnu comme Tutsi, il faut d’abord être un Hutu initié par les Bashingantahe ou les Bapfasoni et avoir accompli son kwihutura pour entreprendre cette responsabilité. Reste la question : M. Hakizimana Godefroy est-il véritablement un Tutsi?

Il est crucial pour la jeunesse burundaise de rompre avec l’aliénation coloniale que certains de nos aînés continuent de défendre, favorisant une politique destructrice néocoloniale au Burundi.