Rien ne va plus au CNARED, on ne se parle plus de vive voix seuls les réseaux sociaux servent encore de pont entre les différents protagonistes dont la méfiance réciproque est le seul liant qui les maintient encore ensemble, chacun surveillant l’autre dans l’espoir de pouvoir s’assurer un meilleur positionnement aux yeux de leurs mentors, malgré que la déception de ces derniers est au paroxysme. Tandis que le peuple Burundais les a ignorés depuis le départ.
C’est évident et ça saute aux yeux pour qui suit de près l’actualité burundaise, le CNARED se meurt. Les dernières accusations mutuelles de putsch, de mauvaise foi, de trahison, de non-respect des règles internes de fonctionnement, de non-respect du mandat actuel de l’équipe dirigeante, de mépris du fondement de leur existence, etc… ne sont que des éléments révélateurs de la déliquescence de cette structure montée contre nature, le seul point commun qui les unit étant le partage du même patron néo-colon. Le pactole financier qu’il a mis sur la table ne suffit plus pour maintenir l’amalgame compact et cohérant. Il faudra dorénavant trouver autre chose.
La certitude au CNARED des lendemains meilleurs s’éloigne, au fur et à mesure que le temps passe. Le piège à marionnettes, de dialogue inclusif, devant leur garantir une place de choix dans un hypothétique gouvernement de transition s’apparente de plus en plus, au monstre du loch Ness, tout le monde en parle mais personne ne l’a jamais vu ! Dans ces conditions, quoi faire ? On tue son temps en se chamaillant comme dans un bac à sable ou en jouant à qui fait un jet le plus haut. Les temps sont vraiment durs.
Toute honte bue, certains dans leur for intérieur se demandent tous les jours à quel saint se vouer, surement, dans leur situation, et à la limite, même le diable ferait l’affaire. L’habit ne faisant pas le moine mais permettant, tout de même, d’avoir une identification non ambiguë, celui du CNARED devient à la fois, de plus en plus lourd à porter et difficile à enlever. Dans ces circonstances, un miracle ne serait pas de trop.
Oooh qu’il est loin le temps béni des villes mortes. Que de souvenirs encore vivants des mouvements de jeunesse « Sans échec » et sans défaite » (sic). Et dire qu’il y en a pleins qui languissent ces moments sublimes vécus tous exaltants. Questions : est-ce la nostalgie de tout cela qui a motivé la sortie de certains hauts responsables d’avant 2015 ? Espèrent-t-ils pouvoir recréer les conditions de 1994 à 1997 ? Croient-ils pouvoir récidiver leur coup ?
Une chose est certaine, leur non sortie médiatique d’aujourd’hui ou le fait qu’ils se murent dans un silence monastique, alors qu’hier ils étaient médiatiquement omniprésents partout, nous indique qu’il y a anguille sous roche, leur message toxique a perdu toute acquitté et par effet boomerang génère des infections d’auto-intoxication au sein de ce conglomérat, font que ça provoque des ravages verbaux dont les échos tendent à polluer l’environnement tranquille du peuple Burundais.
Les leaders de la fameuse société sont, en mode mineur de digestion, des financements qu’ils ont engrangé suite aux soldes qu’ils ont touché pour le travail accompli lors des manifestations violentes de 2015, qui ont occasionné des dégâts tant matériels qu’humains. C’était l’autre branche du CNARED qui s’est plus vite volatilisée, que le temps qu’il ne faut pour le dire. Les leaders de cette affaire ne s’en embarrassent pas puisqu’il s’agit également, d’une pierre deux coups. Il n’y a plus beaucoup à se mettre sous la dent et cela fait moins de convives avec qui il faut partager le gâteau. Seul ombre au tableau, ce sont les cauchemars qui les empêchent de dormir, consécutifs aux innocents qu’ils ont fait passer de la vie à trépas.
Le CNARED est en attente d’un Messie, viendra-t-il du nord ? du sud ? d’est ou de l’ouest ? L’espoir fait vivre et ils se disent qu’il faut garder la foi car c’est une question d’espérance. En attendant, … la caravane passe.
Ruvyogo Michel