Burundi : Ndabirabe réélu président du Parlement

Ndabirabe Gelase Daniel obtient 98,1% des voix pour présider l’Assemblée nationale, avec deux vice-présidents élus à plus de 99%.

Gitega, 31/07/2025 (BdiAgnews) — Ce jour marque l’élection du nouveau bureau directeur de l’Assemblée nationale burundaise, issue des scrutins de 2015, pour la législature 2025-2030. Dans un vote aux résultats sans appel, le parti CNDD-FDD, première force politique du pays, affirme une fois de plus son emprise sur l’institution législative.

L’Honorable Ndabirabe Gelase Daniel, reconduit à la présidence de l’Assemblée, a obtenu 109 voix sur 111, soit 98,1 % des suffrages exprimés. À ses côtés, l’Honorable Nkurunziza Fabrice, le plus populaire de ce nouveau bureau, reconnu pour son engagement constant dans les Travaux de Développement Communautaire (TDC), s’impose comme Premier Vice-Président avec 110 voix sur 111 (99,1 %). Enfin, une nouvelle, l’Honorable Nkezimana Boussessia a été élu Deuxième Vice-Président à l’unanimité, rassemblant tous les suffrages.

Ce renouvellement révèle, au-delà des chiffres, une continuité politique profondément ancrée dans l’appareil d’État. Pourtant, cette configuration s’inscrit dans une histoire plus vaste. Au Burundi, les partis politiques ont été institués pour la première fois en 1959, par un décret colonial belge, brisant ainsi –Ingoma – la tradition politique et institutionnelle millénaire d’Ingoma y’Uburundi, l’État ancestral des Barundi [1]. La « Croix et la Bannière » [2] mit fin à Ingoma y’Uburundi en 1966 pour instaurer une République, un régime néocolonial, qui perpétue encore aujourd’hui la colonialité dans le pays.

Ce scrutin de 2025 vient confirmer la mainmise politique du CNDD-FDD sur le Parlement burundais. @BdiAgnews

Références :

[1] Nahimana Karolero Pascal. Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi. Bruxelles : Génération Afrique, 2024.
[2] Baranyanka Charles. Le Burundi face à la Croix et à la Bannière. Bruxelles, 2015.
(La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique du Vatican, de la France – via les Pères Blancs de Lavigerie –, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Belgique et des États-Unis, opposée à l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXe siècle.)