Burundi : Fête communale sur la colline Jerama à Bukinanyana

La fête communale à Jerama en commune Bukinanyana témoigne du succès politique de la décentralisation.

Bujumbura, 2/08/2025 – En présence de Nyandwi Emery Landry, secrétaire chargé de l’idéologie au sein du CNDD-FDD, accompagné de son épouse, le Premier ministre burundais Gervais Ndirakobuca et son épouse se sont rendus dans la commune de Bukinanyana pour célébrer avec les habitants la fête annuelle des communes du Burundi. Ils sont tous des natifs locaux. Cette année, les festivités se sont déroulées dans la zone de Buzirasazi, plus précisément sur la colline Jerama.

Depuis 2005, le gouvernement, dirigé par le CNDD-FDD, mène une politique active de décentralisation afin de redonner aux communes leur importance dans l’organisation administrative et politique du pays. Cette démarche est une réponse directe à la période dictatoriale passée, durant laquelle toutes les décisions étaient prises de manière centralisée à Bujumbura.

Autrefois, le Burundi, connu sous son nom traditionnel d’Ingoma y’Uburundi, était un État dyarchique africain millénaire fondé sur deux institutions majeures : Karyenda, le tambour sacré ( la femme Tambour Mukakaryenda ) et  le Mwami (le Chef des Barundi). Ces deux institutions guidaient alors le destin du peuple Barundi, peuple profondément enraciné dans la cosmologie de l’Ubungoma[1].

Les communes, telles que nous les connaissons aujourd’hui, sont apparues au Burundi avec le décret colonial belge du 25 décembre 1959. La réforme de la gestion du territoire issue de ce texte entraîna le démantèlement des structures territoriales traditionnelles, organisées autour de l’institution politique d’Ingoma. En 1966, suite à un coup d’État militaire organisé par la « Croix et la Bannière »[2], Ingoma y’Uburundi fut totalement aboli et remplacé par une république de nature néocoloniale (un État néocolonial).

Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[2] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment par l’intermédiaire des Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis, contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, samedi 2 août 2025 | Photo : Bureau du Premier ministre