Bujumbura – Fiat lux : que la lumière soit. Après plusieurs épisodes de ce dossier spécial, voici le dernier numéro, où le vernis s’écaille et laisse apparaître la mécanique réelle derrière la façade d’un homme aux mille visages. Olivier SUGURU, député, capitaine d’industrie, président du conseil d’administration d’une institution publique, stratège bancaire, est plus qu’un simple cumulard de fonctions : il est le chef d’orchestre d’un réseau opaque où les affaires douteuses se conjuguent avec la politique, et où les intérêts particuliers s’habillent des habits du bien commun.
Un réseau cousu main : l’ombre de Busiku

Dans ce théâtre de l’influence, un nom revient sans cesse : Silvère BANKIMBAGA, alias Busiku, ancien vice-ADG de la BANCOBU et consul honoraire des Maldives. Ensemble, SUGURU et Busiku auraient bâti un labyrinthe financier où circulent devises et crédits colossaux, sans véritable traçabilité. Les exportations de SAVONOR vers l’Est de la RDC, censées ramener des devises au pays, alimenteraient en réalité un circuit parallèle vers des places financières étrangères. Quo bono ? À qui profite le crime économique, sinon à un cercle restreint qui verrouille les flux ?
Le pouvoir tentaculaire
Député réélu, président de la CFCIB, président du CA de l’ADB, SG de SAVONOR, influence dans plusieurs banques… et même, par alliance, une mainmise familiale sur la BGF grâce à son épouse Daniella NZIYUMVIRA. Voilà un homme qui concentre à lui seul le pouvoir de « donner l’oxygène ou asphyxier » l’économie nationale. Certains experts disent qu’il contrôle les cordons de la bourse plus sûrement que le ministère des Finances. En termes latins : Imperium sine fine — un pouvoir sans fin. Mais peut-on tolérer qu’un État se plie devant un individu ?

L’urgence d’agir : demain il sera trop tard
Laisser prospérer un tel système, c’est condamner la Vision 2040/2060 à devenir un mirage. Le gouvernement burundais ne peut plus détourner le regard. Les citoyens, eux, méritent la vérité : enquêtes indépendantes, audits financiers, limitation stricte des cumuls, et surtout, une barrière entre l’intérêt public et les affaires privées. Il y va de la crédibilité de l’État.
En conclusion, Olivier SUGURU n’est pas seulement « un homme puissant ». Il est le symbole d’un système qui menace de confisquer l’avenir collectif. La balle est désormais dans le camp des autorités : soit elles tracent une ligne rouge, soit elles laissent demain s’écrire sous l’ombre d’un seul homme.
Comme le rappelle un proverbe sénoufo : « Le feu qui te brûlera, c’est celui auquel tu te chauffes. » Demain sera trop tard !
Par Jean Solès RURIKUNZIRA.-






