Burundi : La Présidence en 2024 – Une planification ancrée dans la Vision 2040-2060

2024 a été une année de mise en cohérence. Sous la conduite de S.E. Ndayishimiye Évariste, la PLANIFICATION BURUNDAISE – cet ensemble de politiques coordonnées que porte le Chef de l’État comme garant de l’HARMONIE SOCIALE – s’est structurée autour d’un double horizon : la Vision 2040-2060 et la recomposition géopolitique en cours dans la région des Grands Lacs et au niveau mondial.

Gitega, 19/01/2025 – La PLANIFICATION BURUNDAISE, ensemble cohérent des politiques des Barundi, incarnée par le CHEF D’ÉTAT – autrefois MWAMI, aujourd’hui PRÉSIDENT –, veille à l’HARMONIE SOCIALE qu’elle génère. Le CHEF D’ÉTAT, thermomètre de cette harmonie, exige une RÉGULATION lorsque des déséquilibres sont observés dans l’une ou l’autre de ces politiques multiples. L’HARMONIE procurée par la PLANIFICATION au BURUNDI et aux BARUNDI reste le critère ultime.

Au Burundi, c’est S.E. Ndayishimiye Évariste (Général-Major), Président de la République, qui pilote cette vision, appuyé par S.E. Bazombanza Prosper, Vice-Président, et soutenu par S.E. Ndayubaha Angeline, Première Dame, son épouse. Le Vice-Président est très présent dans les mobilisations économiques et communautaires, tandis que la Première Dame est active dans les domaines de la santé, du social et de l’image internationale du pays. Le couple présidentiel a cherché à articuler sécurité, justice, développement socio-économique et diplomatie, tout en préparant les élections de 2025.

L’année 2024 aura été marquée par la consolidation du leadership du Président Ndayishimiye Évariste et l’accélération des réformes engagées depuis son arrivée au pouvoir. Si les années 2022 et 2023 avaient été celles de la relance diplomatique et de la réouverture au multilatéralisme, 2024 s’est positionnée comme l’année de la mise en œuvre opérationnelle de la Vision 2040-2060, avec une priorité accordée à la souveraineté économique, à la sécurité nationale et à la préparation des élections de 2025.

Dans un régime démocratique tel que celui du Burundi, le parti CNDD-FDD, formation politique majoritaire, fournit au PRÉSIDENT élu – issu de ses rangs – une PLANIFICATION à gérer harmonieusement tout au long de son mandat. Cette planification, nourrie par l’action gouvernementale, les TDC (Travaux de Développement Communautaire), les réformes législatives et une intense activité diplomatique, s’est structurée en sept grands axes en 2024 :

(I) Sécurité et défense : stabiliser l’intérieur et s’inscrire dans les recompositions régionales ;

(II) Diplomatie et repositionnement géopolitique : de la sous-région aux BRICS+ et aux grands partenaires ;

(III) Régulation par décrets et gouvernance de l’appareil d’État ;

(IV) Politique socio-économique : TDC, grands chantiers, agriculture, santé et infrastructures ;

(V) Justice, droits humains et mémoire ;

(VI) Lutte contre la corruption, la fraude économique et régulation budgétaire ;

(VII) Société, jeunesse, religion et appropriation de la Vision 2040-2060.

(I) Sécurité et défense : consolider l’intérieur, peser à l’extérieur

En 2024, la sécurité et la défense se sont étroitement entremêlées avec la diplomatie. La priorité est restée la région des Grands Lacs, avec une attention particulière à la RDC, au Rwanda et aux États-Unis. La première menace identifiée demeure le Rwanda et ses proxies (RED-Tabara, M23). Le Burundi participe au déploiement de l’EASF en RDC (sans le Rwanda) et soutient activement les FARDC contre le M23/RDF, dénonçant une tentative de balkanisation de la RDC et le rôle ambigu de certains acteurs occidentaux (OTAN/UE/USA).

Le Chef de l’État a promulgué de nombreux décrets concernant la FDNB et la Police nationale : incorporation de 850 militaires, brevetage de 255 commandos, intégration de 224 jeunes policiers diplômés, retrait progressif du contingent burundais de Somalie et recentrage sur la défense du territoire national.

À l’intérieur, la FDNB a poursuivi son renforcement pour mieux assurer la défense du territoire, des citoyens et des étrangers résidant au Burundi. La Police nationale a été consolidée à travers la prestation de serment d’officiers, des compétitions interrégionales destinées à renforcer la cohésion, et des rappels répétés aux cinq principes de l’action policière (légitimité, nécessité, impartialité, dignité, intégrité) pour articuler sécurité et respect des droits.

La sécurité a également été pensée comme sécurité alimentaire et environnementale : visite du Président à la coopérative agro-pastorale de Mitakataka, fermeture stricte de la forêt de la Kibira aux exploitations illégales, réorientation de la population vers l’agriculture et protection des ressources naturelles.

Enfin, la dimension sécuritaire s’est étendue à la cybersécurité et à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, avec un atelier FIU-GIZ réunissant services de sécurité, Banque centrale, Justice et Finances pour adapter le dispositif burundais aux normes internationales.

Sur le plan sécuritaire interne, le pays a maintenu un calme relatif, malgré quelques attaques terroristes et des tensions frontalières. Le Président a multiplié les séances de moralisation des forces de défense et de sécurité et des réunions de la « quadrilogie » (Exécutif, Législatif, Judiciaire et Forces de défense et de sécurité) afin de traiter les dossiers criminels sensibles.

Le rapatriement de 111 747 réfugiés burundais de Tanzanie était annoncé comme un objectif fin 2024, illustrant le lien étroit entre sécurité régionale, diplomatie et cohésion nationale.

(II) Diplomatie et repositionnement géopolitique

En 2024, la diplomatie burundaise s’est renforcée sur plusieurs fronts. Bujumbura a accueilli le 23e Sommet du COMESA, au cours duquel le Président a pris la tête de l’organisation, projetant le Burundi comme acteur de l’intégration économique régionale. Le pays a également accueilli le 3e Dialogue continental sur la jeunesse, la paix et la sécurité, ainsi qu’une Table ronde des investisseurs en décembre 2024.

Les relations se sont intensifiées avec la RDC, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Niger, la Guinée équatoriale, l’Égypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Burkina Faso, la Somalie, Israël et la Russie. Douze ambassadeurs ont présenté leurs lettres de créance le 23 octobre 2024, illustrant cette ouverture tous azimuts.

Sur le plan des partenariats économiques et financiers, le Burundi a mobilisé des investisseurs (novembre 2024) et consolidé ses liens avec la Chine (FOCAC), le Japon (JICA), le FMI et la Banque mondiale. La Première Dame a été élue à la MIPREDA et à l’OPDAD, tandis que le Burundi s’est vu attribuer le siège régional du CERDOTOLA pour l’Afrique de l’Est et australe.

La diplomatie burundaise suit un virage multidirectionnel : maintien des liens avec les bailleurs occidentaux – dans le cadre de la Globalisation unipolaire américaine néolibérale (GUAN) – tout en approfondissant les relations avec les pays du Sud, les BRICS+ et des partenaires comme la Chine, la Russie, l’Algérie ou l’Afrique du Sud. Le Corridor de Lobito, présenté comme un projet stratégique des Démocrates américains, est perçu à Bujumbura comme un enjeu géopolitique majeur pour l’accès aux minerais et aux infrastructures de transport.

Les relations bilatérales ont été marquées par :

– la visite du Directeur des opérations de la Banque mondiale, avec des discussions sur les réformes macroéconomiques ;

– l’intensification des échanges avec la Chine (agriculture, santé, infrastructures), la Russie (laboratoire mobile, conférences sur le monde multipolaire), le Japon (coopération JICA) et l’Algérie (soutien à la Vision 2040-2060) ;

– la poursuite des échanges avec l’UE, le Vatican et la Belgique, dans un registre mêlant coopération, tensions sur les droits humains et la mémoire des violences passées, et diplomatie mémorielle (Ndadaye, Rwagasore, Ntaryamira).

Cette diplomatie reste étroitement articulée à la sécurité : soutien affiché à la paix dans les Grands Lacs à l’ONU, dialogues sur la cyberdiplomatie avec l’UE, participation aux processus de Luanda et de Nairobi autour de la guerre du Kivu. La fermeture des frontières terrestres avec le Rwanda en mars 2024, au nom de la sécurité nationale, et le soutien actif à la RDC dans le conflit du Nord-Kivu illustrent cette posture de fermeté.

Enfin, l’ancrage dans la globalisation multipolaire se manifeste par la participation aux BRICS+, au FOCAC et à d’autres cadres Sud-Sud, la promotion du tourisme comme « industrie de la paix » et la préparation du rapatriement massif des réfugiés burundais.

(III) Régulation par décrets et gouvernance de l’appareil d’État

La régulation non structurelle par décrets demeure un instrument central de la PLANIFICATION BURUNDAISE. En 2024, les décisions prises au Conseil des ministres ou à la Présidence ont concerné :

– des hauts cadres à la Présidence et à la Primature ;

– des mises à la retraite de magistrats et d’officiers (Police, FDNB) ;

– des administrateurs communaux élus et des gouverneurs ;

– des conseillers diplomatiques à l’étranger ;

– des membres de la CVR et de la CNIDH ;

– des réquisitions de terres pour des infrastructures (ligne ferroviaire, aéroport Melchior Ndadaye) ;

– la création de nouveaux bureaux (Centralisation géomatique, ABREVPA, SOPEBU) ;

– des nominations de secrétaires permanents et d’assistants dans les principaux ministères (Affaires étrangères, Hydraulique/Énergie/Mines, Justice, Défense, Infrastructures, Fonction publique, Environnement/Agriculture/Élevage, Santé, EAC/Jeunesse/Sports/Culture, Solidarité/Genre, Commerce/Transport/Industrie/Tourisme, Intérieur/Sécurité, Éducation, Finances/Budget/Planification) ;

– la nomination du Recteur de l’Université du Burundi, du Premier ministre, du Gouverneur de la BRB ;

– la désignation de directeurs provinciaux de l’éducation et de médecins directeurs ;

– des ajustements de cadres en Mairie de Bujumbura et auprès des gouverneurs ;

– la nomination du Président du CA de l’OBR et des membres du CA de l’ADB ;

– la nomination du DG de l’OBM ;

– la révision de la loi sur les finances publiques ;

– des nominations à la CNIDH, au Conseil national de sécurité et à l’Office national de protection des réfugiés ;

– des nominations d’ambassadeurs et de responsables du ministère public ;

– la réorganisation de l’hôpital de Rumonge ;

– des nominations à la BHB, à la CAMEBU et à la REGIDESO-SP ;

– la révocation de permis miniers (nickel Musongati).

La régulation a aussi pris la forme de grandes décisions de justice et de politique pénale : libération de 5 442 prisonniers (dont 159 à Bubanza et 47 à Muramvya), recrutement de 140 magistrats via concours, adoption de lois modifiant la Cour suprême, le Code de procédure civile et la loi sur la presse, recueil de doléances à Gitega, Ngozi, Muyinga, Kayanza et Bubanza, formation de magistrats sur la déontologie et lancement du projet « Justice pour toutes et tous » sur les conflits fonciers.

Par ces décrets, la Présidence a mené une politique de changements administratifs au nom de la moralisation et de la lutte contre la corruption : plus de cinquante décrets pour des nominations (hauts cadres, secrétaires permanents, ambassadeurs), la création ou le renforcement d’institutions (SOPEBU, Autorité de régulation du transport ferroviaire, Autorité maritime et portuaire du Burundi – AMPB) et des mises à la retraite anticipée.

Ces régulations traduisent la volonté du Chef de l’État de disposer d’équipes jugées loyales et efficaces à la tête des instruments clés de la Vision 2040-2060 (mines, télécoms, finances, santé, énergie, médias). Elles reflètent également une gouvernance très personnalisée, où la lutte contre la corruption et l’inefficacité passe d’abord par le remplacement de personnes plutôt que par une remise en cause systémique des politiques.

(IV) Politique socio-économique : TDC, grands chantiers, santé et infrastructures

La politique socio-économique de 2024 est restée dominée par l’économie réelle et les Travaux de Développement Communautaire. Les TDC ont montré une mobilisation quasi hebdomadaire : construction de bureaux collinaires, d’écoles fondamentales, de centres sportifs, entretien de routes, aménagement de pépinières d’avocatiers, lutte contre les ravines, pavage d’infrastructures scolaires et sanitaires.

Le Président lui-même s’est régulièrement mis « pelle en main » pour tracer des courbes de niveau à travers les provinces (Gitega, Mwaro, Bururi, Rumonge, Makamba, Ruyigi, Kirundo, Ngozi), transformant la lutte contre l’érosion, la mise en valeur des terres et la participation citoyenne en symboles de la Vision 2040-2060.

Quelques jalons socio-économiques de 2024 :

– Lancement de la saison culturale A (17/10/2024) ;

– lancement du Recensement général (3/09/2024), outil essentiel pour la planification économique et sociale ;

– inauguration de la centrale hydroélectrique Kabu 16 à Cibitoke (28/10/2024) ;

– mise en service de nouvelles infrastructures portuaires à Bujumbura (9/10/2024) ;

– ouverture du Gitega Luxe Hotel (6/08/2024) et de marchés modernes (Kirehe le 19/07/2024, ainsi que Rutana et Cibitoke) ;

– table ronde des investisseurs (décembre 2024) pour mobiliser le financement de la Vision 2040-2060.

En santé, les signes sont nombreux : campagnes contre la rougeole/rubéole et le paludisme, dons de matériel par l’OMS et la Chine à la Polyclinique Umugiraneza, lancement et suivi de la Semaine Santé Mère-Enfant, élaboration d’une feuille de route contre la malnutrition, mise en place d’un laboratoire P3 pour la santé publique, arrivée d’un laboratoire mobile moderne avec la Russie, dialogue national sur le financement de la santé, forages d’eau potable appuyés par le secteur privé (Brarudi).

En éducation, plusieurs écoles ont été construites ou réhabilitées via les TDC, tandis que des partenariats ont permis de soutenir des enfants vulnérables.

Sur le plan énergétique et productif, le gouvernement a intensifié ses efforts pour réduire la dépendance extérieure et stimuler la production nationale : poursuite des travaux des barrages de Jiji-Mulembwe, distribution de semences sélectionnées, promotion des coopératives agricoles, renforcement de la régulation minière et saisies de minerais frauduleux (café, cassitérite, coltan), réhabilitation de l’aéroport Melchior Ndadaye et modernisation du port de Bujumbura.

L’ensemble compose un tableau contrasté : une économie encore fragile et très dépendante de l’agriculture et des partenaires extérieurs, mais portée par un volontarisme présidentiel qui mise sur les TDC, les coopératives, les infrastructures de base et la mobilisation de la diaspora pour « booster » l’économie nationale.

(V) Justice, droits humains et mémoire – Préparatifs électoraux

En 2024, le secteur de la justice a fait l’objet d’une attention soutenue. Sur le plan normatif, le Sénat a adopté une modification du Code de procédure civile, une loi sur les établissements publics, des amendements à la loi régissant la presse ainsi qu’une loi organique modifiant la Cour suprême, avec notamment l’augmentation de l’expérience requise pour les magistrats.

La lutte contre l’impunité et la modernisation du système judiciaire se sont traduites par :

– des concours pour recruter de nouveaux magistrats (140), soutenus par le programme européen PASJU ;

– des formations sur la déontologie, la digitalisation des archives judiciaires et le rôle du parquet dans l’État de droit ;

– des retraites de la Cour suprême permettant de traiter en bloc des centaines de dossiers en souffrance.

Parallèlement, la politique de désengorgement des prisons s’est poursuivie : élargissements massifs à Bubanza et Rutana, grâces présidentielles pour certaines détenues, appels à privilégier les peines alternatives et l’adhésion des ex-détenus aux coopératives pour participer à la Vision 2040-2060. Au total, plus de 5 000 prisonniers ont été graciés ou libérés.

Sur le terrain des droits humains, la CNIDH a conservé son statut A jusqu’en 2025, malgré les critiques de certaines ONG occidentales et du Rapporteur spécial de l’ONU, ce que le gouvernement présente comme une victoire diplomatique et une validation de ses efforts.

La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a poursuivi ses exhumations, enquêtes et dialogues avec les communautés religieuses et les populations, notamment autour du génocide contre les Hutu de 1972-1973, dont les victimes continuent de réclamer une reconnaissance pleine et entière.

Le secteur judiciaire a aussi été marqué par des nominations massives par décrets (magistrats, commissaires, directeurs généraux, membres de la CVR et de la CNIDH), par une campagne de moralisation des magistrats et par le limogeage de certains gouverneurs et administrateurs impliqués dans des affaires de corruption.

En toile de fond, se sont déroulés les préparatifs des élections de 2025 : enrôlement des électeurs, révision des listes et appels répétés au calme, à la transparence et au respect des règles démocratiques.

(VI) Lutte contre la corruption, la fraude et régulation budgétaire

La planification 2024 a intégré une dimension forte de régulation économique et fiscale. Parmi les mesures phares :

– révision de la loi des finances et adoption d’un budget rectificatif, justifiés par les tensions de trésorerie et la nécessité d’une discipline budgétaire accrue ;

– surtaxe de 100 % sur certaines bières importées pour protéger l’industrie locale ;

– sanctions pour non-affichage des licences et des prix, afin de protéger les consommateurs ;

– campagnes de sensibilisation de l’OBR sur les taxes, la fiscalité et la conformité.

Un projet de loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a été examiné, tandis que des ateliers ont réuni la Banque centrale, les services de sécurité, la Justice et les régulateurs pour renforcer les dispositifs anticorruption et antiterrorisme.

Cette lutte s’inscrit dans la « synergie quadrilogie » (Exécutif, Législatif, Judiciaire et Forces de défense et de sécurité), mise en avant par le Président pour expliquer la réduction de la fraude économique, la chasse aux « perturbateurs » de l’économie nationale et la moralisation de la fonction publique.

(VII) Société, jeunesse, religion et appropriation de la Vision 2040-2060

Sur le plan social, 2024 a été marquée par une forte mobilisation autour de la Vision 2040-2060 et par un enchevêtrement complexe entre héritage culturel, influences religieuses et débats décoloniaux.

Quelques éléments saillants :

  • Événements nationaux : Flambeau de la Paix lancé le 10/11/2024 et clôturé le 1/12/2024 à Ngozi, symbole de l’unité nationale ; TDC d’aménagement de 7 ha d’avocatiers ; réhabilitation de la RN5.

  • Rencontres religieuses : Prière nationale (28/12/2024–1/01/2025), Noël (25/12/2024), Assomption (15/08/2024). Exhortations à la repentance (28/12/2024) et appels aux Églises pour contribuer au développement (17/09/2024). Clôture de prières à Muramvya (18/06/2024) et sensibilisation des jeunes sur la paix (16/10/2024).

  • Actions de la Première Dame : lancement de la Semaine Santé Mère-Enfant (6/07/2024) ; campagne contre les fistules obstétricales et distribution de moustiquaires (9/09/2024) ; feuille de route contre la malnutrition (3/09/2024) ; plateforme des compétences des femmes (27/01/2024) ; don américain de 25 millions de dollars pour l’alimentation scolaire (15/02/2024) ; élection comme vice-présidente de la MIPREDA (30/05/2024) ; initiative « Zéro déchet » à Bujumbura (20/03/2024) ; participation au Forum Afrique-Asie (2/11/2024) ; Journée mondiale du SIDA à Rumonge (4/12/2024).

Les débats autour de la COLONIALITÉ ont traversé la société. Les panafricanistes décoloniaux burundais ont dénoncé l’eurocentrisme hérité et appellent à promouvoir l’afrocentrisme – Ubungoma, Ubuntu – en rappelant que le Burundi, État millénaire, n’a pas attendu la colonisation pour exister. Ils plaident pour une remise en cause des commémorations coloniales (comme le « 60e anniversaire de l’indépendance » du 1/07/2024) et pour une priorisation des valeurs traditionnelles (Imana, Ubungoma, Ubuntu) face au christianisme et à l’islam, perçus comme porteurs d’aliénation.

Dans le même temps, la Présidence a continué de promouvoir de grandes rencontres interreligieuses : Prière nationale d’Action de Grâce, célébrations du Vendredi saint, de Noël, de la Pentecôte, clôtures de campagnes de prière à Kirundo et ailleurs. Les autorités religieuses sont régulièrement exhortées à rompre avec les « pratiques occultes » et à soutenir la lutte contre la pauvreté, tandis que la jeune génération est appelée à ne pas « hériter les mauvaises habitudes du Burundi ancien ».

La question du rôle des femmes et des jeunes dans la société est au cœur des discours officiels : Journée de la Femme à Rumonge (8/03/2024), initiatives sur « la femme actrice de paix » (21/05/2024), campagnes sur l’hygiène menstruelle (4/06/2024), sensibilisation des jeunes au patriotisme (29/01/2024), au leadership et au SIDA (24/06/2024), contributions aux malades mentaux (24/10/2024).

Les TDC sont complétés par des caravanes (Inkebuzo), des journées dédiées à la jeunesse (Inkerebutsi Day), des forums nationaux des filles et des femmes, des jamborees scouts et des dialogues avec les jeunes géologues et ingénieurs. Les Églises restent très impliquées dans la santé, l’éducation, la paix et la justice (polycliniques, écoles, prêches sur la paix et la propreté, rencontres avec la Conférence épiscopale et les communautés protestantes et méthodistes).

Des événements mémoriels importants (Ndadaye, Rwagasore, Ntaryamira, génocide de 1972-1973, massacres des années 1990) travaillent la conscience nationale et rappellent les fractures d’Ingoma y’Uburundi, détruite par la colonisation et les régimes postcoloniaux.

La Présidence, dans ses messages de Noël, de Pâques ou lors de la Prière nationale d’Action de Grâce, insiste sur un discours moral : justice sociale, travail, abandon de la haine et de la discrimination, propreté des ménages et de l’environnement, éducation patriotique des enfants et engagement des fonctionnaires à « travailler plus que les huit heures réglementaires ».

Malgré ces avancées, l’année 2024 n’a pas été exempte de défis : pression inflationniste et vie chère, dépendance persistante aux bailleurs de fonds (UE, Banque mondiale, FMI), tensions sociales autour de la gestion des terres et des minerais, aliénation liée à la colonialité d’une partie de l’élite burundaise.

Conclusion : une planification 2024 de transition

L’année 2024 aura été une année de consolidation du pouvoir et de préparation des grands rendez-vous à venir. Le Président Ndayishimiye a réussi à maintenir une stabilité politique et sécuritaire relative, tout en impulsant une dynamique de réformes économiques, sociales et administratives.

En 2024, la PLANIFICATION BURUNDAISE apparaît comme une planification de transition :

– transition sécuritaire, dans un contexte de guerre régionale au Kivu et de recomposition des alliances ;

– transition socio-économique, avec des TDC massifs, des infrastructures en expansion mais une pauvreté encore largement structurelle ;

– transition mémorielle et judiciaire, où la CVR, la CNIDH et les réformes législatives tentent de conjuguer vérité historique, justice transitionnelle et exigences internationales ;

– transition géopolitique, enfin, entre ouverture aux partenaires occidentaux (liés à la colonialité) et affirmation d’un arrimage croissant au monde multipolaire et aux BRICS+.

Le thermomètre de cette PLANIFICATION reste l’HARMONIE SOCIALE : paix relative sur les collines, mais tensions économiques, pression démographique, vulnérabilité face aux chocs climatiques et aux fluctuations des prix internationaux. 2024 laisse ainsi un héritage complexe : un pays qui travaille, construit, négocie et se souvient, tout en se préparant à l’épreuve des élections de 2025 et à la poursuite d’une Vision 2040-2060 qui ne prendra sens que si les fruits de la politique socio-économique deviennent tangibles pour les Barundi ordinaires.

 

 

DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, jeudi 19 janvier 2025 | Photo : presidence.bi, rtnb.bi, burundi-agnews.org