Accord de paix historique entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de Trump

En présence du président américain Donald Trump (c), les dirigeants de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi (d) et du Rwanda Paul Kagame (g) ont signé un accord de paix à Washington ce jeudi.

Donald Trump a présidé jeudi à Washington une cérémonie de signature d’un accord de paix avec ses homologues congolais et rwandais, dans un bâtiment renommé en son honneur, parlant d’un « miracle » alors même que d’intenses combats se déroulent dans l’est de la République du Congo.

« Cela va être un grand miracle », a dit le président américain, en vantant un accord « puissant et détaillé », tandis que les présidents de la RDC Félix Tshisekedi et du Rwanda Paul Kagame ont eu une tonalité plus prudente.

Les deux dirigeants vont à l’avenir « passer beaucoup de temps à se donner des accolades et se tenir la main », a prédit Donald Trump, avec son emphase habituelle, en assurant aussi que « tout le monde allait gagner beaucoup d’argent » grâce à ces « accords de Washington », qui comportent une dimension économique.

Reagan Miviri, chercheur à l’institut congolais Ebuteli, contacté par l’AFP, estime que cette cérémonie est le résultat d’une « forte pression » exercée par les Etats-Unis, et ajoute : « Pour eux, l’essentiel est peut-être moins le contenu de l’accord que l’événement lui-même ».

La signature, qui visait à formaliser des engagements pris en juin déjà sous la houlette de Washington, a eu lieu au siège de l’« Institut Donald Trump pour la paix ».

« Grand honneur »

Anciennement « Institut américain pour la paix », cet organisme a été renommé mercredi par le département d’Etat et porte désormais sur sa façade le nom du président américain.

« C’est un grand honneur », s’est réjoui Donald Trump, qui se targue d’être un grand pacificateur même si ses interventions dans divers conflits internationaux ont eu des résultats contrastés.

Paul Kagame a salué sa médiation « pragmatique », tout en avertissant qu’il y aurait « des hauts et des bas » dans l’application de l’accord. Félix Tshisekedi a lui aussi remercié le républicain de 79 ans pour avoir amené un « tournant », et a salué « le début d’un nouveau chemin », avertissant toutefois qu’il serait « exigeant » et « assez difficile ».

Les conflits armés qui ensanglantent la région depuis trois décennies ont déplacé des centaines de milliers de personnes et provoqué une vaste crise humanitaire.

Trois volets

Les accords signés jeudi comportent trois volets. Le premier porte sur la cessation des hostilités, avec l’instauration d’un cessez-le-feu, un programme de désarmement, un processus de retour des personnes déplacées et des mesures de « justice » contre les responsables d’exactions, selon Donald Trump.

Le second volet est un cadre d’intégration économique régionale. Le dernier pan porte sur la conclusion d’accords bilatéraux des Etats-Unis avec chacun des deux pays sur l’exploitation de minerais stratégiques, indispensables aux industries de pointe et dont la RDC en particulier regorge.

@rib News, 04/12/2025 – Source AFP