Un imam kényan connu pour ses positions modérées et son opposition aux insurgés islamistes somaliens shebab a été abattu par des hommes armés dans la grande ville côtière de Mombasa, a-t-on appris mercredi de source policière.
Ce meurtre vient allonger la liste des imams tués dans la seconde ville kényane, radicaux ou modérés.
Salim Bakari Mwarangi a été tué tard mardi alors qu’il venait de quitter la mosquée de Bilal, dans le sud de la ville.
« Des hommes armés en moto ont ralenti, lui ont tiré dessus et se sont échappés », a expliqué le chef de la police de Mombasa, Robert Kitur.
« La police a ouvert une enquête et lancé une chasse à l’homme pour retrouver les assaillants », a-t-il ajouté.
Kassim Bakari, un proche de la victime, a expliqué que l’imam avait reçu des menaces de mort.
« Des gens l’appelaient et lui disaient qu’ils le recherchaient pour le tuer », a-t-il affirmé. « Mais c’était un imam qui aimait la paix et qui prêchait toujours la paix ».
Plusieurs prédicateurs musulmans ont été assassinés ces dernières années sur la côte kényane, majoritairement musulmane dans un pays à 80% chrétien.
Plusieurs figures de l’islam radical ont notamment été abattues à Mombasa, parmi lesquels l’imam Aboud Rogo Mohamed, principal prédicateur musulman de la mosquée Musa en août 2012, puis son successeur Ibrahim Ismail en octobre 2013 et, enfin, en avril 2014, Abubaker Shariff Ahmed, alias Makaburi, figure de la mosquée radicale et prosélyte du jihad.
Leurs partisans accusent les forces de sécurité kényanes d’être derrière ces assassinats, qualifiées « d’exécutions extra-judiciaires ».
Mais en juin, une figure influente de l’islam modéré et adversaire déclaré du radicalisme et du jihadisme, cheick Mohamed Idris, a aussi été tué par balle.
Plusieurs pays occidentaux déconseillent à leurs ressortissants de se rendre dans la ville touristique de Mombasa, également frappée par une série d’attaques à la grenade depuis que le Kenya a envoyé son armée dans le sud somalien à la poursuite des shebab en octobre 2011.