Au moins huit hommes issus d’un important groupe armé venus de République démocratique du Congo (RDC) ont été tués mardi dans des affrontements avec les forces de l’ordre burundaises à une cinquantaine de km au nord de Bujumbura, selon un responsable local.
Dans la nuit de lundi à mardi, un groupe armé non encore identifié en provenance de RDC est entré au Burundi, a dit Anselme Nsabimana, gouverneur de la province de Cibitoke où se déroulent les affrontements.
Vers 13h00 locales (11h00 GMT), huit assaillants avaient déjà été tués, a-t-il encore indiqué. Le gouverneur s’est exprimé en milieu d’après-midi, alors que les combats se poursuivaient.
Cette zone frontalière a fait l’objet de nombreuses attaques de rebelles burundais en provenance de RDC ces derniers mois, mais de bien moindre ampleur.
Le responsable local a évoqué des dizaines d’assaillants. Des habitants ont eux parlé de quelque 200 combattants.
Les gens qui ont vu ce groupe ce matin disent qu’ils sont entrés au nombre d’environ 200, armés de fusils et de lance-roquettes, a expliqué par téléphone à l’AFP Nyandwi, un enseignant de Murwi, localité par où sont entrés les combattants au Burundi, qui n’a donné que son nom de famille.
L’attaque a été confirmé par le porte-parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratuza, qui a refusé de donner des détails à ce stade.
Le précédentes attaques, qui visaient généralement des positions de l’armée, avaient par ailleurs systématiquement été revendiquées par une branche dissidente des Forces nationales de libération (FNL, ex-rébellion hutu devenue parti d’opposition), qui cette fois-ci nie toute implication.
Cette fois-ci encore, le groupe armé ne s’en est pas pris à une position militaire. Il tentait visiblement de rejoindre la forêt de la Kibira, qui court sur la crête Congo-Nil partageant le Burundi du nord au sud et a toujours servi de sanctuaire aux groupes armés burundais.
Les forces de l’ordre — police et armée appuyées par des miliciens civils — ont intercepté et affronté le groupe dans la commune de Bugunda, sur indication de la population.
La recrudescence de violences armées à l’approche des élections législatives et présidentielles prévues en juin 2015 inquiète au Burundi.
L’histoire de ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs est jalonnée de massacres ethniques et le Burundi a connu une sanglante guerre civile entre 1993 et 2006. Les précédentes élections de 2010, boycottées par l’opposition, avaient aussi débouché sur des violences.