Le Président de la République n’a jusqu’à présent dit qu’il va briguer un troisième mandat
Bujumbura, 13 mars 2015 (DWG) : Le Bureau du Président de la République du Burundi a réagi ce lundi 09 mars 2015 à travers le Conseiller Principal en charge de la Communication, M. Willy Nyamitwe, qui s’est exprimé sur la lettre pastorale rendue publique par la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi.
Le Conseiller Nyamitwe a dit que la lettre pastorale a été bien accueillie à la présidence de la République et qu’il s’agit d’une lettre qui vient au moment où les burundais se préparent à affronter les échéances électorales. C’est une lettre pastorale qui contient des conseils très judicieux. Les Evêques catholiques exhortent les burundais à garder la sérénité, à préserver la paix et à aller droit vers les élections dans un climat apaisé. « Nous ne pouvons que remercier le Conseil des Evêques pour cette lettre pastorale qui exhorte tous les burundais à sauvegarder les acquis de la paix », a-t-il affirmé.
S’agissant du passage en douceur du témoin à la présidence de la république, Monsieur Nyamitwe a répondu que le Président lui-même exhorte toujours les burundais à respecter les institutions démocratiquement élues. Vous savez qu’il aime le dire, « c’est la première fois dans l’histoire du Burundi que les institutions peuvent être élues et aller jusqu’à la fin de leur mandat ».Le point cinq de cette lettre demande les burundais, dans ce climat de mésentente ou de débat politique nourri à propos de la constitution et de l’éligibilité de l’actuel président, d’interpréter la constitution dans l’esprit de l’Accord d’Arusha. C’est une exhortation que nous avons très bien accueilli, nous ne pouvons que remercier ces bergers qui continuent à garder un œil sur leurs brebis en leur prodiguant des conseils qui peuvent les mener vers le bon chemin.
Il pense que quand on parle de l’esprit de l’Accord d’Arusha, on devrait comprendre par-là que c’est le rétablissement de la démocratie, qui a été décapité en 1993 avec l’assassinat du président démocratiquement élu Melchior NDADAYE, qui était élu au suffrage universel direct. C’est « One man One vote » que les burundais veulent à tout prix, parce que c’est ça la manifestation de la démocratie au vrai sens propre du terme selon la constitution qu’on a actuellement. Je pense alors qu’en lisant scrupuleusement la lettre pastorale, c’est une lettre qui vient dans le sens des conseils qui sont toujours prodigués par le Président de la République, et qui vient cette fois- ci compléter, ajouter, demander au peuple de garder cette cohésion, garder ces acquis et aller aux élections dans un climat apaisé.
Concernant le probable renoncement de l’actuel Président à sa propre succession, Monsieur Nyamitwe a réagi en disant que les Accords d’Arusha disent que personne ne peut effectivement dépasser dix ans à la tête du pays .Ils sont complétés effectivement par la Constitution de la République du Burundi qui est la loi fondamentale qui précise dans son article 96 que « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois ». Monsieur Nyamitwe ajoute « Je pense que nous pouvons comprendre cette lettre pastorale dans le droit chemin du respect de la légalité. Nous devons respecter les lois en vigueur dans ce pays et la loi fondamentale en la lisant dans le cheminement de la démocratie et selon l’esprit des Accords d’Arusha. Donc, je pense que cela est très clair et personne ne peut faire de la surenchère aujourd’hui en disant que l’actuel président voudrait briguer un troisième mandat. Est-ce que, il a un jour dit qu’il voulait briguer un troisième mandat ? Parce que ce troisième mandat serait anticonstitutionnel. Le respect de la Constitution pourrait peut-être préciser seulement deux mandats, mais deux mandats élu au suffrage universel direct selon l’article 96 de la Constitution ».
A propos de la précision si le Président actuel a fait un mandat ou deux, Monsieur Nyamitwe est d’abord revenu sur la lettre pastorale précisant qu’ « effectivement on reconnaît dans son point trois qu’il y a débat. S’’il y a débat, cela signifie que le pays est dans le droit chemin de la démocratie parce que la démocratie, c’est aussi le débat politique, le débat sur les lois qui régissent la république ». Il revient sur les questions que les gens pourraient se poser à savoir si depuis 2005 et 2010, selon le prescrit de la constitution c’était un mandat, si le président était élu au suffrage indirect par un collège des parlementaires ou si nous sommes dans un régime parlementaire ou présidentiel. Selon lui, ces interrogations peuvent-être alimentent le débat où le constitutionnaliste y compris, politicien, journaliste, analyste, homme d’Eglise, tout le monde entre.
En fin de compte, poursuit Nyamitwe, « nous ne pouvons que féliciter les burundais pour ce pas franchi dans ce débat démocratique la seule liberté d’expression et, comme le disent les sages Evêques, les burundais devraient s’approcher à la légalité en lisant et en interprétant la constitution dans le cheminement, dans l’esprit de l’Accord d’Arusha » ( …)