Les élites occidentales finiront par s’y habituer : la Russie et la Chine ont clairement montré une fois encore leur unité et leur vision commune quand à l’avenir des relations internationales dans un monde multipolaire.

Dernier exemple en date: la Fédération de Russie et la République populaire de Chine ont bloqué la proposition de résolution française sur le Burundi.

En effet et une fois encore, les élites politiques occidentales n’ont pas été ravies de voir que deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU bloquent communément les visées néocolonialistes de certains autres membres. D’autant plus lorsque cela concerne l’Afrique, un continent martyrisé depuis bien longtemps par les pays occidentaux. Un continent dont de plus en plus de pays privilégient désormais le partenariat avec la Chine, la Russie et les autres pays BRICS.

La République du Burundi connaîtra des élections présidentielles fin juin prochain. Le président en exercice, Pierre Nkurunziza, a décidé de se porter candidat pour un troisième mandat présidentiel. Une annonce qui a vraisemblablement déplu aux représentants des élites occidentales, qui avaient déjà un plan bien à eux en ce qui concerne le futur de ce pays. Plus encore, des tentatives évidentes de déstabilisation sont aujourd’hui observées au Burundi (comme dans d’autres pays africains), ou en d’autres termes des révolutions de couleur (déjà en cours ou à venir), made in USA.

Il n’est pas de notre ressort de commenter si le président en exercice du Burundi, Pierre Nkurunziza, a eu raison ou non de se porter candidat pour un troisième mandat présidentiel. Seuls les citoyens du Burundi sont habilités à faire le choix sur l’avenir de leur nation. Et c’est dans ce cadre, que la Russie et la Chine ont bloqué la proposition de résolution française (soutenue par d’autres pays occidentaux), qui voulait interférer dans le processus électoral burundais, ainsi que dans les questions constitutionnelles. Certains se poseront d’ailleurs la question pourquoi cette proposition était « française » si les principaux intéressés sont outre-Atlantique? Vraisemblablement pour deux raisons relativement simples: francophonie oblige et puis la France d’aujourd’hui se trouve de fait dans une situation de colonie vis-à-vis des USA. Il est donc peu surprenant que la France ait une fois encore joué le rôle du sous-traitant des intérêts étasuniens, d’autant plus que dans le cas de l’Afrique leurs intérêts néocolonialistes se rejoignent de temps à autre.

Pour revenir à la Russie et à la Chine, voici ce qu’a déclaré Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l’Organisation des Nations unies: « Si certains membres du Conseil de sécurité souhaitent discuter avec les citoyens du Burundi la façon d’interpréter la constitution de leur pays, c’est leur droit. Mais le Conseil de sécurité en lui-même n’a aucunement à intervenir dans les affaires constitutionnelles de pays souverains ». Tout est dit. Les USA « se tirent une balle dans les deux pieds » en boudant les BRICS.​

Pour finir, il serait bon de rappeler que les relations avec l’Afrique constituent l’une des priorités des pays BRICS, aussi bien sur le plan individuel qu’au niveau des actions communes de l’alliance: la Chine est le premier partenaire économique et commercial de ce beau continent et ne cache pas que l’Afrique représente l’une des priorités chinoises en matière de politique extérieure. La Russie revient activement en Afrique et sa présence se fait désormais sentir y compris dans les pays qui n’étaient pas nos alliés même à l’époque soviétique (on pense notamment au Cameroun avec lequel une page très intéressante s’est ouverte récemment dans le cadre des relations bilatérales). L’Inde et le Brésil sont eux aussi des acteurs importants et de plus en plus représentés sur le continent. L’Afrique du Sud est elle-même un pays africain. Continuons d’avancer.

Mikhail Gamandiy-Egorov

source: http://fr.sputniknews.com/