Deuxième jour de discussions pour les sept chefs de file de l’opposition congolaise, ce samedi 10 novembre 2018. Ils sont réunis à Genève depuis vendredi pour désigner un candidat unique. Quatre d’en eux sont encore en lice pour la présidentielle du 23 décembre. Félix Tshisekedi de l’UDPS, Vital Kamerhe de l’UNC, Martin Fayulu de la Dynamique de l’opposition et Freddy Matungulu du regroupement Syenco. Les autres, dont deux des poids lourds, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, sont exclus de la course. Ils se retrouvent pour la première fois en tête-à-tête avec l’équipe de facilitation de la Fondation Kofi Annan.
Les sept leaders sont partis seuls déjeuner avec la facilitation, sans leur entourage, pour entrer dans le vif du sujet et désigner le candidat unique. C’est en tête-à-tête encore qu’ils devaient poursuivre les discussions cet après-midi. C’est la première fois qu’ils ont l’opportunité de le faire depuis la libération de Jean-Pierre Bemba.
A la sortie de la salle de réunion, ce samedi midi, plusieurs d’entre eux se disaient confiants, ils assuraient même espérer pouvoir annoncer un nom dans la journée. Pourtant, dans les heures précédentes, leurs entourages les disaient encore divisés, notamment sur deux candidatures, celles de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe. L’un comme l’autre semblaient avoir leurs détracteurs et leurs soutiens.
Vendredi, la facilitation avait écouté les sept leaders pour identifier les points d’accord et de désaccord. Les points d’accord sont nombreux, assurent les opposants. D’ailleurs, ce samedi après-midi, il était prévu que jusqu’à 16h, leurs équipes enrichissent les documents-cadres établis lors de la précédente réunion à Pretoria, pour que le candidat unique et les six autres leaders aient une feuille de route et un positionnement clair.
Parmi les points de divergence : l’utilisation de la machine à voter, que tous officiellement rejettent. Mais au-delà de ce rejet de principe, quelle doit être la réaction de l’opposition si la Commission électorale (Céni) persiste, malgré son désaccord, à l’utiliser le 23 décembre ? Tous ont déjà dit qu’ils ne boycotteraient pas les scrutins.
L’enjeu, c’est de prouver qu’en cas de report des élections, ou même de chaos le jour du vote, le gouvernement et la Céni porteront l’entière responsabilité des dysfonctionnements observés. L’un des principaux points porte sur l’après-23 décembre. Si les élections n’ont pas lieu à la date prévue, tous se disent prêts à demander le départ des membres du bureau de la Céni et de tous ceux qui seront jugés responsables de la non-tenue des élections.
Par RFI Publié le 10-11-2018 Modifié le 10-11-2018 à 14:17