La Chine restera un partenaire privilégié, sûr et crédible du Burundi »
Dans le cadre de la célébration du 55ème anniversaire de la coopération diplomatique entre le Burundi et la Chine, la rédaction du quotidien « Le Renouveau » s’est entretenue avec l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Burundi, Li Changlin. Il s’est exprimé à propos de l’état des lieux de la coopération sino-burundaise et le rôle de l’échange culturel dans le renforcement des relations bilatérales entre les pays.
Parlant de l’état des lieux de la coopération diplomatique entre le Burundi et la Chine, 55 ans après son existence, l’ambassadeur Changlin a indiqué que les relations entre les deux pays sont au bon fixe. Selon lui, l’année 2018 marque le 55ème anniversaire de ces relations diplomatiques entre les deux pays. « Le demi-siècle écoulé, la coopération politique, économique et culturelle a enregistré des résultats satisfaisants », a indiqué M. Changlin.Selon l’ambassadeur de Chine au Burundi, sur le plan politique, le Burundi et la Chine ont une confiance politique plus que jamais élevée. « Nous nous sommes témoignés amitié, solidarité lors des fora internationaux surtout dans le système multilatéral. Les deux parties ont défendu leurs intérêts vitaux ». Sur le plan économique, il fait savoir que les deux pays ont marqué des progrès car il y a eu exécution des projets visibles par la Chine dans tout le pays. Sans toutefois les énumérer tous, il a cité quelques uns des projets de grande dimension réalisés au Burundi. C’est entre autres la construction des écoles, ce qu’on appelle des écoles primaires de l’amitié sino-burundaise ; la construction de l’Ecole normale supérieure (ENS) ; la construction de l’école de formation professionnelle de Kigobe. « Il y a aussi le palais présidentiel en cours de construction et dont les travaux vont prendre fin avec le début de l’année prochaine ». Il a également mentionné que toujours dans le cadre de la construction des infrastructures, qu’avant la fin de l’année, ils vont commencer les travaux de construction de la centrale hydro-électrique de Ruzibazi.
De bons résultats s’observent aussi dans d’autres secteurs
Sur le plan agricole, l’ambassadeur Changlin s’est réjoui du fait que, dans le cadre de cette coopération entre le Burunndi et la Chine, les experts chinois travaillent dans le pays et ont même déjà enregistré des résultats remarquables dans la culture du riz hybride. « La production obtenue par hectare est de douze à quatorze tonnes par rapport à la production locale qui est estimée à quatre ou cinq tonnes en moyenne par hectare. Ces experts chinois ont aussi expérimenté une technique dans une petite ferme de volailles. Alors, avec cette technique chinoise, on a réalisé un taux d’éclosion de 93,8% ». L’ambassadeur de Chine au Burundi n’a pas manqué de rappeler que sur le plan du renforcement des capacités, il y a des fonctionnaires, des journalistes, des médecins, etc. qui partent en Chine souvent pour une formation de courte durée. « Bien sûr, il y a aussi des étudiants qui partent en Chine pour faire des études ». Il a aussi fait savoir que dans le cadre du renforcement des échanges culturels, on accueille, tous les ans, une troupe artistique chinoise au Burundi mais aussi des tambourinaires burundais se rendent aussi de temps en temps en Chine. « Ils se sont même produits en 2010 à l’exposition universelle de Changai et en 2016, à Pékin, à l’Université de Pékin mais aussi dans une grande vente de charité internationale. Ils ont été très appréciés en Chine ».
Aller de l’avant dans la coopération sino-burundaise
A propos de la coopération sino-africaine, l’ambassadeur Changlin a réitéré qu’au début du mois de septembre, il a été organisé à Beijing le sommet du Forum de coopération Chine-Afrique et que le président chinois a annoncé huit initiatives majeures de la coopération sino-africaine pour les trois années à venir. A cette occasion, une enveloppe de soixante milliards de dollars a été disponibilisée par la partie chinoise pour la mise en œuvre de toutes ces huit mesures concrètes. « Il appartient alors à la partie burundaise et à la partie chinoise de travailler en synergie pour mettre en œuvre toutes ces huit initiatives majeures ». Il s’est ainsi réjoui du fait que la partie burundaise s’est rendue compte que ces huit initiatives s’accordent bien avec les grands axes du Plan national du développement du Burundi.D’après M. Changlin, la Chine restera un partenaire privilégié, sûr et crédible du Burundi et fournira tous ses efforts pour appuyer le Burundi dans ses efforts de développement et en particulier dans la mise en œuvre de ce Plan national de développement. « En tout cas, en tant qu’ambassadeur de Chine au Burundi, avec tous les diplomates qui travaillent ici à l’ambassade, nous ne ménagerons aucun effort pour aller de l’avant dans la coopération sino-burundaise ».
L’échange culturel facilite les contacts entre les peuples
Toujours dans le cadre du renforcement des relations sino-burundaise, M. Changlin indique l’ambassade préconise toujours un enrichissement mutuel sur le plan culturel. Selon lui,la Chine privilégie aussi un brassage culturel puisque, dans son approche de coopération avec le monde extérieur, elle dit que les bonnes relations entre deux Etats reposent sur la compréhension entre les peuples. « Donc, il faut toujours aller vers votre interlocuteur pour apprendre sa culture ».Selon lui, apprendre la culture de l’autre facilite des contacts entre les deux peuples et par la suite, cela fait développer leurs relations. Il s’est ainsi réjoui du fait qu’il y a l’Institut Confucius, logé dans l’Université du Burundi, qui a la vocation d’apprendre aux Burundais la langue chinoise. « Jusqu’à maintenant, il y a plus de cinq mille inscrits pour la langue chinoise. Et du côté chinois, nous avons la meilleure université des langues étrangères de Beijing et à côté de 98 langues étrangères enseignées, nous avons le projet d’enseigner aux Chinois le Kirundi. Dans l’avenir, on aura des diplomates chinois, des ambassadeurs chinois qui vont s’exprimer en Kirundi ».
Le 55ème anniversaire de la coopération sino-burundaise a été célébré dans l’allégresse
A propos de la célébration du 55ème anniversaire de la coopération sino-burundaise, l’ambassadeur de Chine au Burundi a indiqué que c’est par la volonté d’échange culturel que les cérémonies ont été marquées par des danses culturelles chinoises et burundaises. D’après lui, c’est dans le cadre de la célébration de cet anniversaire qu’une troupe artistique d’une des provinces chinoises a été invitée à venir se produire au Burundi.« Parallèlement au spectacle chinois, nous avons associé des tambourinaires burundais à notre spectacle. Il y a eu aussi une fille de l’Institut Confucius qui a interprété une chanson burundaise très populaire ». Selon lui, l’interprétation de cette chanson en Kirundi par une chinoise est quelque chose d’exceptionnel aux yeux des Burundais. « Un tel spectacle, c’est pour faire savoir aux Burundais que les Chinois ont la volonté d’apprendre sur la culture burundaise ». L’ambassadeur de Chine au Burundi a aussi affirmé que l’échange culturel sert beaucoup dans le renforcement de la coopération entre la Chine et le Burundi. « L’échange culturel occupe une bonne place dans notre programme de coopération avec le Burundi ». D’après lui, cet échange culturel est basé non seulement sur l’apprentissage de la langue chinoise et du Kirundi, mais aussi sur la réalisation d’autres programmes de coopération culturelle dans le but d’avoir une meilleure connaissance entre les deux peuples. « Chacune des deux parties doit faire des efforts pour aller connaître les autres, connaître son interlocuteur ».
Astère Nduwamungu, http://www.ppbdi.com