Il y a en Afrique une vague de changements de régimes qui est pilotée au travers de la technique américaine appelée les « Révolutions de Couleur ». Depuis le sommet USA-Afrique d’août 2014, treize pays étaient ciblés par l’administration OBAMA, dont le Burundi. Il s’agit d’un grand mouvement de changement de régimes à l’exemple du « Printemps Arabe », mais cette fois-ci avec les pays africains. Les méthodes sont bien connues.

Tout commence par la création de problèmes dans la rue à partir de groupes de jeunes. La CIA a mis en place une sorte de « Centre de formation international », qui a notamment formé les premiers activistes du soi-disant « Printemps Arabe ». Ils sont aujourd’hui entrain de former une série de mouvements insurrectionnels dont le plus célèbre est le mouvement burkinabé le « Balai Citoyen ».

Derrière tout ça, il y a les vitrines légales de la CIA que sont la NED (National Endowment for Democracy), la NDI (National and Democratic Institute). Il y a aussi et surtout les réseaux du milliardaire George Soros, le financier des « révolutions de couleur » qui agit de deux façons:

en organisant et en finançant les mouvements de ces jeunes manipulés;
en passant par l’International Crysis Group (ICG) dont les experts produisent des rapports manipulés pour déstabiliser les régimes africains, et interviennent également comme experts notamment dans le cas de la tentative de coup d’état au Burundi.
Derrière cette organisation il y a des scénarios qui sont toujours les mêmes. C’est-à-dire qu’on cherche la faute chez les présidents dans les régimes à attaquer. Tout est prévu: que vous organisiez des élections à temps on vous demandera de les reporter; quand voudrez les reporter on vous demandera de les tenir à temps; quand vous consultez la cour constitutionnelle ou pas on vous dira que vous avez tort! Bref, vous avez toujours des problèmes parce que le but est justement de vous en faire des problèmes.

Au Burundi, on a visiblement voulu appliquer le schéma burkinabé, c’est-à-dire des émeutes artificielles avec une jeunesse manipulée dans les rues et clonée sur le mouvement « Le Balai Citoyen » des jeunes burkinabés; et ensuite la violence qui en a débouché, c’est-à-dire que les émeutes visent à contraindre le pouvoir à faire de la répression.

Troisièmement, il faut déstabiliser le régime. C’est le cas de la tentative de coup d’état qui a été mené par l’ancien chef des services secrets, à savoir quelqu’un qui avait des contacts avec l’Africom, l’OTAN, les services secrets américains (CIA) et français, et qui, depuis une quinzaine de jours, avec l’aide de la presse occidentale notamment des journaux comme La Libre Belgique de Bruxelles, lançaient de faux scénarios de guerre civile, de faux scénarios d’organisation de milices qui devaient assassiner les adversaires. C’est évidemment pour quiconque connaît l’histoire du Rwanda voisin. Mais c’était une mauvaise copie de ce qui s’est réellement passé en 1994 au Rwanda.

« LE CONTRE-POIDS DE MOSCOU ET PÉKIN »

Le coup d’état avait échoué depuis 18h de sorte que dans toute la capitale Bujumbura on était entrain d’arrêter les putschistes. Tout cela était expliqué clairement sur la radio d’Etat russe Sputnik, alors que sur le plateau d’Afrique Média on continuait à discuter sur les nouvelles de l’AFP, à se demander où était le président alors qu’il était déjà rentré et qu’il organisait la reprise en main de la capitale. Et on a même vu de faux témoins téléphoner, -mais la technique est bien connue, nous avons vécu d’autres cas dans le passé-, expliquant que la foule étaient en liesse, etc.

Les médias occidentaux ont notamment utilisé des images vidéo et des photos de manifestations des jours précédents pour faire croire à un coup d’état « populaire ».

C’est la position des BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine et South-Africa] qui a été déterminante dans tout cela, et particulièrement de Moscou et de Pékin. Au Conseil de sécurité de l’ONU il y a une dizaine de jours, Moscou et Pékin ont refusé une résolution française demandant une intervention des Nations Unies pour contrôler la constitution du Burundi. Ils l’ont refusé fermement en expliquant déjà que les Occidentaux étaient entrain de déstabiliser un régime souverain. Difficile à comprendre les analystes qui n’ont pas compris la position russe.

En effet, un grand article a été publié ce vendredi sur Sputnik. On y explique qu’au Burundi en tous mots c’est bien « une révolution de couleur ». Qu’elle est appyuée par les réseaux américains habituels. On y cite le groupe d’activistes du « Balai Citoyen » et ses clones des différents pays comme les agents actifs de la déstabilisation; bref, il s’agit là d’une volonté américaine de recoloniser l’Afrique à travers une série de changements de régimes.

Dernière chose: le ton des médias occidentaux et américains. On est dans la manipulation la plus totale. On l’a vu à l’occasion du coup d’état, puisque des journaux comme l’AFP, La Libre Belgique, Libération, etc., expliquer que le coup d’état avait réussi alors que c’était un échec, ou diffuser des documents manipulés et ont donc tenté de prendre l’opinion publique européenne mais aussi africaine, pour des idiots. Ça n’a pas beaucoup marché, il suffisait de voir d’ailleurs les appels sur Afrique Média vendredi pendant le débat du soir, pour voir que les télé-spectateurs n’étaient pas dupes.

On a vu des thèses extravagantes: le journal Libération qui est la voix de l’OTAN en France, eh bien il a parlé de « coup d’état citoyen » pour justifier le coup d’état au Burundi. On les avait déjà vu évidemment sur le même ton soutenir le coup d’état de la junte de Kiev en février 2014 en Ukraine. On a vu un journal comme La Libre Belgique à Bruxelles lancer les rumeurs les plus fausses pour faire croire que le régime du Burundi s’apprêtait à commettre des massacres de masse et exterminer l’opposition. On voit surtout le vocabulaire issu de la guerre froide et qui est employé par les Américains contre ses ennemis. On parle maintenant de régime burundais et ça c’est tout à fait nouveau et ça démontre de qui est la cible et qui est à l’oeuvre dans ce pays.

Visiblement en tous cas au niveau de Pékin et Moscou, on soutient le régime burundais. On trouve légitime la candidature du président: c’est ma position également. Je pense que choisir entre un mauvais président, ou un fantoche au service des Américains, ou un de ces officiers qui sont aussi des fantoches et qui aura la réalité du pouvoir, eh bien je choisirais le président parce qu’il reste un Africain.

Luc MICHEL

Transcription du vidéo par: Revelation News