Le porte parole de la force de défense nationale, le Colonel Gaspard Baratuza a animé un point de presse ce lundi 13 juillet depuis la province de Cibitoke. Il a présenté le bilan de l’attaque armée survenue à Kayanza le 11 juillet dernier. Il a parlé de plus de trente assaillants tués, de plus de 170 capturés et d’une importante quantité d’armes et de munitions saisies. Sur les images qui circulent sur les réseaux sociaux, l’on voit des journalistes poser des questions aux nombreux jeunes en tenue civile présentés comme des combattants d’une rébellion qui jusqu’ici n’est revendiquée que par Léonard Ngendakumana. Les commentaires des internautes s’indignent de ces Burundais naïfs qui se lancent dans la guerre comme on se suicide follement!
A en croire les images, les assaillants n’ont pas bénéficié d’une préparation à la guerre. Ils n’avaient ni tenue militaire ni endurance. Un expert militaire que nous avons contacté au Canada nous a déclaré que la tenue civile fait partie de la stratégie de combat pour la guérilla. Il a confié que les assaillants s’estiment moins forts que l’armée en face. D’où le recours à la guérilla. Un autre avis que partage notre expert, c’est celui de Gratien Rukindikiza qui affirme que les assaillants étaient encore en train de créer une base dans la forêt et ont été surpris par l’armée qui, grâce aux renseignements ou à des taupes dans la rébellion, a pu surprendre le groupe et l’anéantir facilement. Rukindikiza déclare que les assaillants venaient de la RDC et non du Rwanda. Il cherche à brouiller les pistes car c’est limpide que les assaillants sont arrivés en provenance de Nyungwe, au Rwanda. Son mensonge n’a aucune chance de semer la confusion du moment que l’armée burundaise vient de laisser les journalistes échanger librement avec les combattants faits prisonniers.
Dans le point de presse, le colonel Gaspard Baratuza s’est gardé d’accuser le Rwanda. Il a laissé les journalistes s’en occuper après avoir eu des confessions des combattants faits prisonniers. Contrairement à ce qui s’est passé en décembre dernier à Cibitoke, l’armée burundaise semble avoir tiré les leçons des critiques de HRW et a évité le carnage. Ce choix de préserver la vie des jeunes aventuriers participerait d’une volonté de dissuader d’autres jeunes à répondre aux manipulations des détracteurs de Nkurunziza qui demeurent au chaud dans les hôtels en envoyant des naïfs à une mort certaine. Il faut s’attendre à ce que ces jeunes passent en boucle à la RTNB pour dénoncer les responsables de cette rébellion insensée. Déjà avec les images diffusées sur les réseaux sociaux, bien des familles à travers le pays ne savent plus à quel saint se vouer. Ils prennent peur pour leurs enfants sacrifiés par des aventuriers.
Gratien Rukindikiza refuse de reconnaître que la rébellion est devenue un autre fiasco comme en décembre dernier. Il reconnaît tout de même un manque de coordination voire une multiplicité de chefs. Pour dire en d’autres termes que ce que le général Léonard Ngendakumana affirme n’est pas approuvé par d’autres fauteurs de troubles. Cette révélation vient confirmer ce que nous avons évoqué en parlant de plusieurs têtes d’une rébellion morte née: Pierre Buyoya, Bernard Busokoza, Pacifique Nininahazwe et Sinduhije croient renverser Nkurunziza à travers la guerre civile, Hussein Radjabu et compagnons réconciliés espèrent détrôner Nkurunziza, et pour qui roulent Rwasa, Mgr Ngoyagoye et Maggy Barankitse?
Dans son texte, Gratien Rukindikiza reconnaît l’anarchie et le comble de l’improvisation qui caractérisent ceux qui comptent sur la guerre et le soutien de Kagame et la communauté internationale pour chasser Nkurunziza du pouvoir. Il révèle que sans un gouvernement en exil, la cause est perdue à l’avance. Ce gouvernement pourrait, à son avis, répartir les tâches et les fonctions. Gervais Rufyikiri espère prendre la tête de ce gouvernement. Nyangoma Léonard croit que son heure de vengeance a sonné et qu’il est le leader historique. Godefroid Niyombare ne parle plus mais est présenté comme le chef. Alexis Sinduhije et Bernard Busokoza se disent mieux placés pour devenir des interlocuteurs crédibles des Rwandais. On note que Sinduhije est cité comme l’initiateur de la radio Inzamba qui prend l’allure de la radio Muhabura lors de la guerre du FPR. Et cette radio émet depuis Kigali! Un soutien important du Rwanda aux fauteurs de troubles au Burundi! En attendant les révélations des combattants faits prisonniers, disons que ceux qui croient dans la rébellion devraient déchanter.
La guerre n’a aucune raison d’être au Burundi. Il en est de même cette violence qui nous indigne chaque jour. Des morts de toutes parts. Des caches d’armes. Des empoisonnements et des assassinats qui sèment la panique en ville et sur les mille collines. Le peuple burundais est favorable plutôt aux élections. Il l’a confirmé le 29 juin. Il attend avec impatience le prochain rendez vous. Ceux qui parlent de rébellion veulent empêcher la présidentielle. Ils redoutent pourtant le feu de la FDN et se désolent du mépris de l’EAC en général. Or, la position de l’EAC est déterminante et demeure sans équivoque. C’est ce que Museveni pourrait rappeler dans sa médiation: les élections doivent avoir lieu dans les échéances fixées par la constitution. Le reste n’est qu’un piège à con! Le Rwanda veut déplacer sa montagne de problèmes vers le Burundi. Si le Burundi l’observe et prend des mesures qui s’imposent, le revers de Cette provocation peut être volcanique pour Kagame. Il soutient des aventuriers et des imposteurs combien impatients. Le temps a toujours joué en faveur de Nkurunziza.
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