Selon les résultats provisoires de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni) publiés vendredi, Pierre Nkurunziza est réélu avec 69,41% des voix.
Le chef de l’État sortant l’emporte dans 16 des 18 provinces du pays, notamment à Bujumbura qui lui est traditionnellement hostile, mais où votaient de nombreux militaires et policiers déployés dans la capitale le jour du vote.
Principal opposant, Agathon Rwasa, qui représentait la coalition d’opposition des Indépendants de l’Espoir, arrive en deuxième position avec 18,99% des suffrages. Il l’emporte d’une courte tête dans les provinces du Bujumbura rural, son fief traditionnel, et de Rumonge (sud-est). Sans retirer formellement sa candidature, il avait déjà indiqué ne pas reconnaître la légitimité du scrutin.
Derrière arrivent Gérard Nduwayo, candidat de l’Uprona, le principal parti tutsi (2,14%), Jean Minani (Frodebu-Nyakuri, opposition, 1,36%), Jacques Bigiramana (FNL, 1,01%), l’ex-président Domitien Ndayizeye (0,71%), Jean de Dieu Mutabazi (mouvance présidentielle, 0,16%) et l’ancien chef de l’État Sylvestre Ntibantunganya (0,14%).
Objectif : éviter le vide constitutionnel
« Le Burundi vient de démontrer qu’il peut organiser les élections dans la paix et la sécurité », a déclaré à Jeune Afrique Willy Nyamitwe, conseiller principal du président burundais Pierre Nkurunziza, dénonçant « l’intimidation » des opposants qui, selon lui, ont tiré des balles la veille du scrutin « pour que les Burundais n’aillent pas voter ».
À ceux qui réclamaient le report du scrutin, Willy Nyamitwe rétorque qu’il s’agissait d’une « finesse politique » pour repousser la présidentielle sine die. « Mais nous ne pouvions pas dépasser la date rouge du 26 juillet de peur de nous retrouver dans un vide constitutionnel, sans aucune institution légale », explique ce grand supporteur de Nkurunziza.
À l’en croire, le président mettra rapidement en place un « gouvernement de technocrates pour poursuivre le dialogue avec l’opposition et la société civile ». Un dialogue qui ne portera désormais que sur les questions socio-politiques du pays, notamment le retour des réfugiés et la sécurisation du pays, la question du troisième mandat n’étant plus à l’ordre du jour, selon Willy Nyamitwe.
Par Jeune Afrique avec AFP