Le Parlement burundais s’est réuni en congrès jeudi 21/02/2019 au palais des congrès de Kigobe, pour débattre sur la décision prise par le Commission paix et sécurité de l’Union Africaine de réduire de 1000 militaires le contingent burundais de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) .Deux Ministres étaient invités pour apporter des éclaircissements sur la question : c’était le Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants Emmanuel Ntahomvukiye et celui de la Sécurité Publique et de la gestion des catastrophes Alain Guillaume Bunyoni.
Le Président de l’Assemblée Nationale Pascal Nyabenda a indiqué que le but de ce congrès était pour les parlementaires, de faire connaître la position du Parlement burundais sur cette mesure et d’émettre des propositions au Gouvernement, sur la suite à y réserver. Il a par la suite invité les députés à poser leurs questions aux Ministres présents à l’hémicycle.
Les honorables députés ont notamment voulu savoir si la décision de retrait des 1000 militaires burundais de l’AMISOM était déjà prise et ce qui l’avait motivée.
A cette question le Ministre de la Défense Nationale et des anciens combattants Emmanuel Ntahomvukiye a fait savoir que la Commission paix et sécurité de l’UA a pris cette décision et a informé le Gouvernement burundais par une correspondance lui adressée. Le Gouvernement a par la suite envoyé une note verbale à l’Union Africaine (UA) pour protester contre cette décision mais la mesure était irréversible selon l’Union Africaine, a précisé le Ministre Ntahomvukiye.
C’est une décision injuste d’après le Ministre de la Défense Nationale, du moment qu’elle ne concerne que le Burundi. L’Union africaine devait appliquer ce qui avait été convenu par les pays contributeurs des troupes en Somalie, de retirer progressivement ces troupes et dans les mêmes proportions, jusqu’en 2021.Pour lui, cette décision n’a d’autre visée que de destabiliser le Burundi.
Selon le Ministre de la Sécurité publique et de la gestion des catastrophes Alain Guillaume Bunyoni, ce qui arrive aux militaires burundais en Somalie en ce moment est déjà arrivé aux policiers burundais en Centrafrique, ce qui prouve qu’il existe un complot contre le Burundi.
Les parlementaires ont demandé aux deux Ministres si la mission des militaires burundais en Somalie est bien accomplie puisqu’ils sont entrain d’être rapatriés. A cette question le Ministre de la Défense Nationale a fait savoir que les militaires burundais ont beaucoup contribué au retour de la paix en Somalie. Ce pays a même pu organiser des élections, a-t-il ajouté. Il a cependant indiqué que la mission des militaires burundais dans ce pays n’est pas encore terminée car la Somalie n’a pas encore totalement recouvré la paix.
Abondant dans le même sens, le Ministre de la Sécurité publique a signalé que ce retrait des troupes burundaises peut entraîner la déstabilisation de l’Afrique en général et de la Somalie en particulier. Et pour Allain Guillaume Bunyoni, c’est un plan du colonisateur de maintenir l’Afrique dans l’insécurité, afin de continuer à piller ses ressources.
Les députés ont également voulu savoir si le Président rwandais Paul Kagame qui dirigeait l’UA au moment de la prise de cette décision, et Pierre Buyoya, une personnalité influente à l’UA selon les députés, n’auraient pas joué un rôle dans la prise de la décision de réduire le contingent burundais en Somalie. Les deux Ministres estiment qu’il est fort probable que les deux personnalités ont influencé cette décision.
S’agissant de la position du Gouvernement par rapport à la mesure prise par le Commission paix et sécurité de l’Union Africaine de réduire de 1000 militaires le contingent burundais de l’Amisom, les deux Ministres ont indiqué que si l’UA ne reconsidère pas cette décision, le Burundi peut même aller jusqu’à rapatrier toutes ses troupes se trouvant en Somalie.
Après avoir eu des réponses à leurs questions, les honorables députés ont adressé diverses recommandations au Gouvernement burundais. Ils lui ont notamment recommandé d’adresser une correspondance au Président en exercice de l’UA afin qu’il réunisse les Chefs d’Etats des pays membres de cette organisation autour de cette mesure, en vue de la suspendre. Ils ont également recommandé au Gouvernement du Burundi d’écrire des correspondances aux pays contributeurs des troupes en Somalie pour qu’ils se réunissent et se penchent sur la situation sécuritaire en Somalie. C’est visiblement une menace pour ce pays et pour l’Afrique, selon les parlementaires burundais. Ils ont aussi demandé que le Gouvernement rapatrie les troupes burundaises en Somalie parce que leur sécurité n’est pas assurée,ont-ils précisé
.Au terme de ce débat organisé au palais des congrès de Kigobe ,le parlement burundais a sorti une déclaration signée conjointement par le Président de l’Assemblée Nationale et le Président du Sénat .Cette déclaration sera transmise au Président en exercice de l’union Africaine ,au Secrétaire Général des Nations Unies , aux parlements panafricains etc.
Par NDAYISENGA Espérance