Dernière carte des fauteurs des troubles au Burundi: assassinats ciblés et cris stridents

couplekamenge.pngJeune couple du CNDD-FDD assassiné à Kamenge

A l’approche de la date tant redoutée par les détracteurs du CNDD FDD de prestation de serment du président Nkurunziza, les fauteurs de troubles n’ont qu’une dernière carte à abattre: les assassinats ciblés et des cris stridents dans les médias et dans les quartiers où les insurgés croient faire dérailler le processus de renouvellement des institutions à travers les élections. On a connu l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana et du colonel Jean Bikomagu. Deux grandes figures de l’histoire sanglante du Burundi de ces deux dernières décennies. Mais il y a aussi un couple assassiné au sortir d’un bar à Kamenge. La tentative de manipulation a voulu faire croire que l’homme était un frondeur, donc un transfuge du parti au pouvoir et qu’il avait épousé une femme tutsie de Musaga! Donc, doublement coupable!

pacifique2_0-180x163.jpgPacifique Nininahazwe (ancien sans-échec) — Président du FOCODE (société civile extrémiste)

Nous ne cherchons pas à tomber dans le piège des fauteurs de troubles qui, dès le début des manifestations violentes, ont clairement pris cette tendance ethnique. Il suffisait de voir les quartiers où se déroulaient les manifestations et de se souvenir de ce qui s’est passé en 1994. Mais l’observateur avisé remarquait que parmi les manifestants et les ténors du mouvement dit anti troisième mandat, il y avait aussi bien les Hutus que les Tutsis. Sauf que, et cela de sources de certains manifestants ayant pris des distances avec l’insurrection, certains responsables des associations de la société civile derrière l’insurrection, confiaient des missions délicates aux seuls insurgés tutsis. Et que dire du comportement de certains policiers et militaires venus des ex-FAB, affichant des sympathies ou offrant des complicités avec les insurgés? Que dire des alertes au génocide chaque fois que les victimes de cette crise dans les quartiers de la contestation étaient des Tutsis avec des appels à une intervention de Kigali ou de la force d’alerte de l’EAC commandée par le général Kabisa? Mais Dieu merci, tous ceux qui avaient été manipulés sur cette base ethnique se rendent compte que les Burundais ont tiré des leçons de la vie des années de la balkanisation des quartiers à Bujumbura, Gitega, Ngozi et Cibitoke et surtout de la guerre civile. D’où ce désespoir des fauteurs de troubles qui refusent de reconnaître l’échec de leur mouvement et imposent le spectacle macabre des assassinats et des cris d’orfraie.

Dans sa livraison de ce mardi 19 août, NetPress s’insurge contre l’accalmie qui gagne la capitale de plus en plus et dénonce l’impact positif des fouilles perquisitions de la police. Le journal en ligne pourtant soutenu par des publicités des institutions étatiques n’hésite pas à se transformer en avocat du diable: les étrangers (Rwandais si vous voulez) en séjour irrégulier ou interpellés sans pièce d’identité sont présentés en victimes de l’excès de zèle de la police. NetPress y trouve de la provocation pour que Kigali chasse également les Burundais ayant fui le pays ces derniers temps. Une manipulation grotesque quand on sait que Kigali accorde directement le statut de réfugié à tout Burundais se disant menacé en raison de son opposition au nouveau mandat du CNDD FDD aux commandes du pays!

musagamorts-250x188.jpg4 autres Jeunes CNDD-FDD tués à Musaga la nuit du 17 août 2015

La carte des assassinats ciblés vient de faire quatre victimes à Musaga. Quatre jeunes affiliés au parti au pouvoir viennent d’être lâchement tués, accusés d’avoir aidé la police à récupérer un impressionnant arsenal de guerre caché à Gasekebuye. Ceux qui détenaient les armes et munitions ont pourtant eu le temps de s’en débarrasser sur un espace public juste avant que la fouille perquisition ne les démasque! Furieux contre le sort qui s’acharne contre ceux qui pensent à imposer la terreur pour conquérir le pouvoir, ils s’en ont pris à quatre jeunes coupables d’être des Imbonerakure. Et pourtant, les langues se délient déjà pour dire que les victimes n’y étaient pour rien. Ils vivaient de petits boulots en ville et dans le quartier. Ce qui vient corroborer les informations faisant état d’une purification des quartiers en cours dans les fiefs de la contestation: beaucoup de familles hutues et surtout la majorité des militants du CNDD FDD (Hutus comme Tutsis) a fui les quartiers de Musaga, Mutakura, Cibitoke et Jabe. Il se raconte que bien des familles connues pour leur militantisme en faveur du parti au pouvoir se sont vues refuser le droit de déménager de Nyakabiga et Ngagara! D’autres sources parlent d’hécatombe méconnues qui auraient été commises par les manifestants et des corps jetés dans les latrines. Voilà pourquoi l’approche de la prestation de serment et le succès des opérations de fouilles perquisitions font peur.

leonard_nyangoma2-180x144.jpgLéonard Nyangoma

Et pour essayer de repousser le compte à rebours, les fauteurs de troubles alertent à travers un cri spécial: la déclaration de Nyangoma exigeant la démission du président Nkurunziza avant le 26 août! Et tous les médias étrangers et surtout les réseaux sociaux font un tapage de cette démangeaison des fauteurs de troubles aux abois! Comme dès le début, les rumeurs et les intimidations fusent. On propage à travers, Teddy Mazina ou Albert Rudatsimburwa notamment, des rumeurs d’un événement grave si Nkurunziza s’obstinait à prêter serment! On attribue au régime le plan d’assassiner Manasse Nzobonimpa en Ouganda (alors que le transfuge du CNDD FDD vit en Tanzanie)! Et qui n’a pas entendu parler du bruit autour d’un prétendu meurtre de l’ancien gouverneur de Bubanza, Nyandwi Anselme? Attention bien sûr car ces rumeurs peuvent cacher un plan de déstabilisation ou de diversion! Mais ce sont des crimes et des bruits pour maintenir la pression sur la population et la communauté internationale.

L’échec de l’insurrection est indéniable. La Russie a déjà félicité le président Nkurunziza. Idem pour la Chine, l’Angola, le Brésil et l’Iran. L’Allemagne et la Suède viennent de déclarer rester amis et aux côtés du Burundi comme partenaires. Les USA changent de ton et invitent (non exigent) à une ouverture à l’opposition dans le gouvernement. Or, Agathon Rwasa est déjà là. D’autres opposants plus pragmatiques ont quitté la contestation bruyante pour des conciliabules avec le parti au pouvoir. Dans ce calme qui revient, il y a une volonté de sortir de la crise qui dépend de la population surtout éprise de paix.

Le gouvernement qui va être annoncé la semaine prochaine réserve des surprises, comme ce fut le cas de l’entrée de Rwasa au « perchoir » de l’assemblée nationale. La crise n’est pas terminée certes mais le bout du tunnel se profile. Et nous nous rendons compte déjà que nous avons tous énormément perdu derrière le plan fou de ceux qui voulaient chasser violemment le CNDD FDD du pouvoir! Mais ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort, même aux yeux de la communauté internationale. Quant à Nyangoma, il peut toujours se bâtir des châteaux en Espagne comme Don Quichotte!

Editeurs B-24