Le président rwandais Paul Kagame donne tout au long de cette semaine des conférences dans plusieurs universités américaines, à l’occasion du vingtième anniversaire du génocide rwandais. Lors de celle de mardi, à l’université de Tuft, dans le Massachusetts, le président Kagame a été interrogé sur son avenir politique car il en est à son deuxième et dernier mandat, selon la Constitution rwandaise.

Paul Kagame va-t-il se représenter – ou non – en 2017 et donc modifier la Constitution ? A cela, le chef de l’Etat rwandais répond que les Rwandais feront leur choix et qu’il faut attendre de voir ce qui va se passer.

« Je pense qu’à un moment, nous devons laisser les pays et leurs populations décider par eux-mêmes de leurs propres affaires. Cela, c’est la première chose. Depuis que je suis au pouvoir, on me demande si je vais quitter le pouvoir et quand. Tous les ans, on me le demande. C’est comme si j’étais là juste pour partir. Je suis là pour gérer les affaires qui intéressent les Rwandais. Les Rwandais font leur choix. Et nous devons le décider par nous-mêmes, au pays. Comme nous nous respectons nous-mêmes et que nous respectons les autres, nous devons être respectés dans les choix que nous faisons, par nous-mêmes. Donc je ne sais pas vraiment quelle réponse vous donner. Attendons de voir ce qui va se passer. Mais quoi qu’il se passe, nous aurons une explication », a répondu le président rwandais, Paul Kagame.

Paul Kagame « va changer la Constitution »

L’opposant rwandais en exil, Faustin Twagiramungu, joint par RFI, a réagi à cette réponse du chef de l’Etat rwandais. Pour lui, cela ne fait aucun doute, Paul Kagame va changer la Constitution.

« Aujourd’hui, il y a une Constitution et vous avez deux mandats. Quand on vous pose la question, vous devriez dire « non » catégoriquement. Mais lui [Paul Kagame] répond : « le peuple (décidera) ». Quand il dit le peuple, c’est quoi ? C’est le référendum. Et le référendum, cela signifie quoi ? Qu’on va changer la Constitution. Et les gens devraient le deviner car il n’y pas d’espace politique », a précisé l’opposant rwandais.

« Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi on lui pose continuellement cette question, ajoute Faustin Twagiramungu. Il faudrait lui dire : « écoutez, avant 2017, est-ce que vous ne pourriez pas ouvrir un espace politique dans votre pays ; prendre les choses en main et essayer d’appliquer le principe démocratique ? » ».