Pendant que l’Ambassadeur Richard SEZIBERA parcourt le monde et multiplie des déclarations de piètre politologue sur le Burundi, ceux qui le prennent au sérieux connaissent peu la malhonnêteté qui habite ce pion du Gouvernement Rwandais.
A en croire plusieurs personnalités qui participent aux réunions des Conseils de Ministres et du Parlement de l’EAC, les avertissements et injonctions pleuvent depuis longtemps sur un Secrétaire Général qui ne répond que par des promesses non tenues et des mensonges pour gagner du temps. Entre autres questions brulantes, on lui demande d’expliquer ses absences à son bureau à Arusha ; car Mr. Le Secrétaire Général passe à peine 5 jours par mois dans son bureau, et embarque à chacune de ses sorties des milliers de dollars en frais de mission pour lui et tout le troupeau qu’il traîne derrière lui, en location de plusieurs véhicules à des prix prohibitifs (jusqu’à près de $1000 par jour par véhicule), etc. Les Ministres et Parlementaires de l’EAC ont même fini par lui demander comment il pouvait programmer près de 500 jours de missions dans l’année alors que celle-ci ne dépasse pas 365 jours ! Et lors du dernier Conseil des Ministres tenu en août 2015, tout le monde était stupéfait de constater que notre Secrétaire Général de l’EAC demandait, juste à travers un courrier signé par lui-même, que le Conseil autorise, à postériori, des dépenses avoisinant les $300.000 faites par lui et sa suite pendant 3 jours d’observation des élections présidentielles au Burundi ! Les Ministres excédés ont sommé l’EAC d’apporter un rapport explicatif de cette aberration.
Et parlons de ces élections au Burundi !! Depuis janvier 2015, les défilés de quelques agents de l’EAC au Burundi, les réunions consultatives, etc. organisées par l’EAC ont été incessants. C’est que, au-delà des explications politiques farfelues données par le Secrétaire Général et son Secrétaire Général Adjoint chargé de la Fédération Politique (ancien policier Kenyan), les élections au Burundi sont devenues une vache laitière très lucrative. Et notre médecin et policier et leurs amis qui n’ont rien de politologues vont traire cette vache encore pendant longtemps car le pactole réservé à la politique à l’observation des élections dans la région se chiffre en plusieurs millions de dollars.
Quant aux soi-disant travaux et analyses politiques faites par l’EAC, le grand bluff a enfin été mis au grand jour car ils sont principalement le fruit d’une équipe rwandaise et burundaise, triée au volet, et œuvrant sein de l’EAC pour répondre aux désidératas du Président Kagame et de l’opposition au Gouvernement burundais ; les quelques autres personnes d’autres nationalités travaillant dans le domaine politique à l’EAC n’y voient que du feu ou finissent par accepter les âneries qu’on leur inculque, sous le principe inattaquable que les rwandais et burundais connaissent mieux le terrain ! Il s’agit notamment de l’agent du DMI (Services de renseignement rwandais) Patrice Mulama qui, depuis janvier 2015, a accompagné plusieurs missions étrangères au Burundi, ainsi que de son collègue burundais Benoit Bihamiriza qui a des connivences connues avec l’opposition burundaise ; c’est surtout avec ces deux-là et son Conseiller Juridique rwandais, Steven Agaba, que Mr le Secrétaire Général a produit des rapports visant à fourvoyer le monde entier sur la situation au Burundi.
En plus de ces rapports, le tandem Mulama-Bihamiriza a été placé au Bureau de Presse (« Situation Room ») de l’Unité d’alerte précoce de l’EAC (« Early Warning ») pour publier quotidiennement des articles et autres rumeurs concoctés par toute la mouvance médiatique, politique et la société civile opposées au pouvoir du Président Pierre Nkurunziza. Ils vont jusqu’à publier des articles en français bien nourris par le magazine Iwacu, Jean-Marie Ngendahayo, des sites internet de la société civile et d’autres sources partisannes, ce qui est une violation du Traité de l’EAC qui ne reconnait que l’anglais comme langue de travail.
Ces rapports et publications de l’EAC sont fournis au Département Paix et Sécurité de l’Union Africaine qui finance (avec l’argent de l’Union Européenne) le même département au sein de l’EAC. Et ce fameux Département à l’Union Africaine est dirigé par Mr. Fred Ngoga Gateretse, un Burundais affilié au Parti UPRONA et ancien combattant au sein de l’armée des Inkotanyi dirigée par le Président Kagame au début des années 1990. Au sein de l’EAC, la communication avec l’Union Africaine est bichonnée par l’Officier de Liaison de l’Union Africaine auprès de l’EAC, Ben Rutsinga, lui-aussi rwandais…
Et le dispositif anti-Burundi de l’EAC ne s’arrête pas là, bien au contraire : derrière le procès, le mois dernier, de la Société Civile de l’EAC contre le Burundi à la Cour de Justice de l’EAC, il y avait un travail d’équipe comprenant le Président de cette Cour, Dr Emmanuel Ugirasebuja, Rwandais, ainsi que la clique burundaise qui travaille au sein du bureau de la GIZ à l’EAC dans un programme (dirigé par une burundaise) visant le renforcement de la Société Civile de la région. C’est par le biais de cette équipe de la GIZ qu’un opposant virulent au pouvoir de Bujumbura tel que Vital Nshimirimana (association FORSC) était entré dans le Forum de Dialogue de l’EAC animé par le Secrétaire Général de l’EAC Richard Sezibera en personne.
Trait particulier de cette équipe rwando-burundaise susmentionnée : toutes ces personnes sont d’une seule ethnie, Tutsie. Car le Secrétaire Général, qui se targue d’être un démocrate, risque de finir son mandat en 2016 sans jamais avoir recruté, en cinq ans de mandat, une seule personne d’ethnie Hutu (plus de 80% de la population au Rwanda et au Burundi). Le bilan parle de lui-même : sur environ 100 Rwandais et Burundais qui travaillent à l’EAC il n’y a même pas 5 Hutus, dont un Hutu Rwandais embauché avant que monsieur SEZIBERA ne prenne ses fonctions à l’EAC. Peut-il franchement être le chantre du respect des accords d’Arusha au Burundi? En tout cas, il n’est pas du tout crédible ! Ce Monsieur qui a décidé de prendre le monde entier pour des imbéciles est honteusement tribaliste ; et il ne ménage aucun effort pour détourner les procédures de l’EAC afin d’embaucher des rwandais ou des ougandais d’origine rwandaise de son ethnie.
On se demande quels dégâts il va encore occasionner à l’EAC avant son départ. En effet, le Conseil des Ministres tenu en ce mois d’août a publiquement désavoué l’intoxication intellectuelle et médiatique qu’il orchestre contre le Burundi depuis des mois et lui a demandé d’arrêter immédiatement. Mais l’homme est entêté et méprise le Burundi : notre pays ne peut pas être défié par un tribaliste dont le salaire et l’enrichissement proviennent aussi des cotisations annuelles du Burundi à l’EAC (égales à celles d’autres pays) ; il faut que le Conseil des Ministres de l’EAC prenne ses responsabilités.
Par Dr. J. NAHIMANA