Les déboires judiciaires de Sinduhije arrangent-ils le camp UPRONA ?
par Webmaster ⋅ samedi 3 mai 2014
Il a suffi que Sinduhije soit interpellé à Bruxelles pour que les médias internationaux le présentent comme le leader de l’opposition du Burundi. Ce qui est archifaux. Sinduhije est le leader du parti MSD, un petit parti qui ratisse surtout dans la minorité tutsie dans les quartiers défavorisés de Musaga, Cibitoke, Nyakababiga et Jabe. La stratégie de Sinduhije qui vise à montrer que l’UPRONA a échoué et que ni Charles NDITIJE ni Concilie NIBIGIRA, personne d’autre que le MSD ne peut défendre les déshérités du Burundi était très combattue par le parti UPRONA. Pour dire que sa folie du 8 mars 2014 et sa cavale qui risque de se terminer dans les geôles de Mpimba intéressent particulièrement le parti UPRONA.
Le gouvernement du Burundi a adressé à la Belgique une demande d’extradition et les tractations vont bon train entre le lobbying de Sinduhije en Europe, les défenseurs des intérêts du Burundi en Belgique et les autorités belges. La balance pencherait en faveur de l’extradition de Sinduhije vers le Burundi étant donné que bien des pays occidentaux reconnaissent que les faits avancés par le gouvernement sont très graves. Mais du côté du lobbying de Sinduhije, ils s’efforcent d’exhiber sa casquette d’opposant farouche au régime mais sans pouvoir convaincre sur les faits de séquestration des agents de sécurité et surtout de l’abandon des jeunes qui risquent de passer le reste de leur vie en prison. Certaines personnalités européennes rétorqueraient à Sinduhije qu’il faut assumer ses actes et rester auprès de ses militants incarcérés. Ce que Sinduhije rejette en affirmant que le gouvernement du Burundi veut sa mort tout simplement.
Il faut dire que si Sinduhije est extradé, il sera immédiatement écroué. Son procès va faire sensation mais on peut dire qu’il risque la prison à vie. Autrement dit, Sinduhije peut mettre une croix sur ses ambitions politiques. Son parti MSD va se mourir à petit feu et l’UPRONA se frotte les mains. C’est ainsi que les conciliabules se multiplient pour trouver rapidement un compromis entre les faucons de l’UPRONA. Le camp de Concilie multiplie les limogeages de ceux qui ne veulent pas rejoindre l’aile légale. Et il faut dire qu’à l’approche des élections et quand on sait que seule la liste de l’UPRONA reconnu par le ministre de l’intérieur va être acceptée, la peur s’amplifie dans le camp de Nditije et il se vide progressivement.C’est une affaire à suivre de près car il y a toujours des surprises et des rebondissements dans ce parti orphelin de Rwagasore et Mirerekano. Le positionnement pour les têtes de listes peut ouvrir d’autres brèches et d’autres fronts internes.
De toutes façons, Sinduhije est hors jeu. Une opinion belge l’accuse d’ailleurs de s’être rendu au Tchad pour rencontrer des responsables des mouvements islamistes. Celui qui s’est présenté comme Yahya Sinduhije n’en est pas à sa première accointance avec des islamistes dans un grand projet de déstabilisation du régime de Bujumbura. Fort heureusement, toutes ces conjurations finissent en queue de poissons comme des tempêtes dans un verre d’eau.
Grâce à des irresponsables comme Neela Goshal, Pierre Claver Mbonimpa et d’autres avocats du diable qui ont en commun l’hostilité contre le régime de Bujumbura, Sinduhije a pu se passer pour un homme politique susceptible d’apporter la révolution au Burundi. Lui-même y a cru et il a contacté facilement quelque folie de grandeur. Mais avec le temps, ceux qui le soutenaient découvrent qu’ils ont été roulés dans la farine et qu’ils n’ont été désabusés que par un troubadour qui est à l’aise aussi avec les diplomates qu’avec les terroristes du M23 ou des El Shababs. Ce qui expliquerait le dementi des autorités de l’ambassade de France au Tchad qui ont nié avoir accordé un visa à Sinduhije. Comme quoi Sinduhije a fini par devenir une patate très chaude dans la bouche des Occidentaux qui ont favorisé sa cavale et qui se méfient désormais des répresailles du régime de Bujumbura.