Le Conseil des Ministres s’est réuni ce vendredi 11 décembre 2015 sous la présidence de son Excellence le Président de la République, Monsieur Pierre NKURUNZIZA.

Un seul point figurait à l’ordre du jour à savoir : Projet de Loi portant fixation du Budget Général de la République du Burundi pour l’exercice 2016.

Le présent projet de loi portant fixation du budget général de la République du Burundi pour l’exercice 2016 a été préparé dans un environnement caractérisé par un ralentissement de l’activité économique. Cependant, il est observé une reprise de l’activité dans les secteurs de l’économie qui contribuent à l’amélioration de la croissance économique.

Au cours de la gestion budgétaire 2016, la politique budgétaire qui sera menée consistera au renforcement des moyens financiers et du personnel de l’Office Burundais des Recettes(OBR) en vue d’accroître le niveau de recouvrement des ressources internes et de porte.

Ces ressources seront principalement orientées dans les secteurs prioritaires du Gouvernement tout en maintenant le niveau des acquis des secteurs sociaux.
Dans le cadre de l’opérationnalisation de la politique de décentralisation, le Gouvernement accordera une subvention de 500 millions de Fbu en 2016 par Commune en vue de la réalisation des activités contenues dans les plans Communaux de Développement Communautaire (PCDC).

Compte tenue de la conjoncture délicate, le Gouvernement continuera à mener une politique prudente d’austérité, et pour cela quelques mesures seront prises en compte entre autres :
• Une gestion rigoureuse des exonérations et dans ce faire, aucun marché public ne sera exonéré ;
• Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’harmonisation des salaires, une politique d’équité impliquant une solidarité nationale est introduite. Ainsi, toutes les annales seront gelées et une enveloppe budgétaire de 20 milliards de Fbu fait partie du budget 2016 ;
• La politique du charroi zéro sera revue pour améliorer sa mise en application ;
• Toutes les organisations /associations et projets recevant des appuis extérieures en devises devront ouvrir leurs comptes à la BRB ainsi que les
comptes de toutes ces organisations déjà ouverts dans les banques commerciales seront fermés, etc.
Et dans le but d’augmenter les recettes, l’OBR va élargir l’assiette fiscale, lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, renforcer le recouvrement des arriérés.

Au niveau des recettes escomptées, les prévisions des recettes globales pour l’exercice 2016, sont estimées à 1.126,6 milliards de Fbu réparties comme suit :

• Recettes fiscales hors exonérations estimées à 613 milliards de Fbu
• Recettes non fiscales estimées à 62,8 milliards de Fbu
• Le dons Projets estimés à 382,2 milliards.

Concernant les dépenses, l’objectif principal de la politique budgétaire sera orienté en faveur des secteurs prioritaires du Gouvernement et le maintien des acquis dans les secteurs sociaux.

Ainsi les charges du Budget Général de l’Eta pour l’exercice 2016 sont estimées à 1253,6 milliards répartis comme suit :
• Dépenses courantes estimées à 736,5 milliards de Fbu
• Dépenses d’investissements estimées à 517,1 milliards de Fbu.

Le déficit global s’élève à 129 milliards de Fbu, déficit qui sera équilibré par financement intérieur et extérieur.

Après un débat approfondi sur ce projet de loi, le Conseil l’a adopté avec cette recommandation que pour ceux qui ont des aménagements à proposer à l’intérieur de leurs budgets, ils les fassent parvenir au Ministre en charge des Finances au plus tard lundi 14 décembre 2015, date à laquelle le projet sera déposé au Parlement.

Dans les divers, les membres du Conseil ont été informés par leurs collègues en charge du domaine sécuritaire sur la situation qui prévaut après les attaques menées le nuit de jeudi à vendredi 2015 sur la Prison Centrale de Mpimba avec l’objectif de libérer de force certains prisonniers, et que pour diversion, d’autres attaques étaient lancées en même temps sur les Camps militaires avoisinant, à savoir l’ISCAM, et le Camp Base ainsi que sur certaines positions de Police à Cibitoke et Ngagara dans le Nord de la Capitale.

Une autre attaque a également été signalée sur la position militaire de Mujejuru en Commune Mugongo Manga mais vite maîtrisée. Les services techniques sur terrain vont donner le bilan détaillé des opérations.

Le Conseil a été également informé que ces attaques auraient des relations avec une certaine campagne politique orchestrée ces derniers jours par certains milieux étrangers au service de l’opposition politique et une main étrangère ne serait pas éloignée de ces actes de déstabilisation.
En effet, le Conseil a été informé que les responsables d’une école privée européenne de la Capitale avaient invité les parents dès Jeudi la veille de l’attaque de garder leurs enfants à la maison le lendemain matin pour cause d’insécurité, ce qui prouve que l’attaque était connue d’avance par certains milieux.

Le Conseil a été également informé que deux jours avant l’attaque, dans une propriété privée appelée SAGA PLAGE au bord du Lac Tanganyika, la Police avait mis la main dur des armes dans un véhicule avec des documents et plaques d’immatriculation du HCR et la personne appréhendée avec ces armes, également fonctionnaire du HCR a reconnu les avoir transportées en provenance de Kigali au Rwanda et que cela faisait sa troisième livraison. Et pourtant le Conseil a été informé que le HCR n’aurait jamais fait la déclaration de vol ou de perte des documents de ses véhicules à la Police.

A cela s’ajoute certains messages sur réseaux sociaux envoyés tôt le matin de l’attaque par un certain Praic KUDU ressortissant d’un pays occidental et résidant à Bujumbura, faisant courir tôt le matin sur son compte Tuitter les bruits que le génocide avait déjà commencé à Ngozi et à Gitega au moment où un Coup d’Etat aurait démarré à Bujumbura, rumeur vite relayée dans le monde entier. Le Conseil a recommandé aux services habilités d’éclaircir de cas de ce ressortissant étranger.
De toutes les façons, on voit bien à quel point le génocide est devenu une véritable obsession et un fond de commerce politique pour le cas du Burundi.
Non plus il ne faudrait pas oublier que l’attaque a été lancée au moment où une mission de l’Union Africaine pour l’établissement des faits se trouvait à Bujumbura.

Le Conseil a lancé un appel à la population de rester sereine et aux Forces de sécurité de rester soudée, étant donné que l’objectif visé par ces fauteurs de trouble est de les diviser.

Fait à Bujumbura le 12 décembre 20141

LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT

ET PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT,

Philippe NZOBONARIBA.