Photo: Maggy Barankitse et Louis Michel
maggy_louis_michel.png

Ce jeudi 17 décembre 2015 à Louvain-la-Neuve (Belgique), Louis Michel et Maggy Barankitse ont animé une conférence sur la crise au Burundi. Louis Michel, ancien vice-Premier ministre belge et père de l’actuel Premier ministre (Charles Michel) a donné libre cours à des révélations. Il a regretté que le coup d’Etat des 13-14 mai 2015 ait échoué. Il a confié sa colère contre les chefs d’Etat de la sous-région (notamment la Tanzanie) qui ont permis le retour rapide de Nkurunziza au Burundi après ladite tentative de putsch. Il a confié mobiliser les moyens en faveur des opposants burundais( argent, soutiens politiques et diplomatiques, moyens militaires) et n’a pas hésité à souhaiter la mise à mort du président Nkurunziza! Ce qu’a dit Maggy Barankitse n’est qu’une éternelle répétition de son fiel contre le régime qu’elle accuse de commettre un génocide contre les Tutsis! Comme si depuis le début de l’insurrection en avril passé, seuls les Tutsis meurent assassinés au Burundi! Et si la majorité des victimes était des Hutus plutôt?

Dans la même foulée, à Addis Abeba, sur pression de l’Union Européenne et des USA, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’ONU vient de proposer l’envoi d’une force de protection et de prévention (du génocide) au Burundi: 5000 hommes, essentiellement des militaires et des policiers sous l’appellation de MAPROBA! Du jamais vu dans les relations internationales! Proposer d’envoyer des troupes dans un pays qui contribue à hauteur de plus de 7000 militaires et policiers pour le compte de l’ONU et de l’Union Africaine, c’est tout simplement une imposture sans précédent. Pourquoi ne pas demander tout simplement au gouvernement du Burundi de récupérer ses troupes et de s’occuper d’abord de sa sécurité et de celle de ses citoyens? Pourquoi n’avoir pas d’abord décidé de se passer des troupes burundaises au lieu de multiplier les félicitations envers les éléments qui terminent leur mission et de faciliter l’arrivée des équipes de relais? Non, l’Union Africaine n’a pas agi de manière rationnelle: car elle agit sur ordre des maîtres du monde! En contre partie, elle espère grignoter quelques milliers de dollars sur le financement de cette mission qui viendra soit des puissances occidentales ou de l’ONU! Et la résolution de l’Union Africaine demande au gouvernement du Burundi d’accepter cette MAPROBA! On tombe des nues!

Il y a une semaine, la capitale burundaise a été secouée par des attaques simultanées des camps militaires. Puis les assaillants se sont repliés dans les quartiers dits contestataires. Ils se sont donnés à la salle besogne d’assassiner des jeunes, essentiellement des domestiques de l’ethnie hutue et quelques jeunes connus dans les manifestations sous le nom de combat « Sindumuja ». L’armée et la police ont poursuivi les assaillants et ont constaté trop tard le massacre. Elles se sont gardées de ramasser les cadavres en espérant que la communauté internationale allait exiger des enquêtes et condamner les assaillants. A sa grande surprise, bien des pays occidentaux ont condamné le gouvernement! C’est comme si les terroristes attaquaient le Bataclan et que le monde se mettait à condamner François Hollande de n’avoir pas protégé ses citoyens. Hélas pour Nkurunziza, les terroristes qui sèment la mort au Burundi jouissent du soutien très visible des maîtres du monde. La conférence de Louis Michel n’est qu’une petite illustration.

Une fois le massacre commis, le monde a semblé oublier qu’en 1994, Paul Kagame a provoqué le massacre des Tutsis et a vendu ses larmes de crocodile. On connaît la suite: le gouvernement de Habyarimana a été condamné et la plupart des dignitaires ont été arrêtés, tués en exil ou condamnés jusquà maintenant à être appelés des « génocidaires »! Celui qui a préparé, provoqué et récolté les dividendes du crime monstrueux vient maintenant de faire adopter une constitution qui fait de lui un président à vie! Heureusement pour le Burundi, le piège a été déjoué même si les Occidentaux refusent de reconnaître les échecs et passent à l’étape suivante: envahir le Burundi avec des troupes présentées comme étant une force de protection! On comprend très bien que le complot international se peaufine toujours à des dizaines de milliers de kilomètres de Bujumbura. Il ne serait pas surprenant que dans cette même lancée, le Burundi connaisse d’autres attaques meurtrières pour justifier l’arrivée non négociable des forces d’occupation. MAPROBA n’aurait alors d’africain que le nom mais serait purement et simplement une force venue démanteler la FDN et la PNB, enterrer la démocratie et faire passer en force toutes les revendications de la clique à Pierre Buyoya! Ne vient-il de déclarer que le génocide est en cours? Comme les Burundais ont eu tort de ne pas lui faire payer à temps le massacre de Ntega et Marangara, le putsch de 1993 et tous les crimes de sang dont il s’est rendu coupable envers les Tutsis (Ndakazi, Sinzo etc.! Cette MAPROBA est un piège grossier. Il faut plutôt écouter l’EAC et poursuivre la résistance auprès de l’ONU. Espérons que bien des pays puissants (Chine, Russie, Inde, Brésil, Iran, Afrique du Sud, Tanzanie etc.) vont faire capoter ce complot.

Editeurs B-24