Quand l’attaque de l’IRAK , après les attentats du 11 septembre 2001, a mis en déliquescence tout le pays et toute son économie, tout le monde ou presque a cru que le phénix renaîtrait de ses cendres. L’Irakien d’aujourd’hui n’a pas encore retrouvé son train de vie d’alors. Pire il est plus pauvre

Le printemps arabe, la révolution des jasmins, la révolution des couleurs n’ont pas fait mieux en Egypte, Tunisie, Libye, Syrie… ces peuples-là ne vivent pas mieux aujourd’hui, mais ceux qui ont préparé, financé et exécuté ces révolutions, en l’occurrence l’occident, en particulier les américains ont pu renflouer leurs économies.

Dans cette trahison que les uns appellent le « Trend Politic », où l’avenir des systèmes politiques dans la plupart des pays démocratiques tend à la politique américaine aujourd’hui. Il y aura plus d’argent en jeu, une manipulation plus professionnalisées de l’opinion publique. Les lobbies politiques et d’affaires, entrelacées dans les mécanismes nationales et internationales, prennent les gouvernements en otage, de telle manière que les décisions de l’état ne pèsent plus dans la balance.

Le Burundi est apparemment dans cette ligne de mire par l’Union Européenne au travers de son chaperon d’Union Africaine. Pour légitimer ce forfait et avoir l’avale de leurs peuples respectifs, le porte parole, Louis Michel, dit vouloir agir en prévention d’un génocide qui, selon lui serait déjà en cours, ce génocide qui n’existe que dans les têtes de ceux qu’ils l’ont créée depuis 2013. Et pour preuve, à maintes reprises, il n’y a pas eu d’états d’âmes quand les exécutants n’ont hésité à envoyer des burundais dans des actions suicidaires, en en faisant de la chair à canon ; les dernières en date étant celles du 11-12 décembre. La méthode est connue, et le peuple burundais n’est pas tombé dans le piège il ne s’est pas soulevé, pas plus que lors du coup d’état manqué (si cher à Louis Michel). Combien de victime faudra-t-il sacrifier pour enfin comprendre qu’il n’y aura pas de génocide ? Ce n’est pas de l’amour, c’est de la trahison.

Maintenant que le soulèvement du peuple tant attendu ne peut avoir lieu, il faut marcher sur le Burundi. 5000 hommes sont prêts, 5000 africains vont tuer d’autres africains avec l’argent du contribuable européen. Il en mourra 10.000, peut être plus, mais ce ne sont que des africains qui s’entretuent. NON ! En voulant envahir le Burundi ce n’est pas non plus la stabilité ou la paix du Burundi qui sont recherchées, c’est autre chose comme en Syrie, Libye, Irak… Les mêmes causes provoquant les mêmes effets. La mise à feu du Burundi ne profitera certainement pas au Rwanda, Tanzanie, Congo… pour ne citer que ces voisins là ; loin de là toute la région et même toute l’Afrique vont s’embraser. Entretemps, nous verrons les pyromanes devenir des pompiers, tandis que les africains s’entretuent.

Comme cette manœuvre et son contraire sont de notoriété publique, l’on va maquiller cela par un objectif noble, un nouveau concept appelé DEMOCRATIE CONSENSUELLE ; une nouvelle trouvaille pour le Burundi qui n’est que la cuve dorée de cette chambre macabre d’incubation.

Dans son mode opératoire, la démocratie consensuelle est un mode de récupération par le Pouvoir de certains membres de l’opposition politique. Soit du fait qu’ils n’ont aucuns projet politique convainquant pour gagner par les urnes mais moins exigent ou modérés vis- à-vis des bailleurs de fonds, soit qu’ils sont de mèches avec les lobbies politiques et financiers. La majorité au pouvoir est requalifiée selon des modalités en contradiction avec les concepts universels de la démocratie. Cela pose une série des problèmes sur son application intégrale dans les exécutifs, tant que les règles déterminant le jeu politique consensuel ne sont pas clairement établies. Ce n’est qu’un mode de rééquilibrage et de repositionnement des Elites politiques et autres Leaders socio-politiques au niveau des institutions nationales

La démocratie consensuelle qu’on veut l’imposer au Burundi ne peut donc être acceptable. C’est un prétexte grotesque qui cache mal une nouvelle mode de soumission. S’il est vrai que le processus démocratique se construit par le pluralisme et par la non-exclusion des forces socio-politiques, il est autant établi que ce même processus ne peut se bâtir en dehors de normes universellement reconnues d’une majorité qui gouverne pendant un mandat électif et d’une opposition politique qui œuvre pour l’alternance fondée sur l’effort de reconquérir le pouvoir par la voix des urnes ; avec un programme clair qui doit tendre faire mieux ou à tout le moins ne pas réduire à néant ce qui est déjà construit dans l’intérêt du peuple.

Ce mode d’accession au pouvoir a pour effet l’ « ingouvernorabilité » et la paralysie du système. Il s’en suit des révoltes à répétition ; l’impossibilité d’exécution un quelconque programme économique, une spirale de violence. Voyez le Congo, l’Egypte, la Libye…

La Belgique qui est au devant de la scène dans l’exécution de ce programme de révolution de couleur du Burundi devrait renoncer à ce rôle ignoble ; le contribuable belge ne peut endosser cette responsabilité. Et si la Belgique est tant que ça préoccupée de la prévention de génocide ; le meilleur geste à poser serait d’abord d’aider le peuple burundais à bannir les démons d’hier qui jouissent de l’impunité en reconnaissant le génocide de 1972 ; 1988, … C’est cette impunité qui est à la base de tout ce désordre. Les peuples Burundais et belges pourront alors se pardonner le passé et le présent pour un futur meilleur et cela permettrait également au peuple de se réconcilier avec lui-même en réécrivant son histoire.

RUVYOGO MICHEL