Récemment l’Union Européenne aurait décidé de revoir à la baisse l’aide financière qu’elle accorde à la mission d’imposition de la paix en Somalie AMISOM en sigle. Cela consécutivement à sa décision de suspendre tout appui directe au gouvernement Burundais, décision prise le 14 Mars 2016 lors du conseil des patrons de la diplomatie Européenne. Bien que cette décision semble injuste au vu d’un grand nombre d’observateurs avisés sur le Burundi, la décision de l’Union Européenne cache un agenda et des non dits qu’il est important de décortiquer et mettre à la place publique.
Les justificatifs hypocrites qui accompagnent cette décision ont besoin d’être mis à nue pour que le complot contre le peuple Burundais soit mis en échec.
Dans la mise en application de cette décision l’UE envisage de couper les sources d’approvisionnement en devises au gouvernement c’est ainsi qu’elle a décidé de le faire même dans le cadre multilatéral ou le Burundi a accès au financement Européen.
Pour rappelle l’Union Européenne paie pour chaque soldat Burundais présent en Somalie l’équivalent de 1000 USD. Sur cette somme le Gouvernement perçois 200 USD par tête, ce qui fait un total de 13 millions de dollars perçu annuellement par le gouvernement Burundais. C’est donc ce montant que l’UE entend priver au Gouvernement Burundais. Pourtant une analyse approfondie permet de voir que cette décision non seulement elle est injuste sur la forme, mais aussi sur le fond.
1. Les troupes Burundaises sont au service de la Somalie et non du Burundi, à ce titre le gouvernement du Burundi à droit à une indemnité à titre de pays formateurs et de gestionnaire au quotidien des hommes envoyés en mission.
2. C’est le Burundi qui supporte la charge morale et politique de la présence de ses hommes sur des théâtres d’opération éloignés de ses préoccupations sécuritaires nationales.
3. Le Burundi fait parti des pays sous menace terroriste à cause de son implication en Somalie, cette menace occasionne des dépenses supplémentaires auxquelles le gouvernement doit faire face.
Que cache cette fuite en avant de l’Union Européenne
Je ne voudrais pas entrer dans les mobiles qui poussent les fonctionnaires de l’Union Européenne à se comporter de la sorte. Une chose est sure, cela dénote une volonté longtemps cachée et maintenant affichée aux yeux du monde, celle de renverser le pouvoir du CNDD-FDD. Après avoir tenté d’imposer une révolution de couleurs à Bujumbura, appuyer de manière éhontée le putsch du 13/05/2016, certains fonctionnaires de l’Unions Européenne, notamment son représentant à Bujumbura, ont vécu cet échec sur un plan purement personnel. Pour eux le pouvoir actuel à Bujumbura constitue un obstacle à leurs visées économiques, notamment l’acquisition des marchés dans l’exploitation des minerais récemment découverts dans le sous sol Burundais.
C’est ce qui explique le fait que même si le gouvernement Burundais passait par monts et vallées en reformant, en assouplissant sa position actuelle ; l’objectif premier de Monsieur Spirlet et ses amis est que Bujumbura remette le pouvoir aux putschistes et aux organisateurs des manifestations violentes d’avril et mai 2015. Preuve en est que malgré les mesures prises de bonne foi par le gouvernement Burundais l’Union Européenne n’en a pas tenu compte et a préféré nager à contre courant des autres partenaires qui avaient noté avec satisfaction l’évolution positive de la situation depuis début 2016.
Quid de la décision de revoir l’assistance à l’AMISOM
Lorsqu’on réfléchit aux conséquences d’une telle décision, du moins quand on essaie d’anticiper l’objectif visé par l’UE en terme de conséquence sur le Burundi, car il ne faut pas se leurrer les premières conséquences directes c’est la Somalie, voir l’UE elle-même, qui va les subir via le développement des Al Shebab qui auront désormais les mains libres pour agir à leur guise. Il faut noter que les fonctionnaires de l’UE croient qu’à travers cette décision le gouvernement Burundais aura du mal à contrôler ses troupes frustrées par le manque à gagner conséquent. De cette frustration naîtrait un mécontentement généralisé de l’armée et par là cette dernière va rejoindre les autres fauteurs de trouble et arriver à un renversement du pouvoir CNDD-FDD par la force. Voilà en résumé le calcul des fonctionnaires de l’Union Européenne.
Ce qu’ils visent ce n’est pas une asphyxie financière de Bujumbura. Ils savent très bien que cela faisait plus d’une année qu’ils avaient coupé le robinet financier au gouvernement Nkurunziza. Les conséquences n’ont pas été suffisantes pour provoquer un quelconque changement de régime. C’est ainsi que dans la panoplie de stratégies pour arriver à leurs fins ils ont choisi la plus radicale, tant pis si des vies innocentes doivent en pâtir ou si tout le pays doit se retrouver à feu et à sang.
Une synchronisation stratégique avec la frange extrémiste de la société civile Burundaise
La crise politique actuelle, qui tend par ailleurs à sa fin, a connu son paroxysme au moi d’Avril 2015, période à laquelle des hordes de jeunes venues principalement des quartiers fiefs du MSD, ont envahi les rues de leurs quartiers, pillant, volant, violant et tuant des innocents qui avaient le malheur de résister à leur mot d’ordre. Ce que patrice SPIRLET et ses collaborateurs continuaient de présenter comme des ‘’manifestations pacifiques’’ se révéla finalement être un mouvement insurrectionnel armé.
C’est le 12/12/2015 qu’une attaque d’une ampleur sans précédant visa simultanément 3 camps militaires de Bujumbura. La cuisante défaite des insurgés fit dire à Patrice SPIRLET qu’il y aurait eu des exactions au moment où les militaires essayaient de défendre leurs positions. Une attitude qui prouve à suffisance que si les insurgés avaient réussi leur coup cela aurait été à la satisfaction de l’UE et de ses fonctionnaires.
Pire encore la plupart des captifs avoueront avoir subi des entraînements militaires au Rwanda voisin, mais l’UE n’en a cure tant que cela reste dans la droite ligne de sa stratégie de déstabilisation. Depuis peu des attaques contre des hauts gradés de la police et de l’armée se font entendre dans la ville de Bujumbura. Des attaques ciblées qui visent à titiller la fibre ethnique au sein de l’armée et de la police. Ceci est facile à desceller à travers les communications des ténors de la frange extrémiste de la société civile Burundaise. A chaque attaque, Pacifique NINIHAZWE , Vital NSIMIRIMANA et leurs acolytes se mettent au quart de tour à pérorer sur la division de l’armée sans avoir cherché à connaitre le mobile du crime. Des crimes dont on peut soupçonner avec raison qu’ils sont du moins auteurs moraux étant donné qu’ils les annoncent parfois avant leur perpétration. Cette pression malsaine des acteurs nationaux, et celle non moins malsaine de l’UE dénotent une forme de synchronisation de leurs actions déstabilisatrices.
Une stratégie vouée à l’échec comme ses prédécesseurs
Face à la détermination du peuple, de son Président et de son armée, toutes les tentatives de prise de pouvoir par la force ont été un échec. La stratégie de l’extrême de l’Union Européenne et de la frange extrémiste de la société civile Burundaise, de diviser l’armée, sera elle aussi vouée à l’échec. Il est grand temps que ces fossoyeurs de la démocratie sachent reconnaître leur échec et qu’ils cessent de nager à contre courant.
Plus jamais le peuple ne tombera dans le piège de la guerre, il est fatigué et continuera à le montrer. Le Burundi est en train de devenir un cas d’école dans le monde des analystes politiques. Difficile pour certains de comprendre comment les Européens et leurs alliés ont échoué à imposer un pouvoir à leur solde à Bujumbura. La réponse dans mes futures réflexions.
Par Anselme Hakiza, Amahoro Iwacu