Entre avril et juin 1972, plus de 100.000 hutus ont été massacrés par l’armée, sous le prétexte d’écraser une insurrection. Mais cette commémoration aidera-t-elle à la réconciliation dans le pays ?
Chaque année, une commémoration est organisée pour se recueillir et penser aux victimes du massacre de 1972. Les accords d’Arusha prévoyaient une enquête de la Commission vérité et réconciliation pour qualifier tous les crimes commis au Burundi depuis l’indépendance.
Cette enquête n’a jamais eu lieu. Julia Grauvogel, chercheuse à l’Institut allemand de recherche et d’études sur les pays en développement GIGA, regrette que justice n’ait toujours pas été faite. Pour Espérance François Bulayumi, de l’Institut Afro-asiatique de Vienne, en Autriche, « on reconnait le génocide tutsi au Rwanda, il faut donc aussi reconnaître le génocide hutu au Burundi ». L’important est de comprendre que la problématique dépasse les frontières.
Les organisateurs de la commémoration des 44 ans du « génocide » hutu de 1972 ce 29 avril parlent d’un cri d’appel pour que le gouvernement et l’ONU reconnaissent officiellement qu’il s’agit d’un génocide