Cet après-midi, le réseau Sindumuja vient de diffuser sur les réseaux sociaux de fausses informations faisant état de 7 ministres du gouvernement burundais contrôlés positifs au COVID-19, qu’il s’agirait du Ministre des Finances, de la Santé, du Travail, de l’Administration du territoire, des transports, etc… Que le Conseiller politique du Président Mr. Dibert aurait été également testé positif mardi dernier, qu’il vient de rendre l’âme. Que plus de 5 Conseillers seraient testés positif y compris l’IGE, que c’est la panique à la Présidence, que la situation est très grave. Qu’il faut passer absolument à l’état d’urgence sanitaire et bla bla bla et bla bla bla.
Rappelons au passage que la dernière fois qu’il y a eu un décès à la Présidence de la République du Burundi, c’est un Conseiller qui avait été longuement malade, pendant des mois, du nom de Joseph Nyabenda d’ailleurs pour lequel le Président avait fait un tweet.
Selon toute évidence, il s’agit d’une fake news fabriquée par les détracteurs du Burundi dans le but de semer la confusion car Mr Isidore Alphonse Dibert existe bien, pas Conseiller à la Présidence de la République du Burundi mais est régulièrement Conseiller à la Présidence de la République Centrafricaine. Cela dit il n’existe pas, par contre, de Ministre du Travail au Burundi, que chacun puisse se faire son opinion sur les véritables visées de ces Sindumuja.
Le message avait été initialement posté sur facebook par Jean Dimasse de Bangui, en République Centrafricaine et certains malins Sindumuja ont alors commencé à le propager sur whatsapp, prétendant que c’est au Burundi. En cette période, tout le monde se donne le droit de propager les rumeurs les plus folles sur tout ce qui bouge au Burundi, comme des formes de formules incantatoires susceptibles de transformer leurs rêves en réalité. On essaye, on tente, on ose, bref rien n’est écarté, dans l’espoir qu’ils arriveront à jeter un sortilège sur le pays.
Ils oublient que les recettes qui leur avaient permis de semer la panique au sein de la population burundaise en 2015, sont devenues complètement obsolètes en 2020 et que les Burundais sont moins naïfs qu’ils ne paraissent. Ceux qui ont fuient en 2015, aujourd’hui, jurent qu’on ne les y prendra plus et ceux qui le peuvent sont en train de revenir au Burundi. Chaque semaine se sont des dizaines de familles qui sont rapatriées.
Le succès du triple scrutin de ce 20 mai 2020, salué par le reste du monde, du Conseil de sécurité des Nations Unies, en passant par les Etats Unis, le corps diplomatique accrédité au Burundi, l’OUA, l’EAC, les pays amis du Burundi et pas mal d’autres organismes internationaux, donne le tournis aux antidémocrates hostiles à la jeune démocratie burundaise.
La crise émotionnelle qu’on a observée ici et là, dont certains étaient au bord de la rupture des nerfs, peut se comprendre car certains Sindumuja avaient misé tout ce qu’ils avaient comme maigres économies, dans la participation au financement de leur champion politique qui malheureusement a perdu, même si, pour ne pas perdre totalement la face, joue les prolongations par un recours douteux. La promesse qui leur avait été faite, était ferme, chacun des contributeurs avait coché sur le poste de son choix, l’espoir d’une vie meilleure était au zénith, mais voilà ce fut la bérézina.
Ils vont devoir ruminer la défaite pendant 5 longues années dans l’opposition, et comme, c’est la nouvelle constitution qui est d’application, les marges pour participer au gouvernement sont très limitées, ce qui accentue le sentiment de déconvenue, de déception voire de désespoir. C’est l’histoire d’avoir vendu la peau de l’ourse avant de l’avoir tué. Pourquoi diable fallait-il faire de fausses promesses alors que c’est l’urne qui décide ?
Pour être juste, le phénomène des fake news n’est pas l’apanage du milieu social burundais uniquement, c’est un fait mondial qui profite de l’éclosion des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, comme une sorte de revers de la médaille. Cependant, un mensonge reste un mensonge jusqu’à nouvel ordre et les Burundais en ont marre, ils souhaitent être décrits comme ils sont et non comme on voudrait qu’ils soient.
Ruvyogo Michel