Alors que la norme minimale recommandée par l’OMS est de dix chirurgiens pour 100 mille habitants, le Burundi ne compte que 0.2% chirurgiens pour 100 mille habitants. Compte tenu de cette situation et de l’immensité des besoins en ce qui concerne les soins chirurgicaux en faveur de la population burundaise, l’association burundaise des chirurgiens s’est donné la mission depuis 2015, de former sur place dans les hôpitaux des spécialistes en chirurgie.
Le congrès se tient dans un contexte particulier de pandémie de Covid-19 et est revenu sur les urgences chirurgicales avec des thèmes variés comme les urgences virales et neurologiques, les urgences de chirurgie de pédiatrie, les urgences traumatiques, les urgences de chirurgie cardio-thoracique et les urgences neurochirurgicales.
Selon le président de l’association burundaise des chirurgiens, Professeur Barendegere Vénérand, l’hôpital Roi Khaled et l’hôpital militaire de Kamenge ont pour le moment sept candidats en formation. Depuis 2015, deux lauréats ont terminé leur formation l’année dernière et un autre lauréat va terminer cette année. Il a fait savoir que l’association compte poursuivre l’accréditation d’autres hôpitaux et d’autres formateurs pour assurer la formation des chirurgiens avec un titre de chirurgien reconnu internationalement.
Dans le cadre de ce programme de formation sur le tas des spécialistes en chirurgie, certains médecins de l’association burundaise des chirurgiens se sont mis à la disposition du ministère en charge de la santé publique durant ces trois derniers mois, pour assurer le renforcement des capacités des médecins généralistes œuvrant dans les hôpitaux de districts en mettant l’accent sur la chirurgie d’urgence. Ce mentorat a concerné notamment les hôpitaux d’Ijenda, Muramvya, Gitega, Buhiga.
Le ministre de la santé publique et de la lutte contre le Sida Thaddée Ndikumana qui avait rehaussé de sa présence la tenue de ces assises a salué le programme de formation des chirurgiens sur place et dans les hôpitaux, un programme qui pourra selon le ministre répondre au défi de manque criant des chirurgiens de districts au Burundi. Pour Thaddée Ndikumana, la formation des spécialistes sur place est venue pour trouver une solution pérenne à l’exode des cerveaux burundais qui, après leur formation à l’étranger ne rentrent pas au pays.
A cette occasion, le ministre en charge de la santé publique a réitéré le soutien du gouvernement du Burundi pour la formation des chirurgiens de districts pour combler ce gap. Il a rassuré les membres de l’association burundaise de chirurgie de la collaboration de son ministère dans l’accréditation des hôpitaux afin d’accroitre le nombre de spécialistes en chirurgie, précisant que cette formation vient en appui au programme classique de chirurgie déjà existant au niveau du ministère de la santé publique.
Le ministre Thaddée Ndikumana a fait savoir que dans le but de mener à bon port le programme de formation de la chirurgie de district, le ministère a mis en place une équipe composée de cadres du ministère de la santé et des membres de l’Association burundaise des chirurgiens pour élaborer un plan stratégique de formation à l’intention des médecins des hôpitaux de districts. Le ministre en charge de la santé publique a fortement recommandé à cette équipe de se mettre à l’œuvre et de lui présenter le fruit de son travail dans les meilleurs délais.
Le congrès s‘est terminé sur les présentations sur l’introduction des nouvelles techniques chirurgicales au Burundi.