Vieux routier de la vie politique américaine, Joe Biden a connu des hauts et des bas dans sa longue carrière à Washington, qu’il a prolongée en remportant à 77 ans la bataille face à Donald Trump et devenant le 46e président des Etats-Unis.
Engagé dans la politique locale de l’Etat du Delaware, Joe Biden détrône à la surprise générale un sénateur républicain bien installé lors des élections de 1972.
Quelques semaines plus tard, sa femme et sa fille meurent dans un accident de voiture. Il pense démissionner pour s’occuper de ses fils Beau et Hunter, mais le leader du Sénat l’en dissuade et il prête serment le 5 janvier 1973 à seulement 30 ans. Il est réélu à la chambre haute du Congrès sans discontinuer jusqu’en 2008.
Contre le « busing”
Dans les années 1970, pour satisfaire les électeurs du Delaware, il s’oppose à la politique gouvernementale dite de « busing », qui organise le transport en bus d’enfants noirs dans des écoles à majorité blanche pour favoriser la mixité.
Sa future vice-présidente Kamala Harris l’avait épinglé à ce sujet lors des primaires démocrates.
Flop présidentiel
En 1987, il se lance une première fois dans la course à la Maison Blanche. Parti parmi les favoris, le fringant quadragénaire est contraint de jeter l’éponge après une série d’exagérations sur son passé et des plagiats dans des discours de campagne.
Les femmes
Président de la puissante commission judiciaire du Sénat, il supervise en 1991 le processus de confirmation du juge Clarence Thomas à la Cour suprême, quand émergent des accusations de harcèlement sexuel à l’encontre du magistrat.
Joe Biden organise alors une audition télévisée de son accusatrice, Anita Hill, qui tourne au fiasco: la professeure de Droit est malmenée par un panel exclusivement masculin, qui questionnent sa crédibilité sans aucun tact. Joe Biden s’est depuis excusé.
Trois ans plus tard, il rattrape une partie du crédit perdu avec l’adoption, à son initiative, d’une loi contre les violences faites aux femmes. C’est la loi dont il se dira rétrospectivement « le plus fier ».
Prison
Cette loi sur les violences faites aux femmes n’est qu’un volet de sa réforme beaucoup plus large de la justice pénale qui marque un consensus entre les partis sur une approche très répressive.
La « loi sur le crime » de 1994 est aujourd’hui jugée responsable de l’explosion du nombre de détenus aux Etats-Unis mais aussi de la surreprésentation des Afro-Américains dans les prisons, car elle punissait particulièrement sévèrement les utilisateurs de crack, une drogue davantage consommée dans les quartiers pauvres.
« C’était une erreur », a-t-il reconnu lors d’un débat avec Donald Trump.
Guerre en Irak
Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat en 2002, il a voté pour autoriser la guerre en Irak, après avoir organisé l’audition de nombreux témoins qui ont laissé croire – à tort – que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Il a, là encore, avec le recul admis une « erreur ».
Numéro deux d’Obama
Après avoir essuyé un échec lors des primaires démocrates, il est choisi par Barack Obama comme colistier et entre avec lui à la Maison Blanche en janvier 2009, en pleine crise financière.
Joe Biden facilite l’adoption par le Congrès d’un immense plan de relance de 700 milliards, dont le président lui confie la mise en œuvre. Ce plan est crédité du rebond de l’économie américaine.
Il perd à nouveau un enfant
En 2016, fragilisé par la mort de son aîné Beau d’une tumeur au cerveau, il ne se présente pas à la présidentielle malgré sa forte popularité notamment chez les électeurs noirs et les ouvriers.
Victoire aux primaires
En 2019, il se lance dans la course à la Maison Blanche pour battre Donald Trump. Après des débuts difficiles, il s’impose dans les primaires démocrates sur une ligne modérée, grâce notamment au soutien d’électeurs Afro-Américains.