Sophisme occidental sur les droits de l’Homme : Libérer Pierre Claver Mbonimpa et crucifier Edward Snowden
Yeah, les relations internationales du monde capitaliste étant ordonnées par une éthique machiavélienne, il est évident que seule la culture du plus fort imposera sa loi en l’absence d’une foi commune comprise comme une attention morale aux autres de façon constante et inconditionnelle. Comme l’a écrit, le politologue congolais Phambu Ngoma-Binda, la philosophie des droits de l’Homme est un puissant alibi moral pour permettre que se déchaine la loi du plus fort de la façon la plus impitoyable possible. Derrière ses gesticulations, ses discours imbibés de bonnes intentions dont les médias et les think-thanks cherchent à nous convaincre de la profondeur, l’occident ne fait que déployer un tapis rouge sous les pieds de la loi du plus fort. Les occidentaux se présentent comme des héros de la liberté, des droits de l’Homme mais pour parvenir à leurs fins, ils doivent continuellement organiser des campagnes de panique mondial, pour des fois justifier aux yeux de l’opinion affolée, les solutions qu’ils proposent. Je me pose toujours la question de savoir si réellement les Hommes sont « by nature all free, equal and independent ». Si les occidentaux invoquent la sécurité pour justifier leur comportement attentatoire aux droits de l’Homme, le Burundi n’a-t-il pas droit au chapitre si sa sécurité est menacée ? En tout cas, les actes des gouvernements occidentaux me laissent perplexe sur leur prétendue défense des vertus des droits de l’Homme. Prenons deux cas pour une simple illustration :
Le cas du jeune informaticien américain, Edward Snowden :
Edward Snowden a révélé la violation de la vie privée par les USA de tous les citoyens de la planète Terre,
Edward Snowden a révélé la mécanique de la régression de l’empire du droit devant l’empire de la finance et de l’optimisation du profit,
Edward Snowden a fait la démonstration d’un fait mondialement illicite.
Il faut rappeler que le respect de la vie privée est un droit de l’Homme consacré internationalement par l’article 17 du pacte relatif aux droits civils et politiques, un traité des Nations Unies. Ceci montre qu’Edward Snowden a agit conformément au droit international public en dénonçant et en apportant les preuves tangibles d’une violation incontestable d’un droit de l’Homme. Il remplit à cet effet toutes les conditions et a toutes les qualités d’un défenseur des droits de l’Homme. Voilà pourquoi il est traqué, pourchassé. Même les Etats de l’Union européenne qui, pourtant sont victimes de l’espionnage révélé par Edward Snowden, l’ont abandonné, l’ont rejeté. On cherche à l’attraper pour le guillotiner parce qu’il a osé toucher sur les intérêts des plus forts et là, la défense des droits de l’Homme ne s’applique pas.
Le cas d’un activiste burundais Pierre Claver Mbonimpa
S’il est vrai que Pierre Claver Mbonimpa est inscrit dans le fichier burundais des défenseurs des droits de l’Homme, il est aussi vrai que ce Monsieur fait son job avec excès de zèle, il est facile de constater qu’il existe autour de lui un courant s’articulant autour de réseaux d’influence dont le but principal est de relayer des affirmations et des déclarations qui ne se reposent ni sur des faits précis et concordants ni sur des preuves irréfutables. On se souvient que c’est lui qui a intoxiqué l’opinion de l’existence du plan qu’il a appelé « safisha » comme pour signifier un plan d’extermination des opposants politiques. Une fois passe dit-on. Récemment, il a encore frappé fort en s’appuyant sur des « enquêtes propres à lui», affirmant haut et fort que des jeunes du parti au pouvoir font des entrainements militaires sur le sol de la RDC. Croyant faire des révélations importantes, il n’a daigné une seconde à montrer les photos des cadavres de certains parmi ces jeunes tombés sur le champ de bataille en RCD, arguant qu’il dispose même des noms et prénoms de ces jeunes tués. Les services de sécurité ont saisi le cas et ont analysé ces preuves. Le constat a montré que Pierre Claver Mbonimpa a menti, ses déclarations étaient basées sur des fausses preuves fabriquées de toutes pièces. Avec des telles accusations mensongères et diffamatoires, Pierre Claver Mbonimpa avait franchi la ligne rouge. Avant de divulguer ses soi-disant résultats enquêtes, il devrait d’abord se questionner, disséquer, analyser, recouper et vérifier les informations qu’ils disposent et surtout en mesurer les conséquences sécuritaires et géopolitiques et diplomatiques que ça peut engendrer. Voilà pourquoi il a été arrêté et emprisonné.
C’est donc curieux et bizarre d’entendre les occidentaux recommander la libération immédiate et sans condition de Pierre Claver Mbonimpa, comme si il n’a rien fait de grave. Le minimum de courtoisie serait plutôt de demander à la justice burundaise de faire son travail conformément à la loi. Je me pose alors mille et une questions : Pourquoi les yeux doux, la pitié, la sympathie et l’inquiétude des occidentaux à l’égard de Pierre Claver Mbonimpa et pas à l’égard d’Edward Snowden ? Pourquoi les USA veulent à tout prix sa peau ? Si c’est au nom de la sécurité, pourquoi le Burundi ne peut pas faire autant ? Pourquoi brandir les banderoles des droits de l’Homme uniquement quand il s’agit d’un pays non occidental ? Entre Edward Snowden et Pierre Claver Mbonimpa qui mérite mieux ? Ah oui, « excuse me », j’ai compris, le droit du plus fort est toujours le meilleur, et c’est comme ça.
Par Hassan Ngendakumana