La ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida a déclaré ce lundi 13 mars le paludisme comme épidémie. Pour la énième fois, elle s’inscrit en faux contre une certaine opinion qui voudrait expliquer cette épidémie par la faim qui sévit dans le pays.
«Le paludisme est déclarée épidémie au Burundi mais la faim ne transmet pas le paludisme », a martelé la ministre devant un parterre de journalistes. Pour elle, les causes de l’épidémie de paludisme est à chercher du côté du changement climatique et de la riziculture.Une concession cependant : la ministre reconnaît que « le corps d’un malade qui a faim n’a pas de force pour se défendre ».
Selon toujours la ministre Nijimbere, du 1er janvier au 10 mars 2017, la mise à jour faite par le système national de surveillance épidémiologique, en étroite collaboration avec l’OMS, indique une augmentation de 13% de cas de paludisme comparés à la même période de l’année 2016.
L’on saura que les provinces les plus touchées sont surtout celles du nord et du nord-est : Kirundo, Muyinga, Karusi, Cankuzo, et dans une moindre mesure, les provinces de Ngozi, Kayanza, Gitega, Rutana et Ruyigi. Selon toujours la ministre Nijimbere, les vulnérables sont les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans
Batterie de stratégies pour venir à but de l’épidémie
La ministre a annoncé que les stratégies nécessaires ont été adoptées pour faire face à cette épidémie : commende des médicaments, redéploiement du personnel de santé du niveau central dans 11 districts sanitaires les plus touchés. Plus de 31 millions de dollars américains sont prévus pour le traitement de cette épidémie. Elle a en outre recommandé à la population de dormir toujours dans les moustiquaires imprégnées d’insecticide.
Pour rappel, le 23 février, répondant aux questions orales des élus du peuple à l’Hémicycle de Kigobe, la ministre avait réfuté l’amalgame entre l’augmentation des cas de paludisme dans le pays et la faim. Elle avait résisté à la pression de certains députés qui demandaient que la malaria soit déclarée épidémie.
by Nikobamye Philemon