La constance du soutien politique chinois envers le Burundi est un élément très important à ne pas passer sous silence et à souligner plutôt dans la mesure où elle s’est révélée, au fur du temps, comme un ingrédient d’environnement favorable au dynamisme de la coopération socio-économique », a déclaré un haut responsable de la diplomatie burundaise.
Bernard Ntahiraja, assistant du ministre burundais des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale (MRECI), dans une interview accordée à Xinhua lundi dans son cabinet de travail, a précisé que 53 ans après l’établissement des relations diplomatiques sino-burundaises, celles-ci « ne cessent de s’accroître » dans divers domaines d’intérêt vital.
En effet, a-t-il expliqué, durant plus d’un demi-siècle de coopération bilatérale avec la Chine, le Burundi a toujours bénéficié au plan politico-diplomatique d’un soutien quasi-permanent de la part du gouvernement chinois.
Selon M. Ntahiraja, à l’heure actuelle, au niveau des aspects de coopération sino-burundaise dans les domaines économiques et sociaux, beaucoup de projets appuyés par la Chine, sont en cours d’exécution au Burundi.
Au palmarès des projets les plus récents, M. Ntahiraja a cité notamment le projet de construction du palais présidentiel dont l’aboutissement est attendu d’ici la fin de cette année.
« Ce projet revêt une importance capitale pour le pays, dans la mesure où, pour la toute première fois de son histoire depuis le recouvrement de son indépendance en juillet 1962, le Burundi sera honoré de se doter, grâce à un appui chinois, d’un palais présidentiel dont il est propriétaire à part entière », a-t-il déclaré.
Sur le chapitre de construction des infrastructures énergétiques, il a signalé qu’après avoir fourni son appui dans la construction d’un barrage hydro-électrique sur la rivière Mugere, la Chine projette d’apporter au Burundi dans un proche avenir des appuis dans la construction des barrages hydro-électriques sur les rivières Ruzibazi, Jiji et Murembwe.
A l’heure actuelle, seuls 4% des Burundais ont accès à l’électricité, soit un des taux les plus faibles au monde. De surcroît, la demande d’électricité grimpe fortement au Burundi et devrait passer de 46 mégawatts (MW) en 2012 à 92 MW en 2018, pour atteindre un pic de 192 MW d’ici l’horizon 2025.
Au niveau de l’appui chinois dans le domaine des infrastructures au Burundi, l’ambassadeur Ntahiraja a cité également la construction de la Route Nationale Numéro 7 (RN7) qui relaie la ville de Bujumbura à la source la plus méridionale du fleuve Nil sise en province de Bururi (sud), de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) en zone urbaine de Kamenge (nord de Bujumbura), l’Ecole Technique Professionnelle de Kigobe en zone urbaine de Ngagara (nord de Bujumbura) et l’Hôpital Général de Mpanda en province de Bubanza (ouest).
Le gouvernement burundais « apprécie à juste titre » toutes ces œuvres chinoises au Burundi en matière d’infrastructures, surtout qu’elles s’inscrivent dans la continuité dans le temps et l’espace, a-t-il souligné.
La coopération sino-burundaise jouit également d’une « très bonne visibilité » dans le domaine de la formation et de renforcement des capacités depuis l’établissement des relations diplomatiques fin décembre 1963 à ce jour, a-t-il poursuivi.
« En effet, la Chine octroie aux jeunes burundais des bourses d’études universitaires à tous les niveaux, y compris en master et en doctorat. Par ailleurs, beaucoup de fonctionnaires burundais se rendent régulièrement en Chine pour bénéficier des stages de perfectionnement professionnel ou de renforcement des capacités », a-t-il fait remarquer.
Tous ces axes de coopération multiformes sont coiffés au plan diplomatique par des échanges politiques de visite de haut niveau entre les autorités burundaises et chinoises, a-t-il noté.
Pour exemple, a-t-il illustré, en mars dernier, le ministre burundais des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, Alain-Aimé Nyamitwe, a effectué une visite officielle en Chine « couronnée de succès ».
Cette visite, a-t-il ajouté, a été sanctionnée par la signature, par le ministre chinois des Affaires Etrangères et son homologue burundais, d’un accord sur les consultations à différents niveaux entre les autorités des deux ministères, afin de consolider les relations de coopération dans divers domaines.
Dans ce cadre, il a annoncé que la partie burundaise a saisi l’occasion pour solliciter la partie chinoise, afin que la prochaine 13ème commission mixte sino-burundaise puisse se tenir à Bujumbura au cours de cette année, pour emboîter le pas à la précédente organisée en juillet 2014 à Beijing.
Sur ces échanges politiques, a-t-il dit, il a souligné que le Burundi a une harmonie de vue avec la Chine sur des questions d’ordre international.
« Ainsi, par exemple, le Burundi soutient une seule Chine, unie et indivisible. Le Burundi apprécie à sa juste valeur la position chinoise sur la question de la Mer de Chine méridionale, et salue le soutien de la Chine à la position commune africaine selon laquelle le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait être réformé et s’ouvrir, pour régler une injustice historique subie par l’Afrique, en élargissant le statut de membres permanents au conseil de sécurité des Nations Unies à des pays africains ».
Selon M. Ntahiraja, les autorités burundaises saluent le fait que la Chine et le Burundi se soient accordés au cours des 53 dernières années de relations diplomatiques, des soutiens réciproques au plan bilatéral et multilatéral.
Xinhua