Bujumbura, 28 mai 2014 (DWG) : La généralisation du fait urbain à Bujumbura constitue une caractéristique marquante de l’évolution contemporaine du peuple Burundais. Aujourd’hui, même si seulement un Burundais sur dix est un citadin, la ville de Bujumbura abrite à elle seule près des trois quarts de la population urbaine du pays. Malgré les faibles migrations rurales-urbaines et le faible taux d’urbanisation au niveau national, il se manifeste un phénomène de développement urbain de la ville de Bujumbura qui reçoit la grande majorité des migrations.
Il est prévu que la proportion de population résidant à Bujumbura continuera à augmenter dans les prochaines décennies. Ce processus d’urbanisation de la capitale est inéluctable : la question n’est pas d’imaginer inverser ou même freiner ce processus. L’enjeu actuel est bien de gérer le développement de la capitale Burundaise et de ses habitants.
Partant de ce constat, le Ministre de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (MEEATU) du Burundi, Jean Claude Nduwayo, le Directeur Général de Singapore Cooperation Enterprise (SCE) de Singapour, Kong Wy Mun et Xavier Michon, Directeur Pays du PNUD au Burundi, ont procédé à la signature d’un accord de coopération horizontale portant sur le projet de développement du plan directeur de Bujumbura à l’horizon 2040.
La signature de cet accord reflète la conviction des trois partenaires que la coopération horizontale représente un vecteur important pour la promotionde solutions et d’alternatives aux politiques de développement, aux expériences politiques et aux innovations institutionnelles dans les domaines de la croissance inclusive, de l’insertion sociale, de la protection sociale et de l’innovation technologique. « Nous mettons en place des passerelles entre les communautés de planificateurs et gestionnaires du développement urbain dans le monde entier grâce à une coopération unique horizontale », a déclaré Xavier Michon. « Le transfert de connaissances et d’expertise de Singapour contribuera à la promotion d’un développement humain et d’une société burundaise en harmonie avec son milieu urbain ».
La cérémonie s’est déroulée le 27 Mai au siège du SCE à Singapore, en présence du Maire de la ville de Bujumbura, Saïdi Juma, du Secrétaire Permanent du Ministère des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, l’Ambassadeur Albert Shingiro, et du Charge de mission a la Présidence de la République, Jean-Jacques Nyenimigabo, rappelant que le gouvernement du Burundi a adressé une requête auprès du PNUD pour le projet de développement du plan directeur de Bujumbura. « La ville de Bujumbura est confrontée à une urbanisation rapide et continue, qui a pour conséquence une dégradation du cadre de vie urbain », a rappelé Jean Claude Nduwayo. « Notre position géostratégique dans la région de Grands Lacs et la proximité du lac Tanganyika sont parmi les éléments distinctifs de notre capitale. La proposition du plan directeur permettra à nos propres citoyens, mais aussi aux visiteurs étrangers, de découvrir le plein potentiel de Bujumbura ».
Pour une durée de 14 mois, ce projet sera mis en œuvre dans la ville de Bujumbura, par le SCE et le Gouvernement burundais, avec l’appui du PNUD, en vue d‘optimiser la planification de la ville pour une occupation concertée, rationnelle et harmonieuse de l’espace en prenant en compte des impératifs à la fois économiques, sociaux et environnementaux. « En une génération, Singapour est devenue une puissance économique et financière, avec un indice de développement humain parmi les plus élevés du monde » a ajouté Kong Wy Mun. « Après les résultats positifs obtenus dans le cadre d’une collaboration horizontale avec plusieurs pays en voie de développement, nous nous réjouissons de partager notre expérience en terme de planification urbaine avec le Burundi ».
Le Projet de révision du plan directeur d’urbanisme de Bujumbura a pour but de concrétiser la volonté du PNUD de focaliser son action sur des interventions innovantes orientées vers le développement en vue d’appuyer le pays dans sa transition vers la paix et le développement durables. « La révision du plan directeur de Bujumbura vient à point nommé car nous savons tous que la capitale Burundaise souffre les conséquences d’une urbanisation que sont la lutte contre les inondations, les problèmes environnementaux, la mobilité urbaine, pour ne citer que ces quelques défis », a indiqué Xavier Michon. ‘’Le plan directeur a pour but de valoriser et libérer le grand potentiel de développement de Bujumbura. Cependant, a-t-il relevé, cet exercice ne pourra se faire sans un fort engagement du gouvernement qui devra veiller à une bonne coordination entre les différents ministères, le secteur privé, et la société civile, car la planification urbaine implique différents acteurs.’