Le bidonnage est permis en écriture journalistique, c’est pourquoi, Jeune Afrique n’est pas condamnable. Si François Soudan a pris la décision de blanchir le régime rwandais en se cachant derrière le général Niyombare, c’est son droit. Pour ceux qui ne le savent pas, le bidonnage est une conversation imaginaire avec une personnalité connue, vivante ou morte.
Cette publication, laisse perplexes, les observateurs de la politique burundaise. Elle suscite d’abord la question suivante : pourquoi en ce moment précis ? A La veille du sommet de l’EAC ? La vérité est toute autre. Nulle n’ignore que parmi les questions épineuses qui empoisonnent les sommets de l’EAC, concernent le Burundi.
Les attaques armées à partir du sol rwandais, l’hébergement des putschistes et terroristes n’exonère en rien le régime rwandais. C’est la raison pour laquelle, plusieurs organisations de la société civile, médias et organisations internationales ont fait flèche de tout bois pour accréditer la thèse selon laquelle, le conflit dont on parle est burundo-burundais et que par conséquent, la solution est entre les mains des burundais. Ce qui n’est pas vrai.
Ceux que cette même communauté appelle, les vrais protagonistes : « pouvoir et putschistes ». Dans d’autres termes, il doit y avoir une négociation entre ceux qui voulaient aller aux élections et ceux qui voulaient un gouvernement de transition. Or, la lutte pour la formation d’un gouvernement de transition est jusqu’à ce jour une bataille perdue par le Rwanda et ses alliés.
En principe, la Communauté des Pays d’Afrique de l’Est (EAC), devrait contribuer à désamorcer le conflit entre le Rwanda et le Burundi qui sont les deux vraies parties en conflit. Et il faut que ce conflit qui risque d’avoir des suites funestes si rien n’est fait dans l’immédiat soit être réglé par une commission d’arbitrage neutre et à la lumière du droit international. La violation des frontières burundaises par des éléments venus du Rwanda n’est plus à démontrer.
L’EAC ne devrait pas fermer les yeux devant tous crimes et pillages de minerais qui ont eu lieu en RDC et au Burundi.
En novembre 2013, les combattants du mouvement M23, qui faisaient la pluie et le bon temps en République Démocratique du Congo, ont été défaits à plate couture par l’armée régulière. Leurs chefs militaires et politiques ont pris la poudre d’escampette vers le Rwanda. C’est le cas de Laurent Nkunda. C’était la fin du pillage des minerais et bois congolais.
Ceci, parce que pour pouvoir piller un pays, il faut qu’il soit en guerre. Le président Micombero a tardé à signer les contrats d’exploitation de l’uranium et autres et s’est retrouvé dans un pays à feu et à sang quatre ans après sa prise de pouvoir. Il a été induit en erreur pour qu’il soit facilement renversé, car, la mort de plusieurs milliers d’innocents a été très difficile a justifiée.
Le président Jean Baptiste Bagaza en faisant construire des barrages électriques et des routes n’avait autre but que de parvenir à exploiter ces minerais. Lui aussi, il s’est retrouvé en conflit avec l’Eglise catholique avec laquelle il n’était pas en odeur de sainteté puisque c’est elle par le biais des premiers missionnaires qui a toujours fait croire aux Burundais que leur pays ne peut vivre sans l’aide étrangère. Il fallait attendre Pierre Buyoya, pour que tout devienne idyllique. Mais pour combien de temps ?
Lu pour vous,
Ruvyogo Michel