Pierre Claver Mbonimpa, un malfrat devenu militant des droits de l’homme ? (Nyabusorongo).
Depuis l’arrestation et l’incarcération, jeudi dernier, de M. Pierre Claver Mbonimpa, plusieurs langues se délient pour condamner, blâmer et indexer le pouvoir burundais qu’ils accusent de restreindre les libertés d’expression et d’opinion. On devrait s’y attendre, les activistes de la société civile, du moins ceux que nous avions l’habitude de voir, de lire et d’entendre, à l’unisson, se répandent en invectives, et parfois vocifèrent des injures d’un autre âge.
Cela aussi était leur habitude mais pour le cas d’espèce, je les comprends. Je les soutiens. M. Mbonimpa n’est-il pas l’un des leurs ? La réponse ne peut qu’être positive. Par solidarité donc, c’est une nécessité, voire une obligation, pour eux de lui venir en aide.
Un petit tour dans le passé de ce nouveau locataire de la prison centrale de Mpimba, fils de Bigoza, né en 1950 à Gitasi, commune Mwumba, province Ngozi, on trouve un casier judiciaire bien chargé. Tenez, le 26 décembre 1980, un dossier a été ouvert sous le numéro R.M.P 60.989/MN/Buja pour Abus de confiance. Ce dossier sera classé sans suite le 18 juin 1981. En mars 1981 on classait déjà un autre dossier R.M.P 62.195/KV/Buja sous l’accusation d’Escroquerie et Emission de Chèque sans provision.
Le 15 avril 1981, Pierre Claver Mbonimpa était encore une fois en mauvaise odeur avec la justice burundaise (R.N.P. 62.606) pour, encore une fois, abus de confiance et émission de chèque sans provision. Deux ans plus tard, le 21 juin 1983, M. Mbonimpa était poursuivi pour abus de confiance et plus tard, en 1991, le 12 janvier, il était écroué pour détention illégale d’arme et condamné à deux ans de prison. En 2006, le 23 janvier, le même Mbonimpa sera inquiété par la justice pour Homicide involontaire.
Je prends donc ma plume car je sais qu’il y a une autre opinion qui pense autrement. Mais celle-là, n’a pas droit au chapitre à travers les médias burundais qui font preuve d’une indulgence coupable à l’endroit de ces caïds de la société civile, dont Pacifique Nininahazwe (Focode), Gabriel Rufyiri (Olucome) et Vital Nshimirimana (Forsc). Les éléments de cette clique ont en partage une même origine sociologique et saisissent toute opportunité qui leur est offerte pour mettre à rude épreuve le pouvoir du Cndd-Fdd. Cela aussi, je le trouve normal. Ne l’avaient-il pas combattu depuis des lustres ?
A la seule différence bien évidemment que les temps ont changé et avec lui le rapport des forces. Le mouvement qu’ils traitaient de tribalo-terroriste-génocidaire, au moment fort de la crise burundaise des années 1993, a pris les reines du pouvoir au grand dam de ses détracteurs. Et il n’est pas prêt à lâcher prise.
Qu’on arrête donc de nous chanter que M. Pierre Claver Mbonimpa est un saint. Sa vie est jonchée de tricherie, de manquements graves envers l’Etat et la société burundaise. Cela ne peut étonner personne qu’il ait fourni pour preuve des photos téléchargées sur internet, croyant pouvoir tromper la vigilance de la justice. C’est aussi sans surprise qu’il déclare pour morts des gens vivants car en définitive sa vie n’a été que mensonge sur mensonge. L’unique espoir que j’ai est que la justice fasse correctement son travail.