A travers l’histoire, l’on observe que le monde a connu des évolutions majeures, marquées par une succession de séries de guerres, entrecoupées, (heureusement), de très longues périodes de paix.
L’ étude des grandes civilisations nous montre que la suprématie a été exercée successivement par différents grands royaumes/empires qui ont régné soit en Afrique, au moyen Orient, en Europe, en Amérique, et , de nos jours , en Asie.
Les grandes civilisations se créent, fleurissent, atteignent leur apogée, puis déclinent et disparaissent.
La constante est que lorsque qu’une civilisation est à son apogée, les dirigeants ont toujours eu une tendance à vouloir « civiliser » les autres peuples, pacifiquement si possible, mais par la force des armes s’il le fallait.
Tout nous indique aujourd’hui que la civilisation Occidentale, après avoir dominé le monde pendant quelques siècles, a atteint ses limites et amorce son déclin lent mais inexorable. Les causes de ce déclin sont intrinsèques au système capitaliste et tiennent largement à la fin du colonialisme qui permettait aux colonisateurs de suppléer leurs économies avec les ressources des nations colonisées.
Et tout porte à croire que les occidentaux l’ont eux-mêmes compris qui essaient par des voies détournées de perpétuer ce système d’exploitation si profitable sans reconnaitre ouvertement leur volonté de recolonisation .
Beaucoup perçoivent aujourd’hui la décolonisation aura été UNE GRAVE ERREUR qu’il convient de corriger , ( par les déstabilisation, la manipulation des dirigeants , les accords commerciaux inégalitaires, les rebellions, les interventions militaires sous le prétexte de lutte contre le terrorisme ), pour garantir le maintien de leur statut de puissance mondiale.
Cependant, la suprématie de l’occident par rapport au reste du monde s’est exercée dans une totale confusion. Les contradictions sont si nombreuses qu’il est devenu presque impossible de retrouver , dans les actes posés par les occidentaux , les normes générales, les principes cardinaux , déterminés par eux-mêmes, et qui devraient , toujours selon eux , servir de repères et références pour tous.
Tout cela donne au final l’impression que notre monde marche à l’envers, dans une situation où les principes les mieux prêchés sont le plus rapidement violés et ignorés selon les intérêts en jeu.
Le présent Mémo tentera de montrer l’étendue et la diversité de ces contradictions afin d’établir leurs conséquences sur la marche du monde.
*B- L’AFRIQUE : UN CONTINENT RICHE MAIS PAUVRE*
Le continent Africain, compte tenu de ses ressources minières, (uranium, pétrole, gaz, bauxite, manganèse, Or, Diamant, etc.), et son écosystème reste assurément un continent très riche. Cette richesse du continent noir est reconnue par tous, surtout par les pays dits développés.
Cependant ce continent si riche demeure à la fois le plus pauvre des continents en termes de niveaux de développement et de niveau de vie.
Pourtant, les richesses minières du continent Africain ne sont pas seulement enfouies sous la terre. Elles ont été, sont et seront toujours exploitées. Ce qui conduit au paradoxe suivant : les richesses du continent ont plus été plus utiles au progrès des autres qu’aux Africains eux-mêmes.
Paradoxe : l’Occident méprise, marginalise et critique les Africains pour leur retard de développement tout étant justement ceux –là qui s’entendent, complotent , se concertent , collaborent pour élaborer les meilleures stratégies destinées uniquement à tirer le meilleur profit du continent noir tout en le maintenant dans le statut de marché et de réserves en ressources minières .
Et la seule question qui mériterait d’être posée est : à qui profite finalement le retard de développement de l’Afrique ?
*C – L’ONU COMME INSTANCE SUPREME DE DECISON ET DE SUPERVISION :*
Créée à la suite de la société des nations, l’ONU était censée être l’organisation supranationale, facteur de stabilité et de progrès pour l’ensemble des nations du monde. Mais des décennies après, l’ONU est devenue un club où cinq pays, forts de leur Droit de VETO, s’entendent ou s’opposent au gré de leurs intérêts du moment pour diriger et contrôler le reste du monde.
Pourtant notre monde n’est pas né à partir de la seconde guerre mondiale et il est illusoire de croire, vu l’émergence de nouvelles puissances à travers le monde que cette division des droits et rôles instituée au sein de l’ONU sera éternelle.
Voici donc une organisation hautement anti-démocratique, (du seul fait de l’existence du Droit de Véto), qui entend gérer les conflits du monde au nom de la Démocratie.
L’ONU est de nos jours l’une des rares organisations internationales à rester inchangée dans ses structures, (en dépit des grands changements du monde) , et depuis plus de soixante-dix ans !
Elle est également une organisation internationale qui exclue tout un continent, (l’Afrique), du droit de Véto.
La grande comédie est celle du règne de la loi des plus forts, (par la détention de l’arme nucléaire), sur la base des principes de la Démocratie et du respect des Droits de l’Homme.
Autres paradoxes de l’ONU : des pays possèdent bien l’arme nucléaire sans pour autant avoir le droit de Véto tandis que ‘ au même moment, d’autres pays ont bien été les artisans de la victoire des alliés mais n’ont pas de droit de Véto non plus.
*D- LE PRINCIPE DE SOUVERAINETE DES NATIONS*
La souveraineté des Etats, si souvent proclamée devient de plus en plus une simple vue de l’esprit devant les multiples cas de violations de ce sacrosaint principe.
Notre monde apparait de plus en plus comme une arène dans laquelle les moyens mangent les petits et les gros mangent les moyens.
On aura assisté à des situations surréalistes où un pays ou un groupe de pays décide de mettre fin au régime du dirigeant d’un autre pays, souvent dans un continent éloigné.
On aura assisté à des situations où des troupes d’un pays envahissent et déstabilisent un autre pays au nom du devoir d’ingérence.
On aura assisté à des situations où la communauté dite internationale condamne et s’oppose à la rébellion au gouvernement central légitime, ( Cas des Catalans ) et d’autres situations où des grandes puissances , membres de cette même communauté dite internationale, soutiennent ouvertement et font le lobbying pour une rébellion armée, ( cas des Touaregs Maliens).
*E – LES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES*
L’Etat actuel des relations économiques internationales est un vrai paradoxe : ceux qui ont ardemment besoin de marchés pour vendre leurs produits ont réussi à faire croire aux acheteurs de ces produits-là, que ce sont eux, (les acheteurs), qui ont besoin d’eux, (les vendeurs). Ce qui a conduit à une véritable inversion des rôles et des valeurs dans le schéma du commerce classique. D’où la question suivante : entre le vendeur et l’acheteur qui a le plus besoin de qui ? Qui peut tenir qui ? Qui peut en imposer à qui ?
Et lorsque les vendeurs ont de la difficulté à trouver des marchés, (pour vendre des armes par exemple), alors ils créent le besoin pour leur marchandise, (en créant et entretenant des conflits armés dans certains pays pour les amener à acheter leurs armes).
Les relations économiques sont le reflet des rapports de forces entre les nations : les plus puissants fixent à la fois le prix de leurs propres produits et ceux des ressources minières détenues par d’autres pays moins puissants, à travers diverses bourses des valeurs et des accords léonins.
*F – LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES*
L’Histoire de l’humanité est pleine d’exemples de mouvements migratoires importants d’une région à une autre et d’un continent à l’autre. Toutes les fois où les populations d’un pays, d’une région se sont senties sans espoir pour leur futur, elles ont fait le choix de migrer là où elles considéraient avoir plus de chance d’avoir une vie meilleure. Les Européens ont ainsi massivement émigré en Amérique, les Boat people d’Asie vers l’Europe, les populations du moyen Orient vers l’Europe, etc.
Mais lorsqu’il s’est agi pour l’Europe d’accueillir les Africains venant par la Méditerranée, tout a été fait pour les en empêcher : campagne médiatiques, torpillage des bateaux et pirogues, financement de groupes armés des pays du Maghreb pour bloquer les migrants.
L’Europe dit ne pas pouvoir prendre en charge toute la misère du monde. Mais l’Europe s’investit pout prendre toute les ressources minières du monde là où elles se trouvent, par la négociation si cela est possible, par la déstabilisation, (stratégie du chaos), s’il le faut.
*G -LE REGNE DU DEUX POIDS / DEUX MESURES*
Les Hommes ont toujours voulu organiser leur vie en s’efforçant de fixer des principes et règles qui s’appliqueraient à tous et en toute circonstance. Cette volonté des Hommes, (qui est bien évidemment en pleine contradiction avec la loi de la relativité), les place dans des situations particulières où ils sont dans l’obligation d’ignorer ou de contredire les mêmes principes et règles.
Etant donné que notre monde est sous la coupe réglée des plus puissants, il en résulte que ce sont ceux- là mêmes qui violent le plus ces principes et règles selon leurs intérêts tout en faisant obligation aux plus faibles de toujours s’y conformer.
Ceci nous a conduits à des multitudes de situations plus contradictoires les unes que les autres :
Tous reconnaissent les dangers de l’arme nucléaire, mais cinq pays s’arrogent le droit de la posséder tout en veillant scrupuleusement à ce que ce qui ne l’on pas, ne l’aient jamais.
Aux Africains , on interdit , au nom de la Démocratie de changer de constitution et de s’éterniser au pouvoir : certains chefs d’Etat furent déstabilisés au nom de ces principes au même moment, il est permis à d’autres de rester au pouvoir plus de trente ans tandis qu’on accepte que d’autres « consultent leurs peuples « pour changer leur constitution afin de se maintenir au pouvoir.
Le respect des Droits de l’Homme est vivement exigé à certains pays tandis que d’autres, riches en ressources minières violent allègrement les Droits de l’Homme sans pour autant être dénoncés ou même cités.
Les êtres Humains naissent égaux et libres au même moment, les femmes sont payées moins que les Hommes, même à compétence égale.
*H -LE COMMERCE INTERNATIONAL*
En règle générale et en tout bon sens, c’est celui qui vend un produit qui en détermine le prix. Entre les Occidentaux et les Africains c’est l’inverse : l’acheteur fixe le prix du produit qui lui est vendu et, plus incroyable, fixe en même temps le prix de ce qu’il vend aux Africains, (les coûts du café, du cacao ou du coton ne sont pas fixés par les Africains).
Ceux qui détiennent les produits ne sont pas ceux qui en fixent les cours sur les marchés.
Mais ceux qui fixent les cours des produits sur le marché se gardent de fixer les prix des biens et services que les pays développés fabriquent et vendent à ceux qui détiennent les matières premières.
Conséquence : ceux qui détiennent les matières premières prennent ce qu’on veut bien leur donner pour leurs produits mais payent ce qui leur est vendu au prix des vendeurs.
*I -PROPOSITIONS DE SOLUTIONS*
Il s’agira désormais, surtout pour les peuples exploités de prendre conscience de leur état d’exploités pour réagir et inverser les rôles.
Il s’agira pour les exploités de se soustraire enfin de leur état de dominés pour se libérer et progresser en faisant fi de nombreuses contrevérités et principes iniques qui leur sont imposés.
Il s’agira de faire accepter que tous les peuples aient droit au bonheur et au progrès dans la bonne coopération, l’entente et l’échange mutuellement bénéfique.
Il s’agira de faire comprendre que si l’ordre actuel ne change pas, le monde va à son déclin et à sa perte à moyen ou log terme.
*J – CONCLUSIONS*
Notre Monde est définitivement à l’envers et il est grand temps de le remettre à l’endroit.
Un autre monde est possible qui garantisse le développement et le progrès pour tous plutôt que de certaines nations au détriment d’autres.
Le changement est une loi de la nature, vouloir maintenir un système de gouvernance mondial dans l’immobilisme est une chimère.
Il appartiendra à ceux qui maintiennent l’ordre mondial actuel, (qui garantit leurs intérêts ) , d’initier eux-mêmes en douceur les reformes , ou de se voir imposer le changement par ceux qui en subissent les conséquences néfastes.
*Cabinet Eureka-Mali*
Cabinet Eureka-Mali, un « Think- tank » qui produit des études , des analyses , des stratégies de prévention et gestion de crise et la gestion des problèmes complexes.
Lu pour vous Ruvyogo Michel