CVR-Mairie: des informations utiles dans la qualification des événements de 1972

A l’occasion de la clôture provisoire des activités de recherche de la vérité sur les évènements de 1972 en Mairie de Bujumbura, la CVR a organisé une prière œcuménique à Buterere mardi le 07 août 2021. Le 2éme Vice-président du Sénat Cyriaque Nshimirimana a rehaussé de sa présence les cérémonies.

Au cours de cette prière organisée par la CVR à Buterere, le pasteur Julien Nsengiyumva a reconnu devant Dieu que dans le passé, les burundais n’ont pas su gérer correctement le Burundi, ce beau pays que le Seigneur leur a donné. C’est donc pour les burundais une occasion de demander pardon, de se ressaisir pour faire du Burundi un havre de paix

Faisant le bilan des recherches en Mairie de Bujumbura, le président de la CVR Pierre Claver Ndayicariye a affirmé que des restes humains ont été trouvés en zone Buterere, signe que des personnes tuées ont été jetées dans des fosses communes.

Pierre Claver Ndayicariye président de la CVR a présenté une des listes des personnes identifiées par le pouvoir de l’époque pour être emprisonnées et ensuite tuées. Il affirme que des fosses communes ont été creusées par des machines à la station d’épuration des eaux usées de Buterere et à ses alentours .

Dans ses enquêtes, la CVR a auditionné 154 personnes: des témoins et des rescapés, des veuves, des orphelins, des anciens fonctionnaires et des chauffeurs de camions encore vivants. En plus des auditions, la CVR a reçu des documents variés qui renseignent sur les personnes arrêtées, emprisonnées et finalement conduites à la mort. Ces victimes étaient choisies parmi les hommes et les jeunes gens parmi les Bahutu, intellectuels, étudiants, fonctionnaires etc.

Lors de la clôture provisoire des activités de la CVR en Mairie de Bujumbura, le 2ème vice-président du Sénat Cyriaque Nshimirimana a précisé que la mission de la CVR n’est pas de raviver les rancœurs, de susciter l’esprit de vengeance ou dresser une composante de la population contre une autre. C’est plutôt de faire découvrir la vérité en vue d’une réconciliation effective au Burundi, a-il-dit.

Cyriaque Nshimirimana 2ème vice-président du sénat, au nom des institutions a félicité et encouragé la CVR pour le travail accompli. Il a invité la CVR à franchir une autre étape, celle d’aider à la qualification correcte des crimes commis en 1972. On ne peut pas continuer à parler » « d’événements alors que des populations ont péri. Ça serait banaliser les faits », a-t-il ajouté.

Le 2ème vice-président du Sénat encourage les auteurs des massacres de 1972 à demander pardon sans craindre d’être tués par vengeance parce qu’on est dans le processus de justice transitionnelle. Il demande à ceux qui ont perdu les leurs d’accepter d’accorder le pardon à ceux qui le demandent. Se référant à la parole de Dieu, il faut apprendre à pardonner pour être pardonné.

Il interpelle les burundais à comprendre que les événements de 1972 ne sont pas imputables à une quelconque ethnie. C’est le fait d’une mauvaise gouvernance qui a caractérisé le pouvoir de l’époque. Avec cette lecture des ces événements, la réconciliation entre les burundais sera facile. Cyriaque Nshimirimana a plutôt saisi cette occasion pour inviter les burundais à soutenir la CVR en lui livrant toutes les informations utiles à la découverte de la vérité sur les événements de 1972.

Par BARANGENZA Laurent