Burundi : Inangoma Laura Sheïlla parle de son «Procès aux mémoires» à Avignon

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Inangoma Laura Sheïlla, auteure burundaise, parle de sa pièce au Festival d’Avignon, intitulée «Procès aux mémoires»

Avignon ( France ), 19/07/2022 – Dans la tradition des Barundi, au mois de Kigarama ( Décembre ) [1], les Barundi.kazi fêtaient l’ –Umuganuro-. S’agissant de la fête de l’ –Ubuntu-, expliquant la venue ou la naissance de l’Univers « uburemagi ou ibiremwa ». C’est à cette période que le couple Karyenda, dont Mukakaryenda [2], décidaient de concevoir, en s’accouplant. Lors de l’-umuganuro-,symboliquement des semailles d’ – amasaka – (sorgho) avaient lieu , récoltées alors quelques mois lunaires plus tard à Mukakaro (juillet) annonçant la joie avenir de la naissance d’imana [3], soit de l’univers « uburemagi ou ibiremwa ».
Cette période lunéaire de Mukakaro ( juillet ) actuelle était la fête de la moisson où on récoltait ce fameux sorgho – amasaka -, étant dédié à Mukakaryenda ( Femme ou Mère Tambour ), soit au couple Karyenda. Cette fête augurait la naissance imminente d’- Imana – par le couple Karyenda, symbolisé par ingoma -le tambour – , représentant le monde d’en haut, invisible,et inexistant. Au Buha ( Tanzanie ) voisin, on fêtait – Ndundorerwa ya mpeshi – et au Bushi ( RDC – Kivu ) – Ubandampundu – . La naissance d’Imana était la naissance de l’univers, soit celle de la nouvelle année. Les Barundi fêtaient la nouvelle année pendant cette période.
Ce mardi, Mme Inangoma Laura Sheïlla, auteure burundaise, présentait dans l’émission « Cour d’honneur » des auteurs africains au Festival d’Avignon, sa pièce intitulée «Procès aux mémoires»: l’histoire du Burundi et le pouvoir du théâtre. Dans cette pièce de théâtre, adoptant une posture panafricaniste décoloniale, elle revient sur la mémoire de l’Umuganuro. Cette fête qui existait au Burundi à l’époque d’ –ingoma y’uburundi -, interdit et disparu en 1932, suite à l’intervention des puissances coloniales Belge et Vaticane.
Mme Inangoma Laura Sheïlla parle des cultes d’antan des Barundi qu’on appelle aujourd’hui « barbares » dans nos sociétés contemporaines « chrétiennes ». Et c’est cela qui atterrit dans ce procès en 2022 : «Procès aux mémoires»…