CVR du Burundi en action : Témoignages clés sur les périodes sombres du pays révélés à Bruxelles
Bruxelles, le 27 juin 2023 – Dans le cadre des politiques étrangère et judiciaire du Burundi, le président de la Commission Vérité Réconciliation (CVR), Monsieur Ndayicariye Pierre Claver, accompagné de son équipe, a entamé les auditions en rencontrant la veuve du Commandant Karorero Charles, exécuté en 1969 par le pouvoir Micombero. Accueillis par l’équipe de l’ambassadeur du Burundi en Belgique, le très apprécié Amb. Ntahiraja Thérence, ces entretiens marquent le début des investigations de la CVR pour faire la lumière sur le passé tumultueux du pays [1].
Le premier témoin, M. Bushimango Pascal, né en 1944 à Songa, Bururi, et exilé en Belgique depuis 1965, a apporté un témoignage précieux sur les périodes 1965, 1969 et 1972. Il s’est confié à la CVR dans le but d’éclairer les sombres épisodes de l’histoire du Burundi. Par la suite, la CVR a également entendu M. Sindayigaya Jean Marie, né en 1956 à Rutegama, Muramvya, un éminent auteur burundais ayant écrit de nombreux ouvrages sur les tragédies violentes qu’a connues le Burundi entre 1960 et 2003, faisant de lui le deuxième témoin vivant au service de la vérité sur le passé du pays.
La première journée d’auditions s’est clôturée avec M. Rugurika Mathias, pédagogue de formation, actuellement hospitalisé. Né en 1946 à Muruta, Kayanza, et résidant en Belgique depuis 1965, il a accepté de témoigner devant la CVR sur les massacres perpétrés contre les civils, les personnalités politiques et les militaires en 1965, 1969 et 1972-1973.
Rappelons que la CVR du Burundi examine les événements survenus entre 1885 et 2008. En ce qui concerne la diaspora[2] burundaise, la Belgique, ancienne métropole coloniale du Burundi, a accueilli de nombreuses vagues de migrants entre 1959 et 2023. Ces mouvements incluent des Burundais ayant fui le régicide entre 1959 et 1972, le génocide contre les Bahutu du Burundi en 1972-1973, ainsi que la dictature militaire des Bahima Barundi, tels que Micombero, Bagaza et Buyoya, entre 1965-1966 et 2003. Sur le plan sociologique, ce groupe comprend principalement d’anciens étudiants burundais jamais rentrés, des Baganwa et des Bahutu Barundi. Par ailleurs, de 1996 à 2020, d’autres Barundi ont fui la fin de la dictature militaire des Bahima Barundi, composés principalement de Bahima Barundi. Enfin, de 2000 à 2023, des Burundais ont émigré en raison des conditions socio-économiques difficiles du pays, en majorité issus de la culture swahili .
En ce samedi 1er juillet 2023, la CVR invite [3] toute la diaspora burundaise à une grande rencontre publique qui se tiendra de 11h30 à 16h30 à la Maison OEACP, située au 118 Rue de l’Aqueduc, 1050 Bruxelles.
