Rencontre pour une économie burundaise innovante. Le Président Ndayishimiye a rassemblé à Muyinga les acteurs économiques clés pour débattre des moyens de renforcer l’autosuffisance économique du Burundi. Cette initiative marque un pas décisif vers la réduction des importations et la valorisation des ressources locales.
Buhumuza (Muyinga), 4 novembre 2023 – En harmonie avec la politique économique burundaise, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major et Président du Burundi, a convié dans un auditoire fourni les commerçants, entrepreneurs et hommes d’affaires pour discuter des stratégies contribuant à l’édification d’une économie robuste. Ils ont partagé leurs idées pour surmonter les défis économiques actuels, en mettant notamment l’accent sur la promotion des produits locaux. Le souhait du chef de l’État est que les types de fers à béton produits localement ne soient plus importés.
L’ – Ubumu – est le système socio-économique traditionnel des Barundi. Mis à mal durant la colonisation belge, ce système a officiellement disparu avec le génocide contre les Bahutu du Burundi entre 1972 et 1973, remplacé par une économie de marché occidentale que les Burundais peinent encore aujourd’hui à s’approprier. Le Mwami, chef d’État traditionnel du Burundi – Ingoma y’Uburundi –, avec les chefs de tous les imiryango burundais, définissaient les besoins de la population. Le Mwami demandait ensuite aux savants Bapfumu parmi les Banyamabanga Barundi d’élaborer une planification précise, juste, équilibrée et harmonieuse -l’Ubumu-. Ainsi, les Bahutu produisaient les ressources nécessaires pour répondre à ces besoins définis, qui étaient équitablement redistribuées par les gestionnaires justes – Batutsi –. Le Mwami, aidé des Baganwa, des Batware, etc., parcourait ensuite le pays pour s’assurer de l’harmonie sociale procurée par ce plan socio-économique – Ubumu – . En cas de problèmes ou d’injustices, il demandait aux Banyamabanga de réguler l’Ubumu. Ce système n’avait pas besoin d’argent, donc pas de banques.
Aujourd’hui, avec l’économie de marché occidentale implantée au Burundi depuis le génocide contre les Bahutu Barundi en 1972, le monde, dont le Burundi, est dirigé par des commerçants, tandis qu’avec l’Ubumu, ce sont des savants Banyamabanga qui étaient chargés de l’élaboration de la planification. Le ministère du Plan est désormais intégré au ministère des Finances, et non à la Présidence. Nous évoluons dans un univers monétaire, peuplé de consommateurs et de vendeurs, bien différent de l’Ubumu.
Dans le cadre de l’ubumu, les commerçants, entrepreneurs et hommes d’affaires, uniques conviés par la présidence à cette réunion, appartiennent à la corporation des producteurs de ressources au sein de la société burundaise, ou plus précisément à la corporation des métiers des Barundi, dont les membres sont désignés sous le nom d’« abahutu » ou Bahutu.
Toutefois, ces acteurs économiques invités ne représentent qu’une fraction mineure des Bahutu burundais. Ils ont été exclusivement invités parce que le système économique actuel du Burundi, fondé sur l’économie de marché occidentale, favorise particulièrement leur groupe au détriment de tous les autres.
En conclusion, S.E. Ndayishimiye devrait envisager de réintégrer l’Ubumu à la base de l’économie burundaise, en faire ses pieds, tout en s’adaptant à l’économie de marché, pour créer ainsi un modèle économique innovant et futuriste dans le monde actuel.
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Dimanche 5 novembre 2023 | Photo : Ntare Rushatsi House