En RDC, la guerre ou les négociations : la quête de souveraineté face aux influences étrangères
Kinshasa (RDC), 22 février 2024 – La région des Grands Lacs africains est le théâtre d’une guerre géopolitique opposant la Chine (et les BRICS+ [1] ) aux USA (et la GUAN [2] ). Les États-Unis, par l’intermédiaire du Rwanda et de l’Ouganda, déstabilisent cette régionafin d’empêcher le bon fonctionnement de la route commerciale reliant Dar Es Salam au Katanga via le Kivu, et ainsi bloquer l’acheminement des matières premières vers la Chine. Plus de 15 millions de Congolais de l’est de la RDC ont été victimes de cette guerre d’agression initiée par les USA, via la GUAN, depuis 1994.
– Pas de négociations avec le M23, mais directement avec le Rwanda. Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi, Son Excellence Tshilombo Tshisekedi Félix, Président de la République Démocratique du Congo (RDC), a clarifié la position de son pays dans les négociations internationales concernant les conflits en cours. Il a souligné que la RDC n’entrerait pas en dialogue avec le groupe rebelle M23, considéré comme étant sous l’influence directe du Rwanda, dirigé par Kagame. Le président Tshisekedi a insisté sur la nécessité pour le Rwanda d’expliquer ses actions, perçues comme du pillage des ressources naturelles de la RDC.
– Arrêter l’Union Européenne (UE)qui exploite la RDC via le Rwanda. En outre, le président Tshisekedi a exprimé sa détermination à contester, tant sur le plan diplomatique que juridique, le protocole d’entente récemment signé entre le Rwanda et l’Union européenne[3] concernant les minerais stratégiques. Il accuse ce protocole d’aider à légitimer et blanchir le trafic illicite des minerais congolais vers le Rwanda, une pratique qui, selon lui, contribue non seulement au financement du conflit dans l’est de la RDC mais aussi à l’exploitation et à l’oppression des Congolais par l’armée rwandaise. Cette situation est perçue comme une forme d’appui de l’Union européenne au Rwanda, facilitant indirectement le conflit et l’extraction illégale des ressources congolaises. Le président Tshisekedi a donc appelé à une action concertée pour mettre fin à ces pratiques qui nuisent gravement à la souveraineté et au développement de la RDC.
– Déception au Kivu face aux négociations. Dans la région de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), spécifiquement dans le Kivu où la guerre [4], persiste, un sentiment de déception prévaut parmi les citoyens suite à ce qu’ils perçoivent comme un piège des négociations tendu au Chef de l’État, dans le but d’affaiblir la position de la RDC. Les attentes étaient tournées vers une annonce formelle de guerre contre le Rwanda,, y compris l’initiation d’une offensive militaire par la coalition loyaliste des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) vers Kigali, la capitale rwandaise, accompagnée de la fermeture des frontières entre la RDC et le Rwanda.
Ces espoirs ont été douchés suite au discours de S.E. le président Tshisekedi, perçu à Goma comme conciliant envers les États-Unis. Cette perception a engendré une crainte parmi la population que le président Tshilombo puisse retomber dans ce qu’ils considèrent comme un piège de négociations, orchestrées par l’Angola sous l’influence des USA. Ces négociations sont vues par certains comme une tentative d’apaiser ou d’endormir la vigilance de la RDC, qui cherche depuis quelques mois à résoudre par des moyens militaires les conflits dans sa région est.
En réponse à l’annonce d’une possible offensive militaire vers Kigali, le président rwandais, Paul Kagame, aurait mobilisé ses forces le long des frontières entre le Rwanda, la RDC, et également avec le Burundi, en anticipation d’un conflit élargi.
Face à cette situation, les habitants du Kivu appellent le Chef de l’État à intensifier les efforts pour éliminer les éléments des forces rwandaises (RDF) et ougandaises (UPDF) qui auraient été intégrés au sein des FARDC à travers divers accords de négociations passés. Cette demande souligne la volonté des citoyens du Kivu de voir leur gouvernement prendre des mesures décisives pour assurer la sécurité et l’intégrité territoriale de la RDC face aux menaces externes.
– La situation sécuritaire au Nord Kivu. Au delà de la province d’Ituri, où le Rwanda et l’Ouganda sont accusés de causer des perturbations sécuritaires. La situation sécuritaire dans la région du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), reste préoccupante. Malgré ces défis, la ville de Goma, située au nord du Kivu, bénéficie d’une relative tranquillité, grâce à la protection efficace assurée par la coalition loyaliste des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
La sécurité renforcée à Goma contraste avec la situation dans certaines localités du territoire de Rutshuru, où les résidents subissent les attaques des forces armées rwandaises (RDF) et ougandaises (UPDF), ainsi que leur contrôle oppressif, marqué par l’imposition de taxes arbitraires aux citoyens. Face à cette menace, de nombreux habitants de Rutshuru ont choisi de se réfugier à Goma, cherchant à échapper à la violence et à l’exploitation. De manière alarmante, une grande partie de ces déplacés internes vit dans des conditions extrêmement difficiles, dans ce qui peut être décrit comme des camps de regroupement, assimilables à de véritables camps de concentration, où ils se trouvent effectivement prisonniers depuis plusieurs années.
Face à cette détresse, les citoyens de Rutshuru appellent avec urgence le président de la RDC, S.E. Tshilombo, à intervenir pour les libérer de l’emprise du Rwanda et de l’Ouganda, soulignant la responsabilité du gouvernement congolais de protéger ses citoyens et de garantir leur sécurité.
En outre, la question du droit des citoyens du Kivu à vivre paisiblement sur leurs terres ancestrales est soulevée comme un enjeu fondamental qui ne devrait pas faire l’objet de négociations internationales à Addis-Abeba, à Luanda, ou aux États-Unis. Cette revendication souligne l’importance primordiale de l’autodétermination et de la souveraineté territoriale, affirmant que la protection et la sécurisation de ces droits inaliénables incombent à l’État de la RDC et à ses citoyens eux-mêmes.
– Manifestation citoyenne à Goma contre les USA, le Rwanda, l’Ouganda et l’UE. Les habitants de Goma ont organisé des manifestations dans les rues pour exprimer leur opposition à la guerre qu’ils subissent dans la région du Kivu, pointant du doigt les États-Unis, le Rwanda, l’Ouganda, et l’UE.
– La route Goma-Sake-Masisi Centre sous contrôle. Ce route est pleinement opérationnelle et sécurisée par les forces de la coalition des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le lundi 19 février 2024, un triste événement s’est produit à Sake, situé à 27 kilomètres de Goma, où une bombe aveugle, lancée par les forces de la RDF (Rwanda Defence Force) et de l’UPDF (Uganda People’s Defence Force), a causé la mort d’un enfant et blessé un autre.
Cependant, la sécurité à Sake et dans ses environs a été renforcée de manière significative. Les efforts concertés de la coalition loyaliste des FARDC ont permis de repousser et de chasser les forces de la RDF et de l’UPDF, qui avaient tenté de s’emparer de cette localité stratégique durant la semaine du 4 au 11 février 2024. En conséquence, le sud de Sake jouit maintenant d’une sécurité totale sous la vigilance des FARDC.
Les mesures prises pour sécuriser la région ne se limitent pas à la défense militaire. Tous les individus suspectés d’infiltration et travaillant pour le compte du Rwanda et de l’Ouganda ont été arrêtés et transférés à Kinshasa pour y être jugés, illustrant la détermination de la RDC à maintenir l’ordre et la sécurité dans la région.
La sécurisation s’étend également aux routes stratégiques de Mushake-Masisi Centre et de Kishanga-Kabati, où les forces RDF/UPDF ont subi de lourdes pertes. Ces axes sont désormais sécurisés depuis le 19 février 2024, permettant une circulation sans entrave et sécurisée pour les habitants et les convois humanitaires ou commerciaux.
Enfin, la stabilisation de la situation sécuritaire ne se limite pas aux routes principales. Plusieurs collines environnantes de Sake, dont Rutoboko, Kalongolo, Kanyabukoro, Madimba, et l’antenne de Sake centre, ont été reconquises et sont désormais sous le contrôle ferme de la coalition FARDC. Ces actions reflètent l’engagement continu des FARDC à protéger les citoyens et à restaurer la paix dans la région.
– À Mweso ( 80 kilomètres de Sake ), une récente attaque par la RDF-UPDF a causé la mort de 19 citoyens congolais, soulignant l’urgence et la gravité de la situation sécuritaire dans la région. La résistance continue face à ces agressions, illustrant la détermination de la RDC à défendre son intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens. De cette localité, la RDF / UPDF a attaqué le 17 et 18/02/2024 la cité de Kasiru.
