Les autorités françaises devraient s’abstenir de prendre des positions divisionnistes qui peuvent attiser la haine entre les différentes composantes de la population burundaise”. C’est la position de l’Observatoire National pour la Prévention et l’éradication du Génocide, des crimes de guerre et des autres crimes contre l’Humanité (ONPGH), un organe constitutionnel qui réagit à la position de la France sur le référendum constitutionnel burundais.
“Il est regrettable de la position du ministère français des Affaires Étrangères affirmant qu’il y a eu des violences alors que les rapports sur terrain prouvent le contraire”, indique Jean de Dieu Mutabazi, président de l’ONPGH, dans une conférence de presse animée ce jeudi. “Ce qui pour lui de la mauvaise foi, alors que le même ministère français note que le scrutin s’est déroulé dans un climat calme”.
Jean de Dieu Mutabazi rappelle à la France que “le peuple burundais est engagé dans la consolidation de l’unité nationale et de la réconciliation”. En outre, le président de l’ONPGH condamne fermement la position française affirmant que la minorité tutsie n’est plus protégée par la nouvelle Constitution: “Les experts en droit constitutionnel ont déjà noté avec satisfaction que les mécanismes de partage du pouvoir et de protection des minorités convenus à Arusha ont été sauvegardés. Les dispositions d’inclusion qui ont été inscrites dans la Constitution de 2005 sont reconduites telles qu’elles sont dans la constitution amandée de 2018”.
Il indique ainsi que les équilibres dans la nouvelle constitution ont été respectés: “Il y a eu l’inclusion de toutes les ethnies dans les institutions-clés. La nouvelle Constitution compte 60% des Hutus et 40% des Tutsis dans l’Assemblée Nationale, le Sénat comprend 50% des Hutus et 50% des Tutsis, 60% des Hutus et 40% des Tutsis pour le gouvernement et dans les Corps de défense et sécurité, il y a 50% des Hutus et 50% des Tutsis. En plus, les Batwa sont représentés par 3 députés et 3 sénateurs cooptés”.
Et de noter que “l’amendement de la Constitution a même introduit des équilibres dans la magistrature, corps sensible en matière d’inclusion. Les Bahutu y seront représentés à raison de 60% et les Batutsi à 40%”, souligne Jean de Deiu Mutabazi.
L’Observatoire National pour la Prévention et l’éradication du Génocide “demande avec insistance aux autorités françaises de ne plus s’ingérer dans les affaires intérieures du Burundi et surtout dans des affaires qui relèvent de la pure souveraineté nationale comme le référendum constitutionnel.”
Par Dieudonné Bukuru