Burundi : Le Président rencontre les cadres à Gitega

Le Chef d’État organise une séance de moralisation après cinq ans au pouvoir.

Gitega, 18/06/2025 – S’inscrivant dans le cadre de la Planification burundaise, c’est-à-dire l’ensemble des politiques publiques du pays, et dans la continuité des célébrations de la Journée du Patriotisme, S.E. Ndayubaha Angéline, Première Dame du Burundi, et S.E. Ndayishimiye Evariste, général-major, Président de la République du Burundi, ont réuni tous les cadres nommés par décret pour une séance de moralisation après cinq années au pouvoir sur le thème : « Renforcer la culture d’une passation de pouvoir pacifique ».

Le Président a invité les cadres à améliorer la performance de leurs institutions et à y apporter une réelle plus-value. Il les a encouragés à mener des actions salutaires, quitte à marquer l’histoire, en insistant sur l’importance de laisser un héritage positif et durable. Il a également salué ceux qui se distinguent dans l’exercice de leurs fonctions, estimant que le temps est venu d’être de véritables leaders plutôt que de simples politiciens« Le Burundi a besoin de leaders compétents, patriotes et dynamiques, capables d’impulser un changement réel », a-t-il déclaré.

Autrefois, la planification burundaise relevait du Mwami, des Bataka (chefs des miryango) et des Banyamabanga (savants législateurs, planificateurs et régulateurs). Aidés par les Baganwa, Batware, les Bashingantahe et les Bapfasoni, les Batutsi (fonctionnaires d’État) œuvraient depuis les collines.

Depuis 1966, à la suite d’un coup d’État militaire, le Burundi — anciennement Ingoma y’Uburundi, une dyarchie millénaire africaine (Karyenda/Mwami) —, pays de l’Ubungoma (la vérité cosmologique du Tambour : Karyenda ) est devenu une République, un État néocolonial. Avec le Génocide contre les Hutu (travailleurs burundais traditionnels) du Burundi  survenu en 1972 [1], son système socio-économique traditionnel, l’Ubumu (la chose de Maman : Mukakaryenda), a été démantelé, remplacé par une économie de marché occidentale [2].

Le Burundi est en guerre depuis le XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui contre la « Croix et la Bannière » [3]. Le défi du Burundi actuel est de se relever, en tirant parti du nouvel ordre mondial multipolaire.

Références :

[1] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.

[2] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.

[3] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015.

(La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique du Vatican, de la France – via les Pères Blancs de Lavigerie –, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Belgique et des États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXe siècle.)

Sources : Nahimana P. http://burundi-agnews.org – Jeudi 19 juin 2025   Photo : Ntare Rushatsi House