Dossier spécial – Olivier SUGURU, l’homme qui tenait déjà tout… mais qui tient encore plus

Après le premier article de ce dossier spécial qui a fait l’effet d’une bombe en révélant l’ampleur des fonctions politiques et économiques d’Olivier SUGURU, de nouveaux éléments viennent noircir le tableau. Car si l’homme cumule déjà une toile impressionnante de mandats, son épouse, Madame Daniella NZIYUMVIRA, préside le Conseil d’administration de la Banque de Gestion et de Financement (BGF). Ajoutez à cela l’influence que SUGURU exercerait dans une autre banque commerciale à participation publique – héritée de son ami Silvère BANKIMBAGA alias Busiku, aujourd’hui en retraite – et l’on obtient un couple au cœur de la machinerie financière burundaise.

Quand le pouvoir se vit en duo

Selon plusieurs témoignages concordants, Daniella NZIYUMVIRA, épouse de SUGURU, est actuellement Présidente du Conseil d’administration de la BGF. Ce rôle, combiné à la pléthore de postes occupés par son mari, fait du couple une véritable force de frappe dans le paysage financier et politique national.

©Jimbere , Mme Daniella NZIYUMVIRA, Présidente du CA de la BGF

Héritage d’un système bancarisé par les réseaux

De son côté, Olivier SUGURU disposerait d’une grande marge de manœuvre dans une autre banque commerciale à participation publique. Une influence qu’il doit en partie à son ami de longue date, Silvère BANKIMBAGA alias Busiku, dont la gouvernance passée a été critiquée pour :

  • Des accointances politiques omniprésentes ;
  • Des crédits colossaux accordés sans véritable évaluation des risques ;
  • Un népotisme institutionnalisé, souvent en complicité avec SUGURU.

Le pouvoir d’asphyxier ou de relancer l’économie

Si ses rôles à l’Assemblée Nationale, à la CFCIB, chez SAVONOR, à l’ADB, etc., lui donnaient déjà une stature redoutable, son contrôle direct et indirect sur plusieurs institutions bancaires fait de SUGURU Olivier un acteur capable de peser à tout moment sur la stabilité financière du Burundi.

Un expert du secteur bancaire résume :

« Avec ce cumul, M. Olivier SUGURU peut décider du sort du crédit dans le pays. Il peut orienter les financements vers ses réseaux, ralentir des projets stratégiques, ou même faire plier certaines entreprises. À lui seul, il tient une clé majeure de l’économie nationale. »

Des questions qui s’imposent

Alors, parlons-nous encore d’un simple député et entrepreneur, ou d’un système conjugal qui contrôle les cordons de la bourse nationale ?

Faut-il saluer en lui un visionnaire, ou craindre un stratège qui place ses proches pour verrouiller la finance ?

Et surtout… d’où lui vient tout ce pouvoir ? Des urnes, du mérite, de la compétence… ou d’un groupe de politiciens qu’il corrompt et qui devient complaisant pour ne pas poser de questions ?

L’histoire, elle, continue. Et certains observateurs murmurent déjà : demain, découvrira-t-on que même nos poches ne sont pas à l’abri de l’influence SUGURU ?

Dossier à suivre de près …

 

Par Jean Soles RURIKUNZIRA.-