Tout un symbole pour Sinduhije : la prise de la place de la révolution
par Côme Karabona ⋅ dimanche 16 mars 2014
Comme le prouvent les documents sur lesquels Nyabusorongo a pu mettre la main, Sinduhije avait prévu d’installer un podium à l’endroit où est érigé le monument de la révolution. Après avoir marché sur la capitale avec ses lieutenants, Sinduhije avait monté une ceinture de sécurité de cinquante personnes devant lui permettre de s’exprimer et de savourer sa victoire.
Il ne fait aucun doute donc que Sinduhije voulait une révolution dans un espace symbolique pour bien des Burundais. Comme les Egyptiens à la place Tahrir au Caire, Sinduhije voulait que les militants du MSD, ceux de l’ADC IKIBIRI, la JRR derrière Charles Nditije et les femmes de l’UPRONA convergent vers la place de la révolution. Il rêvait alors de prononcer un discours et de prendre solennellement la tête du printemps arabe au Burundi comme si Léonce Ngendakumana (alors attendu au podium) devait passer le flambeau et montrer la vraie face de l’ADC IKIBIRI. Mais L’homme propose et Dieu dispose.
Les plans de Sinduhije sont tombés à l’eau. Il a dû se rabattre à son plan B : ériger la permanence du parti MSD en point de ralliement pour offrir aux diplomates occidentaux les images de morts en direct. Encore une fois, il a échoué car les forces de l’ordre ont évité de tomber dans un piège grossier. Malheur va lui en prendre car si le ministère de l’intérieur s’est montré indulgent en suspendant seulement pour 4 mois le parti MSD, le mandat d’arrêt de Sinduhije pourrait lui valoir bien des années de prison. Ses amis l’aident à sortir de quelque chancellerie où il se cache pour quitter le territoire. Ils devraient également le convaincre de laisser la politique aux politiciens.
Il faut espérer que les familles qui vont souffrir de voir leurs enfants croupir en prison ne s’en prennent au parti MSD et exiger des comptes. Trouver des avocats pour les défendre est une bonne chose, mais rien ne vaut la liberté. Faut-il plaider en faveur des sanctions clémentes pour les jeunes qui vont se repentir, reconnaître les erreurs et demander pardon ?
En rêvant de révolution, Sinduhije a fait de son parti un gâchis. Pour qu’il y ait le changement au Burundi, on n’a pas besoin de prendre la place de la révolution et encore moins la RTNB, il faut aller aux élections et convaincre les électeurs de voter autrement. Mugabo harya ngo na nyina w’uwundi aravyara umuhungu w’indyamunyu !
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