Le gouvernement burundais voudrait que la prochaine session d’Arusha soit la dernière; L’Union Africaine semble vouloir disposer du contraire.
Pourquoi l’UA semble vouloir nous ramener en arrière à l’époque des coups d’état, 1966, 1976, 1987, 1993. Pourquoi avons nous l’impression que le gouvernement burundais ne fera jamais assez pour que l’on foute la paix au Burundi ?
Entre le jour où les occidentaux étaient chauds bouillants pour nous faire débarquer une armada africano onusienne de militaires et de policiers .
Les burundais par expérience du passé, par leur capacité de résilience, par une certaine abnégation, par opportunisme pour certains d’entre eux et aussi par sursaut d’orgueil ; ils ont montré à ceux qui ont l’envie et la volonté d’entendre, qu’ils ont compris comment est faite la marche du monde.
Les Burundais ont montré que nulle part sur terre, il n’y a jamais eu une meilleure issue quand ceux qui se targuent d’être la communauté internationale se mêlent des affaires nationales :
-L’issue de la guerre des deux Corées est là pour nous le rappeler , un état de guerre qui dure depuis plus de 50 ans.
-Plus proche, la guerre en Syrie, une autre leçon.
-L’intervention calamiteuse de l’armada americano-européenne en Libye, rappelle aux Burundais que la fameuse communauté internationale n’intervient jamais pour les nationaux. Pire, c’est plutôt contre les nationaux. Un certain ex président est empêtré dans des dossiers politico judiciaires en rapport avec la Libye. Comme il n’est pas du continent noir (non rentré dans l’histoire) ; sur qu’il ne sera pas d’avantage inquiété. c’est selon que l’on est puissant ou misérable.
-L’acquittement de Jean Pierre Bemba l’homme politique RDCéen avait été libéré par les mêmes réseaux qui l’avaient traités de criminel sanguinaire. Pendant ce même temps, de l’autre côté du lac Kivu et Albert : d’autres se font passés pour des « démocrates patentés » avec la bénédiction de la même communauté internationale ; comme disait un certain Ronald Reagan « Noriéga est un fils de p.. mais c’est le notre »
-La communauté internationale n’agit jamais pour l’intérêt du pays dans lequel elle intervient ; la guerre deuxième guerre d’Irak a été menée sur des mensonges patentes à telle enseigne que les Etats Unis y ont perdu une certaine respectabilité de sa parole en tant que nation.
L’actuel président de la république, n’avait pas besoin de sortir une quelconque déclaration pour affirmer haut et fort qu’il ne se représentera en 2020. Ceux qui le connaissent de près déjà connaissaient déjà sa position. Le CNDD-FDD dont il est issu est un parti nouveau issu des élections organisées et voulues par la très grande majorité de la population ; n’en déplaise à ceux qui veulent défendre les intérêts inavoués de l’occident. Pourrions nous extrapoler et dire que l’UA s’inscrit dans ce dernier cas de figure. Nous n’en sommes pas loin. La lâcheté affichée par les Africains lors de l’assassinat de Mouamar Kadhaffi, nous laisse sans voix. Dans les années 90 ; le coup d’état qui a emporté notre regretté Président Ndadaye et la guerre civile qui en est suivie nous rappelle que la communauté internationale n’est là que quand les orages sont passés(Akinmuhana kaza imvura ihise). Plus loin encore, l’assassinat du héros de notre indépendance politique, le Prince Louis Rwagasore n’avait non plus suscité aucun émoi. Pire encore en 1972, l’ancien régime militaire issu du coup d’état de 1966, massacrait avec la communauté internationale comme témoin spectateur au bas mot 1/10 de sa population, 300000 âmes!
Pour toutes ces raisons, nous pensons, que la communauté internationale à travers l’U(nilatéralisme) A(fricain), doit pouvoir convaincre les quelques vingtaines d’opposants politiques (arc-bouté en Belgique autour d’un fritkot), du moins ceux qui ne sont pas recherchés par la justice ; de rentrer et d’avoir le courage de se mesurer aux autres dans l’exercice compliqué de passage par les urnes. L’époque des scénari provocation-réaction-répression puis négociations chère aux régimes militaires post-indépendance politique(Micombero-Bagaza-Buyoya) est irrémédiablement révolue.
La jeune génération surtout celle descendante de ces militaires, doit pouvoir comprendre que les avantages que leurs parents avaient à cette époque sont révolus. On ne termine plus l’université avec un crédit déjà ouvert à la BNDE ni à la CADEBU, pour brûler les étapes de l’ascension sociale. Cette génération doit pouvoir trimer comme tout le monde pour avoir son pain de tous les jours.
L’union Africaine doit rompre avec ses manières de vouloir travailler pour ceux qui mettent à disposition les crédits alloués à son fonctionnement. Ces crédits ne sont pas des cadeaux ; ils sont remboursables et L’Union Africaine devrait cesser de donner des intérêts en sus des intérêts de ces crédits. Sans cela, nous devrions accepter d’être en dehors de l’histoire. Accepter que chaque année, que 40000 d’entre nous soient noyés en méditerranée sans que cela n’émeute personne; pendant que les politiciens européens jouent à qui est plus humain.
L’Union Africaine doit pouvoir se départir de ce comportement, que nous qualifions de corruption internationale ou le sort des populations se jouent contre l’intéressement vers des postes de fonctionnaires internationaux, ou autres comme celui de membre de la FIFA dont on propose à notre président pour qu’il abandonne son légitime deuxième mandat au suffrage universel et ou indirect à la tête du Burundi.
Chers de l’UA nous vous demandons de changer votre façon de faire et les Burundais ne sont pas dupes.