Il y a quelques jours plus exactement le 27 juin 2018, on vous avait affirmé au risque de se tromper, que rien n’allait au CNARED ou « Sina head » dans le jargon burundais, cela vient de se confirmer avec les suspensions et les menaces intra-CNARED contenues dans les documents signés par le Président himself de ce conglomérat, quoi qu’on dise les ponts y sont irrémédiablement rompus, le miracle n’a pas eu lieu, c’est un moment de bérézina totale et on se demande même si le Capitaine de ce bateau ivre ne va pas incessamment saborder, lui-même, ce navire qui navigue sans boussole ni compas car en ces moments de solitude doit-il se dire, à quoi bon continuer à jouer les troubadours ?
Il doit se demander si ça vaut encore la peine de continuer ce boulot ingrat quoiqu’encore soutenu par les néo-colons dont la philosophie de base est synthétisée dans le document partagé dernièrement et largement sur les réseaux sociaux, intitulé « La charte de l’impérialisme ».
Pour quelques dollars et un équipement banal le tout se chiffrant dérisoirement, fatalement des pacotilles sans importance, vue l’importance de la mission qui leur avait été assignée par leurs patrons et dont l’ambition non la moindre était de renverser le pouvoir en place à Bujumbura. J’ose m’imaginer ce qu’il ferait si on lui confiait le Ministère des Finances ou la banque de la République, celui à qui on reproche d’avoir piqué dans la caisse 1120 € et un laptop !
A la veille des indépendances en Afrique, il y avait pratiquement dans tous les pays des leaders charismatiques avec une vision claire et ambitieuse pour le bien-être des populations. Malheureusement, les néo-colons les ont systématiquement assassinés et ont imposé à leurs places des hommes de paille, des bénis oui-oui, dont la tâche principale était de garantir la continuité de la colonisation et l’exploitation du sous-sol à peu de frais.
N’est pas homme de paille qui veut car il faut avoir les qualités requises notamment d’abord être extrêmement cupide avec un amour sans faille pour les biens mal-acquis, avoir le gout du lucre tout en sachant, qu’avoir un surcroit de capacité d’obéissance sans état d’âme et prêt à accomplir toute mission reçue fidèlement même s’il faut détruire son propre pays, est un atout majeur. C’est ainsi qu’on a assisté au mouvement insurrectionnel qui a occasionné beaucoup de dégâts humains et matériel en passant par les forces de l’ordre qui étaient prises pour cible. On déplore pour cette année-là 2015 plusieurs policiers tués, certains gravement blessés et d’autres traumatisés à vie.
Une fois identifié, l’homme de paille reçoit tous les moyens nécessaires et utile à l’action qu’il doit accomplir et au besoin on l’adjoint d’autres hommes de paille comme lui avec lesquels il doit faire équipe. C’est ainsi que le CNARED a été construit et mis en œuvre. Aujourd’hui, compte tenu des développements positifs au Burundi, cette mécanique a comme des ratés et le moteur se grippe dangereusement les mécaniciens n’arrivent pas à la requinquer, elle est déjà presque bonne pour la casse et cette casse risque de faire beaucoup de dégâts collatéraux.
S’il faut s’entre-déchirer pour 1120 €, c’est que la disette est à son comble. Les hommes de bonne volonté « Abagiraneza » devraient s’organiser et procéder à une collecte humanitaire car les suspendus et autres menacés, pour cette bagatelle, doivent quand même continuer à jouir de leur dignité humaine. Leurs droits de l’homme sont bafoués et cela est inacceptable. Cependant, que cette mésaventure leur serve de leçon, à d’autres aussi car la traitrise à la nation reste du domaine de la bêtise, ça ne paye pas. Qu’ils se renseignent pour savoir comment les suppôts du même genre ont fini à travers le monde. C’est très édifiant.
L’année passée aux Pays-Bas, lors de la commémoration de l’assassinat du premier Président démocratiquement élu, un des grands ténors du CNARED a déclaré publiquement qu’ils ont échoué sur toute la ligne, qu’ils ont un genou à terre mais que cela ne devrait pas être une raison pour que le pouvoir en place en profite pour les humilier davantage. L’histoire de l’enfant prodigue pourrait inspirer et permettre à revenir à de meilleurs sentiments.
En attendant et comme un conseil fraternel, que ces égarés s’en retournent vers la mère patrie, elle a un grand cœur et des bras ouverts, ils seront accueillis avec amour et allégresse car un enfant de la maison le reste quelles que soient les circonstances ou quels que soient ses égarements.
Ruvyogo Michel