Le Burundi ambitionne de faire de Bujumbura une ville répondant aux standards et normes internationaux d’ici 2045, a déclaré lundi M. Jean-Claude Nduwayo, ministre burundais chargé de l’Urbanisme.

Le ministre Nduwayo, qui présidait aux cérémonies de lancement officiel d’un projet intitulé « Bujumbura 2045 : un plan directeur innovant pour guider le développement de la capitale du Burundi », a affirmé que la ville de Bujumbura ne cesse d’attirer les investisseurs tant locaux qu’étrangers de par sa situation géographique et son potentiel de développement touristique.

Au moment où le CSLP II (deuxième Cadre Stratégique de Croissance et Lutte contre la Pauvreté) a prévu que le Burundi devrait atteindre 40% de population urbaine en 2025, la ville de Bujumbura connaît d’énormes défis dans le processus de son urbanisation, a dit le ministre Nduwayo.

Il a cité une urbanisation éparpillée, les forts taux d’ immigration vers la capitale avec des effets pervers sur les infrastructures urbaines de la ville et de la qualité de vie de ses habitants.

Malgré un tableau aussi sombre, a-t-il reconnu, la ville de Bujumbura ne bénéficie d’aucune initiative de planification conséquente dans un environnement socio-économique marqué par le développement des services publics et un rythme croissant du monde des affaires.

Dans ce contexte, a-t-il signalé, la ville de Bujumbura fait face à d’autres défis non moins immenses qui rendent de plus en plus problématique la vie de ses habitants.

Il a pointé du doigt le chômage, l’extension des implantations informelles, la planification et la gestion de l’occupation des sols, un système de transport inefficace ainsi qu’une vulnérabilité aux catastrophes naturelles et à la contamination environnementale.

De son côté, le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Agosthino Zacarias, a indiqué que le futur développement urbanistique présente des menaces dues notamment à la pression démographique (60.000 habitants en 1962, 500.000 habitants en 2008, 800.000 habitants estimés en 2014 et plus de 2 millions projetés à l’horizon 2030).

Le plan directeur de Bujumbura 2045 se veut donc être une réponse aux enjeux urbains potentiels (embouteillages, dégradation de l’environnement urbain, étalement urbain, chômage et criminalité) dans la logique de la vision Burundi 2025 qui réserve le 7ème des 8 piliers des Objectifs du Millénaires pour le Développement(OMD) à l’aménagement et à l’urbanisation, a commenté M. Zacarias.

Ce projet sera mis en oeuvre grâce à une exportation de l’ expertise technique de la société  » Singapore Cooperation Enterprise » (SCE), a-t-il révélé.

Le 27 mai dernier, le gouvernement burundais avait conclu avec le PNUD un accord de coopération horizontale dont l’axe moteur est un partenariat dans la mise en oeuvre du plan directeur de Bujumbura 2045.